FEDERATION DES SYNDICATS DES TRAVAILLEURS DU MINISTERE DES FINANCES
(FESYNTRA-Finances)
INTERVENTION AU MEETING DU FDD DU 22 OCTOBRE 2010
Travailleurs, combattants de la démocratie, chers amis,
Les travailleurs du ministère chargé des finances ont accueilli avec enthousiasme l’initiative de la création du FDD, soutenu le bureau de la FESYNTRA et décidé d’œuvrer d’intensifier la lutte pour la démocratie dans notre ministère et partout dans le pays avec la création des Comités locaux de défense de la démocratie. Celui central du ministère est déjà né, au grand dam de ceux-là, de ces attardés qui pensent que les syndicats et les travailleurs n’auraient pas le droit de faire la politique.
Les travailleurs du ministère des Finances savent et ont réaffirmé qu’ils faisaient déjà la politique. Ils se sont rappelés de leurs combats en 1988-1989 avec le Comité d’Action des Finances et Plan (CAFP) dans la lutte pour renverser le pouvoir autocratique du PRPB-KEREKOU. Lorsque plus tard, ils se battaient contre les départs ciblés, contre l’avancement au mérite dictés par le FMI, lorsqu’ils se battaient contre la privatisation de la SONACOP, lorsqu’ils ont conclu depuis 1982 qu’il faut dans ce pays une autre politique en matière économique, en matière de dépenses publiques, en matière de rémunération des salariés de l’Etat, en matière d’éducation ,les travailleurs du ministère des finances savaient qu’ils faisaient de la politique. Ils savaient que c’était de la politique lorsqu’ils se sont battus contre le prolongement au pouvoir du général KEREKOU au pouvoir après 2006 en déclarant qu’il y avait assez de ressources pour organiser à bonne date les élections en 2006.
Les travailleurs savent aujourd’hui qu’ils mènent une œuvre gouvernementale lorsqu’ils se sont vus obligés de se mettre en avant pour alerter l’opinion et se battre pour que l’on retrouve vivant, sain et sauf Pierre Urbain DANGNIVO et que jamais plus il n’y ait dans ce pays des disparitions et assassinats impunis.
Les travailleurs se disent déterminés, cette fois-ci à aller plus loin. Ils prennent conscience et disent que les maux qui minent ce pays, le drame qui à chaque changement de pouvoir frappe les ressources publiques avec les pillages et les bradages par les tenants au pouvoir, ce drame ne peut prendre fin que si les travailleurs ne s’arrêtent pas cette fois-ci seulement à combattre et à fragiliser les pouvoirs corrompus pour d’autres forces mais se décident à aller jusqu’au bout : c’est-à-dire lutter pour le pouvoir en leurs mains et profit. Oui les travailleurs sont les mieux placés pour agir quotidiennement, conformément à l’Appel lancé à tout le peuple par le FDD, à barrer la route à l’arbitraire dans les ministères, à s’opposer au pillage et aux bradages de nos ressources nationales. Qui peut le mieux que les travailleurs à la tête des autres couches peuvent s’opposer à la confiscation et à l’exercice du pouvoir personnel qui se traduit par des nominations partisanes et népotistes et des mesures de rétorsion contre les opposants ? Qui peut mieux que les travailleurs connaître les meilleurs d’entre eux pour diriger les administrations et entreprises publiques ? Des gens, par dérision et sans réfléchir s’exclament en disant, comment un planton peut participer à l’élection de son DG ! Mais on sollicite pourtant la voix de ce planton pour désigner le Président de la République dont il est moins en mesure d’appréhender les charges que celle du DG de son service !
Notre pays est encore au bord de la banqueroute et le pouvoir de Boni YAYI le soumet encore plus à la tutelle du FMI. Notre pays est dans une crise morale avancée, causée par des années de frustrations, aggravée par le pouvoir dit du changement. Aujourd’hui, toutes les forces patriotiques se lèvent. C’est de la force conjuguée des travailleurs et des peuples au pouvoir que viendra le salut ! Pas ailleurs ! Alors levons-nous pour aller jusqu’au bout, pour le pouvoir aux travailleurs et aux peuples !
Cotonou, le 22 octobre 2010
Pour la FESYNTRA
Laurent METONGNON
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