Refus de tenir des meetings dans les lieux publics
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Hubert HOUNWENOU
Pour organiser une cérémonie qui ne va pas dans le cadre de la louange du gouvernement au Palais des congrès, au Centre international des conférences de Cotonou, au Codiam, à Dassa, dans la Donga ou autres lieux publics aujourd’hui, si vous ne savez pas faire, le jour même de votre manifestation, les responsables ou propriétaires du lieu que vous avez loué, vous diront que vous ne pourrez plus y tenir votre meeting. I Ils commencent à vous faire des dilatoires comme quoi, c’est pour raison d’Etat. Même si vous avez garanti la salle des semaines d’avance. En effet, si le mercredi dernier, ce sont les travailleurs de la sécurité sociale regroupés au sein du Syndicat national de la sécurité sociale (Synass) qui ont subi ce sort au Codiam où ils devaient animer leur conférence de presse, le samedi dernier ce sont les jeunes des Collines qui en ont été victimes à Dassa.
Ayant loué un emplacement public au sein de la grotte mariale de Dassa pour tenir leur meeting de soutien à Bio Tchané à l’avance, ils ont été confrontés à la résistance des forces de l’ordre qui les ont empêchés d’y tenir leur rencontre. Malgré l’intervention du colonel Dankoro, les hommes en uniforme n’ont pas cédé et étaient prêts à en découdre avec tout contrevenant. Voyant la gravité de l’enjeu qui serait commandité depuis le sommet, ces jeunes ont dû se retrouver dans une buvette à côté du lieu loué afin de tenir leur réunion.
La grande interrogation
Ces manœuvres du gouvernement pour empêcher les meetings inquiètent plus d’une personne qui se demandent les intentions réelles qui poussent le gouvernement à agir de la sorte. D’abord à voir les regroupements victimes de ces dérapages qu’on observe sous le changement, on se rend compte qu’il s’agit de ceux qui ne se sont pas laissés emballer dans le navire de ceux qui marchent et crient aux louanges aveugles du régime en place. Or, la Constitution qui est le texte fondamental du Bénin autorise la vie associative.
Mais voilà comment les dirigeants agissent dans un pays dit démocratique. Cela se comprend dans la mesure où le pouvoir en place est désavoué par les populations à cause de sa mauvaise gestion de la Cité. Son blason étant déjà terni, il croit que par ce moyen, il pourra intimider les populations. C’est une peine perdue. Car, les Béninois ont déjà fait leur idée et savent qu’ils ne voteront pas pour Yayi en 2011.
Suite aux déclarations du ministre Nicaise Fagnon : Où sont passés les opposants ?
Écrit par Fraternité du 07/05/2009
http://benininfo.com/fraternite_web.htm
Les Béninois qui ont connu les heures glorieuses de l’opposition animée de main de maître dans le passé par un certain Albert Tévoédjrè, associé à des percutants comme Gratien Pognon, Alfred Pognon, feu Sacca Kina, etc. doivent vivre aujourd’hui des moments de regret. L’opposition n’existe plus dans ce pays, du moins pas comme il le faut. A tel point que même les gouvernants, les mouvanciers, s’ennuient parfois, parce qu’il n’y a pas une véritable force politique en face, une force opposante ou opposée qui suit, qui critique et oblige à la retenue.
Sinon, les dernières déclarations du ministre des travaux publics Nicaise Fagnon sont d’une telle gravité qu’elles devraient avoir déjà suscité un tollé général au niveau du pays, au niveau de la classe politique, voire de la société civile, de sorte que plus jamais, il n’oserait recommencer. Encore que, parlant de société civile, il n’en existe pratiquement plus, puisque ses principaux porte-voix se sont déjà sabordés au profit du pouvoir ; ils sont allés " manger " eux aussi ; ils sont allés " prendre leur part " et par conséquent, ils se taisent sur tout. Mais passons.
Lorsqu’un ministre en fonction déclare qu’une région du pays, sa région natale à lui, est résolument rangée du côté du pouvoir, que cette région ne saurait être un espace dans lequel des opposants pourraient venir semer ou moissonner et que surtout, il les met en garde contre toute action qui tendrait à aller contre la base politique du pouvoir dans la région, cela devrait ne laisser indifférent aucun homme politique en général et en particulier aucun opposant digne du nom. En temps normal, on aurait dû enregistrer une avalanche de réactions dans les heures qui ont suivi de pareilles déclarations.
Mais à quoi assiste-t-on ? Fagnon a parlé. Et tout le monde se tait. Personne ne réagit. Il n’y a pas eu un seul courageux qui ait pu placer un petit mot. Comme on le dit chez nous au Bénin, il n’y a pas eu un seul " garçon " qui ait pu se lever et oser parler, pour oser apporter la réplique. Un député, éminent membre de l’opposition dite non déclarée, nous a confié hier qu’ils (les opposants) se préparaient à réagir. Mais quand ? Six mois après, à l’occasion d’une autre rencontre du genre du séminaire d’Abomey de novembre 2008 ? Là, ce serait trop tard. L’opposition véritable et efficace est celle qui se fait à chaud. L’opposition dormante est inefficace. Elle ne donne pas de résultats concrets. Elle est improductive.
Houngbédji dort
A ce rythme, il n’est pas sûr que ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui " opposition " au Bénin parviendra à arracher le pouvoir à Boni Yayi en 2011. Car il est manifeste que ce dernier ne dort pas du tout. Bien au contraire, il agit constamment, en bien ou en mal, et reste présent dans l’esprit des électeurs.
Pendant ce temps, les opposants et les candidats potentiels en 2011 face à Yayi dorment. Houngbédji dort. Il ne parle pas du tout ; du moins, quelques rares fois, ses lieutenants donnent de la voix, sans plus. Ce n’est pas comme cela qu’il réalisera en 2011 l’alternance à laquelle il aspire. A-t-il vu comment Yayi a mouillé le maillot avant de gagner en 2006 ? S’il pense que ce sont les autres (des groupes G et F) qui vont toujours aller au charbon pour que lui en tire les revenus, il se trompe. S’il pense qu’il doit continuer à ne pas mouiller vraiment le maillot pour gagner, il se trompe. Tel qu’il est muet comme une carpe actuellement, il n’aura jamais le pouvoir. Car, comme il doit le voir, la Rb se démarque déjà progressivement de l’opposition, par ses prises de position de moins en moins " suivistes " au sein du G4. Mais ici encore, passons. Le cas Houngbédji, on y reviendra plus amplement dans nos prochaines parutions.
C’est vrai que Bio Tchané et tous ceux qui le soutiennent bougent un peu plus que du côté de Houngbédji. Mais là encore, ce n’est pas ce qu’il faut pour ébranler un colosse comme Yayi (c’est le cas de le dire, puisqu’il met tous les " moyens " pour se maintenir au pouvoir, et il faut avouer qu’il joue bien). L’actuel Président de la Boad doit aller à l’école de l’ancien Président de la Boad devenu aujourd’hui Président de la République. Il lui faut cogner un peu plus dur que cela. Du nerf ! Sinon, rien ne se fera en 2011 ! En tout cas, pas en face d’un très rusé comme Yayi, le " Renard de Tchaourou " qui doit bien se frotter les mains suite aux sorties politiques très critiquées de son lieutenant ministre des travaux publics.
Où sont passés les opposants, suite aux déclarations du ministre Nicaise Fagnon ? Portés disparus ! S’il fallait noter les opposants actuels, on n’hésiterait pas, objectivement, à leur donner la " mention médiocre ". En temps normal, dans une démocratie où sont respectées les règles minima de pluralisme politique, l’opposition, si elle existait vraiment, devrait déjà avoir réclamé la démission ou la destitution de ce ministre, pour " propos qui portent entrave à la liberté d’action politique ". Car c’est comme si Fagnon décrétait le département des Collines " zone interdite à l’opposition ". Mais comme il n’y a personne pour oser répliquer, on peut dire que ce ministre est comme " un fou du roi ". Ce genre de rôle, un chef en a toujours besoin dans son entourage. Et Fagnon joue bien le rôle de fou du roi. Fagnon, c’est le " John Bri " de la mouvance. Et en face, il n’a pas encore trouvé " garçon ". C’est vrai que si j’étais Yayi le Président de la République, je ferais des remontrances à mon ministre. Mais c’est peut-être vrai que si j’étais Yayi le candidat à sa propre réélection, j’encouragerais bien Fagnon le lieutenant politique à continuer dans ce sens. Puisque les " amis d’en face dorment ".
Brice HOUSSOU
A la une du progrès ce 7 mai 2009
Face aux violences et menaces verbales : Les mouvements soutenant Tchané appellent à l’arbitrage de Boni Yayi
Les responsables de trois mouvements : Mouvement d’action pour la réélection de Mathieu Kérékou (Mark), Mouvement des jeunes pour une alternance républicaine apaisée (Mojara), Génération des forces nouvelles (Gfn), lesquels s’emploient à mobiliser des partisans autour de la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané pour les présidentielles de 2011 accusent certains ténors de la mouvance présidentielle de violences, d’attaques et de menaces verbales à leur égard. S’ils en veulent pour preuve disent-ils, les actes et propos le week-end dernier à Dassa d’un ministre du gouvernement, ténor des Fcbe, ils n’en appellent pas moins à l’arbitrage du chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi, un arbitrage gage du retour au calme et de l’apaisement des esprits à Dassa et ailleurs.
Dassa, reste selon eux une terre bénie sur laquelle ne saurait se dérouler des violences politiques sanglantes. Une terre où se trouve la grotte mariale, haut lieu de foi, de piété et de paix qui ne devrait pas servir de terrain à la division. Pour les responsables des mouvements, l’ancien Président de la République du Bénin, le général Kérékou a légué aux béninois, la cohabitation pacifique entre les populations de toutes les régions. Un héritage que personne n’a le droit de fouler au pied à travers des attitudes incendiaires. Les mouvements soutenant la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané lancent un appel à toutes les personnes éprises de paix. Ils en appellent à la sagesse des anciens Chefs d’Etat et à la mémoire de Mgr Isidore de Souza afin d’amener le gouvernement de Boni Yayi à la raison, car estiment-ils, on ne peut empêcher un citoyen de faire le choix d’un candidat.
Pourquoi essaye-t-on aujourd’hui d’intimider les artisans d’une éventuelle candidature du président de la Banque ouest africaine de développement alors que les lieutenants du Chef de l’Etat chaque jour profitent de toutes les occasions pour travailler à sa réélection ? S’interroge t-on du côté des partisans de Bio Tchané qui trouvent dans cette attitude une menace pour la paix. Et les supporters du président de la Boad s’autorisent à rappeler au souvenir des mentors du changement que les marches et autres mouvements ont été d’un grand secours pour la démocratie entre 2005 et 2006 et ont permis d’enrailler les tentatives de révision de la constitution sans lesquelles, le Dr Boni Yayi n’aurait jamais pu accéder à la magistrature suprême.
Alban CODJIA
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