Décoration du député Serpos Tidjani : Le couronnement d’un parcours professionnel jalonné de succès
Lire le Discours du président Adrien Houngbédji
jeudi 7 mai 2009, par DP Le Grand Journal
La salle polyvalente du palais des gouverneurs de Porto-Novo a servi de cadre à une cérémonie historique placée sous la présidence de maître Adrien HOUNGBEDJI, grand croix de l’ordre national du Bénin et président du Parti du renouveau démocratique. Cette cérémonie concerne l’admission dans l’ordre national du Bénin, au grade de grand officier, du député Ismaël Tidjani Serpos magistrat de haut niveau.
Nicaise AZOMAHOU
La salle polyvalente du palais des gouverneurs de Porto-Novo a servi de cadre à une cérémonie historique placée sous la présidence de maître Adrien HOUNGBEDJI, grand croix de l’ordre national du Bénin et président du Parti du renouveau démocratique. Cette cérémonie concerne l’admission dans l’ordre national du Bénin, au grade de grand officier, du député Ismaël Tidjani Serpos magistrat de haut niveau.
Le député Ismaël Tidjani Serpos pour raison de service rendu à la Nation a été admis dans l’ordre national du Bénin le 2 février 2000. Une décoration à lui donnée par l’ancien président de la République, le général Mathieu Kérékou en signe de reconnaissance à son talent mis au service du Bénin.
A cet effet, une cérémonie officielle de remise a été concrétisée hier et a eu pour cadre le siège de la représentation nationale, plus précisément la salle polyvalente. Laquelle cérémonie est placée sous l’autorité du président de sa formation politique, Adrien Houngbédji. Concernant la question, le récipiendaire, dans son propos de circonstance à remercier sincèrement le président du PRD qui l’a identifié dans ce répertoire dense de cadres du parti afin d’occuper les fonctions du ministre de la Justice. Une occasion pour le président de la République d’alors, de le repérer de par ses services rendus à la Nation et qui débouchent sur la prise d’un décret l’élevant au grade de grand officier dans l’ordre national.
A l’origine de cette haute distinction, figure les réformes courageuses initiées par le bénéficiaire sans oublier, son parcours professionnel qui fait de lui un modèle.
C’est en raison de cela que le maître à jouer de la cérémonie, le président Houngbédji qui reste aussi un homme de talent en matière de droit a exposé à l’opinion les valeurs du décoré qui demeure un grand serviteur de l’Etat et dont l’admission à cette strate de l’ordre repose sur des faits marquants l’appareil judiciaire au Bénin.
Il s’agit de la concrétisation des états généraux de la justice tenus en 1996 et qui a ouvert nombre de chantiers ayant trait aux réformes, la valorisation du personnel, les réformes législatives notamment l’indépendance de la justice.
Rappelons que plusieurs personnalités politiques ont effectué le déplacement à savoir : le président du Conseil économique et social, les députés PRD, le maire de la ville de Porto-Novo assisté de son deuxième adjoint. Les parents et amis ont été aussi de la partie dans le but de partager cette joie avec l’heureux du jour et dont les mérites ne sont plus à démontrer.
Discours du président Adrien Houngbédji
Nous sommes ici réunis ce matin, pour remettre à Ismael TIDJANI SERPOS la décoration au Grade de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin, décoration qui lui a été décernée le 2 février 2000 par le général Mathieu KEREKOU alors Chef de l’Etat, Chef de Gouvernement. Madame le Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin, monsieur le récipiendaire et cher Ismael, c’est un grand honneur que vous nous faites en nous établissant maître de la cérémonie de ce jour.
C’est en même temps un grand plaisir, car au-delà des liens d’amitié et de l’engagement politique commun jamais pris en défaut qui nous unissent, c’est un grand serviteur de l’Etat et de l’état de droit que nous recevons ce matin dans le grade de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin.
Magistrat diplômé de ENM Française, deux fois diplômé d’étude supérieure à Paris (en droit privé général et en sciences Criminelles), après une maîtrise obtenue à Orléans, le plus normalement du monde que vous êtes devenu procureur de la république à Ouidah, avant que votre mérite et vos talents exceptionnels ne fussent reconnus en 1980 par le gouvernement de notre pays qui vous nomma procureur général du Parquet Populaire Central. Vous avez occupé ce poste dix années durant, et à l’avènement du renouveau démocratique issu de la Conférence Nationale, vous vous êtes engagé dans l’action politique.
Votre itinéraire dans cette nouvelle orientation fût encore tout entier celui d’un homme au service du droit : ministre de la Justice de la Législation et des Droits de l’homme, député, président de la commission des lois, président de groupe parlementaire, président de la commission des règlements du parlement panafricain, président du groupe nationale du réseau parlementaire sur la Banque Mondiale, membre de plusieurs missions d’observation des élections dans les pays africains, consultant juriste, arbitre au Centre International des Règlements des différends relatifs aux investissements… on en oublie. Vous êtes un des rares hommes politiques à avoir reçu attribution de servir le droit au judiciaire, au législatif et à l’exécutif. Vous l’avez fait avec talent, compétence et conviction. Au nombre des initiatives qui portent votre marque, je citerai parmi beaucoup d’autres, les Etats Généraux de la Justice réunis en 1996 qui ont ouvert des chantiers de déconcentration judiciaires, des réformes législatives, de la valorisation du personnel judiciaire de toutes catégories, le renforcement de l’indépendance de la justice etc. Ces chantiers se poursuivent jusqu’à ce jour.
Cher Ismael, c’est en reconnaissance des services éminents que vous avez rendus à l’Etat et au droit que le Président de la République vous a élevé à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin au nom de la Nation toute entière. Nous nous associons en notre qualité de grand Croix à ce haut témoignage et vous présentons nos vives et chaleureuses félicitations.
A présent, nous allons procéder à votre élévation dans l’ordre. Honorable Ismael TIDJANI SERPOS, magistrat à la retraite, Député à l’Assemblée Nationale « Au nom du Président de la République, Grand maître de l’Ordre et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à la dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin
Porto-Novo, le 06 mai 2009
DISTINCTION HONORIFIQUE
Le député Ismaël Tidjani Serpos élevé au grade de Grand officier
Le récipiandaire, Ismael Tidjani Serpos
Il a été procédé hier à la salle polyvalente de l’Assemblée nationale à la cérémonie de décoration et de distinction de l’ancien ministre de la justice sous Mathieu Kérékou, le député PRD, Isamël Tidjani Serpos. Pour ses nombreux services rendus à la nation béninoise, il a été élevé au grade de grand officier de l’ordre national du Bénin par Me Adrien Houngbédji, grande croix.
Date de publication : 07-05-2009
Auteur(s) / source : Fortuné AGUEH
Diverses personnalités ont assisté à cette cérémonie de reconnaissance à l’intention de l’un des dignes fils du Bénin et brillants ministres de Kérékou. Le président Houngbédji, Osséni Koubourath, Grande chancelière, Rafiou Toukourou, président du CES, Kamarou Fassassi ancien ministre de Kérékou, les députés et les responsables du PRD ont tenu à partager la joie du récipiendaire. Le président Kérékou est reconnaissant à son ministre de la justice pendant la période 96-98 des services rendus à la nation béninoise. Il a décidé de lui témoigner ses sentiments de gratitude. Il a pris a cet effet depuis février 2000 le décret de sa nomination au grade de Grand officier. Pour des raisons d’indisponibilité, c’est seulement hier que la cérémonie a pu se tenir. Le récipiendaire a remercié le président Houngbédji qui lui a permis de faire l’expérience ministérielle aux côtés du président Kérékou qu’il a naturellement remercié pour avoir décidé de distinguer les nombreuses actions qu’il a entreprises au poste de ministre de la Justice. On retiendra que c’est ce ministre qui a ouvert certains grands chantiers de la justice béninoise qui sont toujours en cours. Outre les états généraux de la justice, il a conduit la décentralisation de la justice, la réforme de la législation, la réforme pénitentiaire, le renforcement quantitatif et qualitatif du personnel de toutes catégories, la définition d’un plan de carrière des magistrats avec en point de mire le renforcement et l’indépendance de la magistrature. Toutes ces réformes ont été facilement entreprises parce que dira le récipiendaire, le président Kérékou n’interférait pratiquement pas dans les affaires judiciaires. Il n’a pas oublié de remercier les auxiliaires de justice sans qui, il n’aurait pas été efficace à ce grand poste de responsabilité. Il reste convaincu que la justice a la capacité de faire échec à toute tentative de la mettre en coupe réglée. C’est en reconnaissance dira Me Houngbédji des services éminents qu’il a rendus à l’Etat et au droit que le Président de la République l’a élevé à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Bénin au nom de la Nation toute entière..
Indépendance de la justice béninoise :
Les craintes de Tidjani Serpos
7 mai 2009
http://benininfo.com/lematinal_web.htm
Le député Ismaël Tidjani Serpos élevé en 2000 au rang de grand Officier de l’Ordre national, a reçu hier sa décoration des mains de Me Adrien Houngbédji qui est de son côté Grand croix du même ordre. ’’ Honorable Ismaël Tidjani Serpos, magistrat à la retraite, député à l’Assemblée nationale. Au nom du Président de la République, Grand maître de l’Ordre et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à la dignité de Grand Officier de l’Ordre national du Bénin’’.
C’est par cette formule consacrée que le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), a démarré cette cérémonie de distinction qui a eu lieu hier à l’Assemblée nationale. En face d’un parterre de personnalités politiques, de parents et d’amis du récipiendaire. On peut citer entre autre, le président Raphiou Toukourou du Conseil économique et social, Mme Océni Koubourath de la Grande Chancellerie de l’Ordre national du Bénin, les députés Ahouanvoébla, Yibatou Sani Glèlè, Amoudatou Ahlonsou Gbadamassi, Kifouli, Akotègnon, Chocodo, le maire de la ville de Porto-Novo Moukaram Océni, son collègue de Pobè Saliou Akadiri et l’ex-ministre de l’énergie du Général Mathieu Kérékou, Kamarou Fassassi. Le récipiendaire qui s’est fondu en larme quand il s’est souvenu de ses vieux amis comme les feux Moucharafou Gbadamassi et Tiamiyou Adjibadé, a montré le poids de ces deux personnalités politiques dans sa vie et celle du Prd. Il a ensuite témoigné sa gratitude au président Adrien Houngbédji qui a porté son choix sur lui et l’a fait nommé ministre et d’autres fois lui a permis d’être député un certain nombre de fois déjà. Revenant sur son passé de magistrat, M Tidjani Serpos a exhorté ses pairs et ex-collaborateurs du monde de la justice béninoise à ne pas céder à la volonté effrénée du pouvoir du Changement d’instrumentaliser les acteurs de ce secteur clé de la vie publique et poursuit : ’’dans une ambiance politique aujourd’hui délétère où on n’hésite pas à considérer ouvertement la justice comme le dernier bastion à mettre au pas du Changement, je voudrais les inviter à tenir bon contre vents et marrées pour que la citadelle de la justice ne succombe pas face à la caporalisation généralisée de toutes les institutions et du pouvoir d’Etat. De toute façon, ma foi demeure inébranlable quant à la capacité de notre justice à faire échec à toute tentative de la mettre en coupe réglée’’ a conclu l’heureux du jour.
Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé-Plateau)
Pré-campagne pour les élections de 2011
07-05-2009 10:29
Bio Tchané sur les traces de Boni Yayi
Certains gestes de Bio Tchané ces jours-ci, semblables aux actes de Yayi , peu avant les élections de 2006, donnent la preuve de sa prochaine candidature pour la présidentielle de 2011.
Les élections de 2011 donnent apparemment de l’insomnie à l’actuel président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Il a compris qu’il fallait se jeter très tôt à l’eau pour conquérir le fauteuil présidentiel du palais de la Marina. Avant les élections de 2006, son prédécesseur, au même poste par la force du destin, posait exactement les mêmes actions qui annonçaient sa candidature à l’élection présidentielle. Le président Boni Yayi venait signer des accords de coopération au Bénin. C’était lui l’homme des financements des grands travaux. Il en profitait pour faire son show médiatique. Cette stratégie lui a permis de se rendre plus populaire. Elle l’a conduit tout droit à la présidence de la République. Abdoulaye Bio Tchané sait qu’il pouvait emprunter le même chemin pour arriver à la même destination. Ne dit-on pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?.
Ainsi, après avoir signé l’accord de financement de la construction de la route Djougou-Ouaké, il est allé prendre un bain de foule chez les conducteurs de taxis-motos au kiosque le plus populaire de la ville de Cotonou. Ceci démontre qu’il est sur la ligne de départ pour la course pour la présidence de la République.
Cela est d’autant plus vrai que c’est la première fois qu’on le voit se rendre lui-même dans un kiosque pour acheter des journaux. Il aurait pu les commander à son chauffeur ! Et pourquoi c’est seulement maintenant qu’il éprouve le besoin d’aller prendre lui-même ses journaux ? Et à quel endroit? Dans un kiosque où les conducteurs de taxi-moto, dits Zémidjan, véritable faiseurs d’opinion, sont constamment présents en grand nombre. Il est donc clair que Bio Tchané recherchait un effet, et la preuve en est qu’il a été bien ovationné par ses derniers. Il ne pouvait pas donner meilleur signal à Yayi pour 2011. Et dès maintenant, des actions de ce genre se multiplieront au fil des jours et des mois à venir.
Les manœuvres politiciennes de l’actuel président de la Boad créent déjà la panique chez les caciques du pouvoir en place. C’est le cas déplorable de l’actuel ministre des Transports et des travaux publics, Nicaise Fagnon, qui a tenu un langage à la limite suicidaire pour la démocratie béninoise, contre les partisans de Bio Tchané et les adversaires du régime du changement. « Le peuple s’est engagé pour le changement. Il n’y a plus de places pour les marchands d’illusions. La récréation est terminée maintenant… », Criait-t-il pour chasser les jeunes partisans de Bio Tchané dans les Collines précisément à Dassa-Zoumè, le weed end dernier. Ces jeunes ont été contraints d’aller organiser leur meeting dans une buvette. Même dans le septentrion qui risque d’être discuté à fond entre Boni Yayi et son successeur à la Boad, les dérives verbales s’y observent comme si les adversaires du pouvoir en place n’ont plus droit aux manifestations politiques. A deux ans des élections, on note un véritable challenge entre les deux hommes. Une guerre sans merci s’engage désormais entre eux pour 2011.
Jules Yaovi Maoussi
Chronique du jour
La santé du G4
http://benininfo.com/fraternite_web.htm
La politique nationale vit l’époque de la première version de l’attelage des dinosaures de ce qu’on appelle la Vieille Garde. L’exploit vanté dans l’espoir de la remise sur les rails de la locomotive des politiciens de métier s’amenuise sous le rabot de la traîtrise. Le chroniqueur s’étonne du fait que la politique n’ait pas encore concrètement offert à nos aînés un mode d’emploi de maturité. Nicéphore Soglo et son fils, Lehady, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Idji Kolawolé et son mentor Séfou Fagbohoun se côtoient au sein du G4 dans la quête encore stérile de la clé de la cohésion nécessaire pour le rayonnement du groupe. Le G4 semble toujours incapable de prouver son utilité et s’abandonne à la poussière de l’insalubrité politique. Ce cartel n’arrive pas à transcender les multiples contradictions qui le minent et l’éclatement apparaît comme un horizon inéluctable.
La trahison se joue ici au quotidien sans susciter une alerte générale. La Renaissance du Bénin (Rb) et le Mouvement africain pour le développement et le progrès (Madep) proposent sans répit les solutions éprouvées à leurs soucis concrets dans la pure tradition des trahisons politiques. La conversion masquée de deux barons du Madep est l’un des symptômes mêmes de la crise au G4. Le parti de Séfou Fagbohoun jette deux de ses barons dans le cercle cauri mais refuse d’assumer l’hybridisme politique. Le gouffre où le G4 provoque son propre désarroi est celui des rancœurs dissimulées que le devoir de mémoire d’Epiphane Quenum a permis de rallumer. La palme des gymnastiques tendancieuses revient cependant à la Rb avec une troublante animation de la présidente Rosine Soglo en personne. La dame de fer a réussi l’exploit pour le même texte de voter, elle-même abstention et un Oui par procuration pour Epiphane Quenum, porte-parole du parti. Quelle était alors la position de la Rb par rapport à la loi en question ? Une autre renaissante, Justine Chodaton s’est illustrée dans un vote négatif favorable à la mouvance. Quelques semaines plus tôt, elle entrait dans l’histoire en devenant le premier député à voter par erreur pour le camp opposé. La méprise collée au geste de mauvaise foi n’a servi qu’à camoufler la sympathie mercantile pour Boni Yayi. Il semble qu’une certaine mode permet de trahir sans limite. L’incroyable coup de Rosine Soglo contre les G et F lors de la désignation des membres de l’Assemblée nationale à la Haute cour de justice est un tournant dans la trahison primitive. La rupture se construit à chaque instant. La Rb et sa présidente de légende deviennent le centre de gravité des intrigues politiques au sein du G4. A chaque célébration de la trahison, le Madep agit dans la papelardise et laisse la duperie à la charge de poulains volontaires pour le massacre de l’éthique. La nomination de Kint Aguiar et de François Abiola au gouvernement a été parfumée d’une réaction de diversion. Un communiqué d’impuissance, naturellement sans effet. Le choix de Louis Vlavonou à la Haute cour de justice a finalement mis à nu l’insincérité collective. L’activisme et la félonie de certains meneurs de la troupe G4 ont tout goupillé.
La trahison gouverne la politique. Elle en constitue le substrat immoral. Le G4 hisse le drapeau du déchirement et encaisse, non sans peine, le parjure de ses leaders. Il s’effondre progressivement sous le poids du mensonge et de la charge de l’intérêt. La Rb a pris l’initiative de parrainer le sauve-qui-peut pour l’accomplissement de l’acte de la traîtrise. Elle envahit les parlements régionaux, en sacrifiant la confiance de ses partenaires. Et la santé du G4 affectée par le virus cauri se dégrade sous les regards éberlués de Soglo, Houngbédji, Amoussou et Idji.
7-05-2009, Sulpice O. Gbaguidi
Présidence de la Haute Cour de Justice : Guerre entre les juristes et les politiques FCBE
jeudi 7 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Les députés ont désigné mardi dernier, leurs représentants devant siéger à la Haute Cour de Justice et déjà les tractions pour succéder à Clotilde Mèdégan Nougbodé, présidente sortante, divisent les membres entrant de la HCJ.
Romain L. KIKI
La bataille pour la présidence de Haute Cour de Justice (HCJ) a atteint sa vitesse supérieure depuis que les parlementaires ont désigné leurs représentants à savoir : Edmond Agoua, Dègla Essouan Comlan, Eric N’Dah, Paulin Tomadaga, Louis Vlavonou, Janvier Yahouédéou.
Comme pour attiser l’émulation qui existait déjà entre deux membres de la Cour constitutionnelle autour du fauteuil de la présidente Mèdégan, la liste des députés désignés, ne comporte aucun honorable ayant le profil de compétir valablement pour ce poste.
Aussitôt, les yeux se tournent à nouveau vers le professeur Théodore Holo et la magistrate Clémence Yembéré Dansou, tous deux de la Cour constitutionnelle. A travers ces deux personnalités, il faut voir l’affrontement de deux camps que sont les juristes de haut niveau et les politiciens FCBE.
Madame Yembéré est considérée comme la candidate du chef de l’Etat et de la FCBE. En effet, elle est proche de Boni Yayi qui, de juin 2007 à juin 2008, l’a promue du ministère de la Famille à la plus haute juridiction constitutionnelle de notre pays.
Cependant, avec ses atouts rien n’est gagné pour madame Yembéré car Boni Yayi devra affronter la détermination des juristes de haut niveau qui avalisent la candidature de professeur Holo et estiment qu’il faut donner priorité aux diplômes et à la notoriété. Ces juristes de haut niveau n’entendent pas baisser les bras. Ils conduisent en ce moment un lobbying discret en faveur du professeur agrégé Théodore Holo. Le deuxième argument des amis de Holo est que le chef de l’Etat à travers son soutien à leur collègue pourra un temps soit peu réduire l’accusation de " caporalisation des institutions Républicaines" dont il est l’objet.
Peut-être que les derniers revirements de la RB en faveur du pouvoir poussera Boni Yayi a opté au finish pour le professeur Holo qui par ailleurs demeure vice président du parti de Rosine Soglo de la RB.
’’ Comme je le pense’’" Bonbons " présidentiels
jeudi 7 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Titus FOLLY
Boni Yayi est entrain de se mordre sûrement les doigts si l’on s’en tient à ses propos sur les " bonbons " qu’il a donnés aux syndicalistes récemment. Ces bonbons seraient le gage d’un deal ou d’un pacte de non agression, pacte que les responsables des travailleurs n’ont pas respecté. Avant d’analyser la déclaration du chef de l’Etat au sujet de cet " intéressement ", il urge de projeter d’abord sur une affiche géante le contexte dans lequel ces propos ont été tenus.
En effet, le 1er mai dernier, les cadres et opérateurs économiques chrétiens étaient au Palais des congrès. C’est dans le cadre de l’Université d’été à eux organisée. La rencontre a connu la présence effective du chef de l’Etat, Boni Yayi. Alors qu’il s’est assuré que tous les appareils des journalistes sont en situation " off record ", le président de la République a dit des choses extrêmement graves sur les syndicalistes.
L’actuel locataire du Palais de la Marina a indiqué aux participants que les syndicats " ont reçu des bonbons " et que pourtant quelques jours après sa rencontre avec eux, ils sont montés au créneau pour crier à la mauvaise gestion au sommet de l’Etat. Pour Boni Yayi, même si Gaston Azoua et ses pairs n’ont vu aucune réalisation du gouvernement, ils doivent quand même écouter leur conscience.
A la lumière de ces propos, les figures syndicales emblématiques comme Gaston Azoua, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou… doivent-elles avoir leur face contre terre suite à cette déclaration ? En attendant que les syndicalistes même ne défendent leur honneur entaché devant les étalages vides du régime du changement, on a donc désormais la confirmation de ce reproche qui est fait à Boni Yayi.
Cette fois-ci, c’est lui-même qui a confirmé ce que des personnalités, des députés et autres citoyens murmurent et chuchotent au sujet de son comportement en matière d’achat de conscience. En effet, certaines indiscrétions ont souvent laissé entendre que le président de la République sait " agir " à l’issue des audiences, lors de ses descentes sur le terrain pour visiter les chantiers ou pour ses balades électorales. Tout ce beau monde a toujours soutenu que croyant aider les Béninois à surmonter la précarité et la chosification dont il est en partie responsable, le président de la République ne fait que distribuer des sonnantes et trébuchantes sans retenue aucune. Le témoignage du locataire de la Marina est donc en phase avec cette orgie financière avec en prime la plate espèce morale que nombre de Béninois ne cessent de dénoncer.
Si à ce degré de discussion, c’est-à-dire une audience avec des syndicalistes, Boni Yayi a pu leur donner des " bonbons ", c’est par faiblesse et par erreur d’appréciation. En effet, l’aréopage qui était en face de lui ne provient pas du monde clochardisé des clubs électoraux où le soupir de la créature accablée suffit pour faire des génuflexions. C’est donc une erreur d’appréciation de proposer de l’argent à des gens comme des syndicalistes croyant être béatifié ou canonisé.
Au-delà, c’est donc une faiblesse de faire remplacer le dialogue, la discussion sur des revendications des travailleurs par les " bonbons " surtout dans un contexte de prospérité partagée. Le reste ne peut-être qu’un marché de dupes. Dès lors, on ne comprend pas pourquoi, après s’être comporté comme un prophète inégalé de générosité, Boni Yayi devant ses illusions d’honorer ses engagements par le biais de la distribution pécuniaire, s’en prend aux syndicalistes ? Sûrement qu’il espérait les voir à ses côtés pour l’aider à remonter la montre d’une gouvernance chaotique. C’est peine perdue.
’’Comme je le pense’’ Complot !
mercredi 6 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Titus FOLLY
Le régime dit du changement, à deux ans de la fin de son mandat et à la recherche perpétuelle de ses marques, ne cesse de s’illustrer dans la manipulation des consciences, manipulation digne des dictatures tropicales d’il y a 30 ans si on s’en tient à l’information de complot contre la sûreté d’Etat relayée avant-hier par la presse proche du pouvoir.
Au creux de la vague de l’impopularité et ce après avoir tenté de surfer sur une montée en puissance du culte de la personnalité, on veut trouver l’alibi politique contre les adversaires par la " faute lourde " pour reprendre cette expression chère au guinéen Diallo Teli, premier secrétaire général de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA) et qui est passé de vie à trépas dans les conditions que l’on sait. Si nous avons cité cet émérite africain, c’est bien à dessein.
En effet, après sa mort dans les geôles de Sékou Touré, on a compris depuis lors, sous les tropiques d’Afrique, quelles pouvaient être les finalités de la " faute lourde ".
Dans un premier temps, elle fonctionne comme une paire d’essuie glaces pour la seule gloire de quelqu’un. Ainsi, on quadrille le landerneau pour mieux affiner un style politique. Celui-ci est fondé sur la mise en œuvre d’un mode de légitimation de type charismatique. Aussi, a-t-on recours systématiquement à la rhétorique de l’appel au peuple. Il en était ainsi pour certains guides éclairés, pères de la Nation et timoniers nationaux.
En son temps, leur style de vie qui est pourtant une forme vide est rempli par un populisme qui est mis au service d’un monolithisme. A cette étape on marche, on danse à la gloire du chef suprême dont le pouvoir est « d’essence divine ». Quand on est à cette étape, les dégâts sont moindres.
Mais quand, on passe à la seconde phase, la " faute lourde " devient un raccourci pour atteindre des buts politiques qu’on ne saurait atteindre si le jeu démocratique était à son aise. La " faute lourde " avec son viseur adjacent de complot permet souvent de débarrasser le couvert politique. Tout cela est souvent accompagné du vernis juridique : raison d’Etat.
Dans un climat politique aussi trouble et entravant, rien ne peut empêcher le pouvoir en place de s’engager dans la voie de l’affaiblissement des institutions et de " la pendaison aux basques du dictateur », des acteurs de la vie publique.
Malheureusement, il se fait que trois décennies après cette vision rétrograde du pouvoir, il semble même que " la faute lourde " exerce une véritable fascination sur le régime de Boni Yayi qui s’efforce d’y puiser maladroitement les recettes d’une longévité politique.
En effet, après avoir tenté le populisme qui n’a pas marché du fait des élans excursionnistes et antidémocratiques, du fait du double langage, de la délation qui caractérisent les propos de nos gouvernants, on tente maintenant de recourir à la " faute lourde " dans sa deuxième phase. Si cela a pu marcher au Togo récemment, les démocrates béninois épris de paix n’avaleront pas une telle pilule de " complot ide ".
Aléjo gbaja’aaa : Assane Séïbou : " Je ne me laisserai pas anéantir par Yayi"
6 mai 2009
http://benininfo.com/lematinal_web.htm
Considéré comme fils d’immigré, Assane Séïbou se présente comme un esclave de l’Etat, que son papa a dû offrir au Dahomey, comme impôt à payer à son immigration. Très humble, homme de destin ou encore le survivant, le fils du cultivateur n’aurait pas connu son ascension, si son géniteur très opposé à l’école ne commençait pas à céder sous le poids de l’âge. A quelque chose malheur est bon, dit-on, puisqu’il a fallu la vieillesse doublée de maladie de son papa avant qu’il ne poursuivre ses études. Brillant élève, il aurait du devenir un cultivateur ou un boucher comme le voulait son géniteur. L’homme au destin tracé est contre l’injustice et la violence. Sur le terrain de politique, il se dit de lui un grand rassembleur. Deux fois députés, l’avènement du Changement est venu le priver d’un troisième mandat consécutif. In en veut au chef de l’Etat Yayi Boni lui aurait barré la voie et s’ingénie à l’anéantir. Et, il jure de ne pas se laisser faire. Lire cet entretien.
Qu’est-ce qu’on peut savoir sur vous ?
Je suis ancien député à l’Assemblée nationale en exercice au Parlement de la Cedeao. Je suis né à Copargo vers 1967 où j’ai effectué mes études primaires puis le secondaire à Djougou. Par la suite j’atterris à l’Université nationale du Bénin, d’où j’ai obtenu une maîtrise en gestion des entreprises en 1992. Ensuite j’ai été encadreur national du projet Entreprenariat jeunesse au ministère de la jeunesse de 1993 à 1996. De 1996 à ce jour j’officie au Groupe Rnc en qualité de conseiller spécial et assistant du Pdg. Par ailleurs, de 1996 à 1999, j’ai présidé l’Organe consultatif de la jeunesse. Avec son statut de député du parlement de la Cedeao, j’ai effectué des stages dans le domaine des négociations et règlement de conflits. Vous n’êtes pas sans savoir que je suis membre du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) en qualité de 2ème vice président. Marié je suis père de quatre enfants
Etait-ce facile pour vous d’aller à l’école ?
J’ai perdu mon père en 1972. De toute ma famille, j’étais le seul à pouvoir faire les bancs. Ma maman a fait dix enfants dont cinq survivants. Des cinq vivants, je suis le seul intellectuel. Pour en arriver là, je dois vous dire que je suis ce que moi-même j’appelle la dîme de l’Etat, ou le sacrifier pour l’Etat. Vous savez mon père est un immigré. Pour lui à l’époque, l’école était catholique. C’était des écoles qui n’étaient pas laïques avant nous. Donc il s’est bâti la conviction selon laquelle, l’école est un lieu de culte. C’est le catholicisme. Et pour lui, c’était une guerre sainte que de s’opposer à l’école. C’était une guerre sainte d’envoyer son enfant dans cette école qui l’écarte de l’islam. Pour tous mes frères qu’on envoyait dans cet établissement, ça débouche sur des bagarres rangées entre lui et d’autres sages du village. Il était déjà vieux et fatigué par le poids de l’âge. Il était malade. Pourtant quand on m’a inscrit, il n’était pas d’accord. Mais il était faible pour faire la bagarre.
C’était une chance pour vous alors ?
Peut-être. Mais celui qui m’a permis d’aller à l’école, c’était un ancien combattant de mon village. Il était un ami à mon papa. Le seul avec qui il se bagarre et il s’entend tout le temps. Ils sont de la même génération. C’est lui qui est venu lui dire ceci. Tu as cinq enfants. L’Etat dahoméen a décidé, comme tu es venu faire des enfants au Dahomey, il a droit de prendre un comme esclave. Et celui que l’Etat dahoméen a décidé de prendre comme esclave, c’est Assana Séïbou. Il doit accepter ça là, sinon sa famille ne va pas exister. Etant donné que cela se passait à une époque où ces gens là versaient quelque chose au roi, au chef, il a accepté. Et tout en acceptant, il a répondu « je ne suis pas dans mon pays, c’est pour ça on me fait ça. Si c’est cela la loi de chez vous, faites le. Je ne peux pas rentrer maintenant. Je suis fatigué. Je reste ». Il m’a tout simplement dit « que Dieu te protège. ». C’est de cette manière que j’ai été le seul enfant de ma famille à continuer les classes. Donc je suis celui qu’on a arraché au père pour donner à l’Etat comme esclave. J’étais convaincu que mon père c’est quelqu’un qui m’aimait beaucoup. Vous savez ma maman a fait deux fois des jumeaux et je suis le seul survivant. Cela a crée une sorte de protection de la part de mon papa. Il croit que j’étais fragile et il me protégeait énormément et selon les croyances d’antan, on disait que les jumeaux quand ils naissent, ils s’en vont toujours. Et pour lui, moi qui suis là, un survivant, c’est moi que l’Etat dahoméen vient prendre. Il vivait ça très mal. Je suis allé à l’école de cette façon là. Cela participe parfois de ma perception de l’Etat, de mon pays. Effectivement quand je suis allé à l’école, mon père ne mettait plus de velléités pour m’en empêcher. Parfois quand le maître me frappe il est hors de lui. Une fois, j’ai été rossé au point où il y avait du sang qui coulait. Quand mon papa a vu cela, il a failli aller se bagarrer avec l’instituteur. Mais une fois encore son ami ancien combattant qu’il est allé voir pour se plaindre du maître lui a dit : « s’il tue l’enfant, c’est son droit absolu. Je t’ai déjà dit qu’il est un esclave de l’Etat. Il ne t’appartient plus ». Ce qui fait que parfois je dis que suis celui que je suis. Je suis un cadeau fait à l’Etat béninois. Ces phases de la vie sont des choses qui vous marquent et qui font que vous subissez l’injustice.
Vous étiez un bagarreur comme votre papa ?
Non, Du tout pas. J’étais trop timide. Quand les gens se bagarraient quand j’étais petit, je me posais la question de savoir pour ils font ça. Ce n’est pas bien.
Qu’est-ce qui vous intéressait en ce moment ?
C’est de jouer avec les autres. J’ai toujours aimé le sport, le football en particulier. Je faisais partie des meilleurs de mon village et de ma commune. J’ai été sélectionné plusieurs fois dans l’équipe provinciale, mais j’ai souvent fait défection.
Pourquoi ?
Chaque qu’on venait faire la sélection, c’est comme le service militaire et je me cachais, puisque que si vous vous engagez dans cette aventure, il n’ y a pas de raison que vous n’ayez pas un gap à combler en classe. Une fois on m’a sélectionné pour aller joueur à Natingou et quand on était de retour à Djougou où je faisais le secondaire, j’avais raté deux jours de cours et je me suis mis à recopier les leçons. Alors j’ai décidé de ne plus continuer. A l’époque, si tu n’étais pas talentueux, on ne pouvait pas te sélectionner. Je ne dis pas qu’on j’avais le talent de certains joueurs de cette époque. Mais dans mon village j’étais un joueur de référence. Dans la ville de Djougou, les gens me respectent jusqu’à ce jour à cause du football. Tout cela ne suffisait pas pour me garantir mes études.
Aviez vous le soutien de votre maman ?
Si j’ai été à l’école, je le dois aussi à ma maman. Mon père est cultivateur et boucher. Donc il a fait ses enfants et sait ce qu’ils doivent faire. C’est de travailler dans ses champs. Ma mère me disait, que quelque soit ce que le vieux va dire, ne l’écoute pas. Vas-y. Parfois quand elle sent qu’au moment d’aller à l’école mon père pas content, elle me fait contourner la maison. Donc si vous n’avez une mère qui veut de votre bonheur, vous n’arriverez pas. Je ne crois pas. Surtout si vous vivez à côté d’elle. Vous savez entre l’école et ma maison, c’est environ 2 km. Elle ne pouvait pas me donner l’argent de petit déjeuner. Pour cette raison elle délaie ce qu’on appelle le « foura » chez les Haoussa qu’elle me mettait dans une bouteille les matins, parce qu’elle sait qu’à la récréation mes camarades vont manger quelque chose et je dois les regarder. Le foura étant bien apprécié dans le milieu quand sonne la récréation, on lutte pour avoir un peu chez moi. Parfois, on casse la bouteille. Quand elle le fait, vous êtes tenu de lui apporter une récompense. Et j’avais la chance déjà de travailler à l’école. En son temps je ne savais pas comment les maîtres notaient, mais à la fin, on me disait que je suis premier ou deuxième de ma classe. C’est comme ça que j’ai fonctionné jusqu’à obtenir mon diplôme pour le collège. J’ai eu la chance d’avoir des instituteurs qui donnaient du répondant à mon père sans savoir qu’il était opposé à l’école. Il y a des prix qu’on me donnait. C’est-à-dire des cadeaux que recevait en réaction à des réponses bien précises.
Il y en un qui a marqué de façon spéciale ?
Bien sûr. C’est quand j’étais au Cp. Le maître était tellement content de ma réponse au sujet d’un exercice dont j’ai oublié le sujet. Vous savez ce qu’il m’a offert ?
Non. C’était quoi ?
Du pain. Il l’a amené en classe devant tous mes camarades. Il l’a coupé au moyen d’un couteau de table et m’offre un morceau. Honnêtement j’étais ému et je n’ai pas pu le manger devant mes camarades. Je suis revenu à la maison avec mon cadeau que j’ai montré à ma maman qui était très contente jusqu’aux larmes. Je ne sais plus comment-ce que j’ai mangé le pain. En ce temps ce n’est pas tout le monde qui pouvait en prendre. En tout pas dans mon village. Une autre fois, c’est mon maître qui m’a mis sur sa mobylette pour rentrer à la maison. Le jour-là, même mon père qui n’aimait pas l’école quand on m’a descendu de la moto, il ne s’en revenait pas. Chapelet en main, il est resté sans bouger à nous regarder. Il ne pensait pas que ces gens là allaient aimer son enfant jusqu’à ce point. C’est aujourd’hui en tant que père de famille, quand je repense à la scène, je devine l’émotion qu’il avait.
L’école n’est plus la même ?
Tout le monde le sait. Tout a changé dans le mauvais sens. Je m’en vais vous compter une histoire. Quand j’étais au Ce2, il y avait un maître qu’on appelait Hyacinthe Azimblibo avec qui on a passé toute une année scolaire sans qu’il ne soit absent. Je n’ai jamais vu ça. A un moment je voulais qu’il tombe malade pour que je ne puisse pas aller à l’école. Mais il n’a jamais raté les classes. Je dis jamais. Quelque fois, quand c’est un jour férié, il y va avant de s’en rendre compte. C’est quelqu’un qui avait de l’amour pour sa profession. Il était capable de venir jusqu’à la maison, chez moi pour préparer son cours. Pour lui si je comprends, c’est que d’autres élèves doivent comprendre. S’il se reconnaît je voudrais bien le revoir. Je l’ai revu quand je suis venu au collège. Mais depuis, je n’ai plus eu de ses nouvelles.
Qu’est-ce qui vous a marqué au collège ?
Là c’est un mauvais souvenir. Mon échec au Bac. Ça m’a découragé et je ne voulais plus continuer. Personne ne s’y attendait étant donné que je faisais partie des meilleurs élèves. Maman a pleuré tout le temps pour que je revienne sur ma décision. Et j’ai fini par lui promettre de reprendre. C’est des choses que je ne peux pas oublier surtout quand je me souviens de ma chère maman.
On dit de vous, un homme ouvert au débat d’idée. Votre avis ?
Vous savez, aimer la contradiction, les débats d’idées, c’est une chose parfois innée, ou qu’on acquiert au cours de sa formation, dans l’éducation même au sein de la famille. Moi j’ai toujours accepté les autres qui pensent autrement que moi. J’apprends d’eux parce que, ce que l’autre est en train de dire, tant qu’il n’a pas dévoilé sur quel fond il intervient, sur quoi il se base pour adopter sa position et tant que vous n’avez pas compris ça, il a peut-être raison. Et, c’est la seule raison qui permet de faire des débats. Vous devriez avoir en idée que l’évolution vient toujours de la discussion qu’on fait avec les autres. Vous êtes d’accord avec moi qu’aucun homme, ou aucun pays ne prospère, s’il n’est pas ouvert aux autres, à l’étranger par rapport à lui. Puisque, dit-on l’étranger amène toujours ce que tu ne connais pas et qui va te faire évoluer. Si tu n’acceptes pas les débats d’idée, comment peux-tu ouvrir ton horizon pour voit mieux et décider mieux ? C’est pour cela que moi j’aime les débats d’idée. C’est une qualité que je dirai, est en moi depuis mon enfance. J’ai grandi avec d’autres enfants et je ne pouvais pas m’imposer moi seul à eux tous. Vivre avec quelqu’un, manger ensemble, faire des choses ensemble, c’est faire des concessions tout le temps. Ça vous laisse une trace dans tout ce que vous faites. Pour avoir vécu dans un milieu où nous étions immigrés, cela vous impose une ligne de conduite, de compromis avec les autres. Ensuite se faire accepter par les autres, demande de la mesure et on a un certain nombre de considérations qui constitue un ferment pour quelqu’un qui doit bâtir sa vie et son avenir.
Comment cela s’est passé après votre adhésion au Madep, suivie de l’élection législative et vous avez été tête de liste en 1999 ?
Mon ambition n’était pas d’être sur la liste. Mais plutôt d’y amener Issa Kpara. Et c’est là où s’est joué mon sort. Je m’estimais encore très jeune par rapport à lui, et je préférais commencer une carrière d’’homme d’affaires parce que je ne voulais pas travailler dans l’administration publique. De plus, toutes mes recherches de bourses d’étude de 3ème cycle, ont été vaines. J’ai estimé que ce que Dieu a fait pour moi, était déjà suffisant. Et je voulais m’en contenter pour une vie descente avec ma famille. Déjà en prenant part à la campagne électorale de l’Unsp en 1995, c’est pour Issa Kpara que je l’ai fait. Moi-même, je n’avais aucune ambition personnelle. En 1999, lorsqu’on établissait la liste, Issa Kpara a été le premier à suggérer et même à imposer que je sois son suppléant. C’est la condition pour qu’il accepte de se porter candidat. Connaissant tous les autres membres qui souhaitaient être son suppléant, il m’a préféré à eux bien que je sois originaire d’une autre localité. Il a prétexté de son indisponibilité à faire campagne en raison de ses occupations professionnelles. C’est comme ça, j’ai été amenée à diriger la campagne électorale avant qu’il ne nous rejoigne par suite. Après notre victoire, il a fini par nous parler de son entrée au gouvernement. C’est plus tard que nous avons compris le coup qu’il nous avait préféré. C’est comme ça que tous les autres m’ont imposé d’accepter de siéger au parlement. C’est après qu’il a déclaré que dès le début, il n’avait aucun intention d’être au parlement. Ce qui est d’ailleurs contraire à ses aspirations et à sa conception. Je souligne au passage que dans mon village à Copargo les gens l’avaient massivement soutenu aux élections, que ces efforts soient récompensés. Voilà comment j’ai été au parlement. Pour l’élection suivante, j’ai été titulaire parce que Issa Kpara avait déjà rejoint un poste diplomatique à l’étranger.
Comment en fils issus de parents pauvres vous avez vécu cette 1ère expérience ?
Lorsque j’ai mis pied au parlement, j’étais émotionné parce que je me considérais comme « l’impôt » de l’Etat arraché à mon père qui s’était installé par la force des choses dans un pays autre que le sien. C’est donc justice faite pour que je mette comme serviteur des autres en tant que fils d’immigré. C’est pourquoi pour avoir vécu cette expérience, j’ai décidé de me battre désormais contre toute action qui viserait à compromettre les chances de tout béninois. Même, si on devait un jour voté une loi allant dans le sens de l’exclusion. C’est pourquoi, je ne vois aucun citoyen plus béninois que moi aussi bien au plan moral, psychologique et même au point de vue de la conviction. Dès lors, je me considère comme serviteur de tous les autres béninois que destin à choisi même issu de parents émigrés. Donc le jour où j’ai intégré le parlement j’ai remercié Dieu pour ça. Je précise que je ne me bat pas de façon superficielle pour le Bénin. Je me souviens d’une scène, lorsque j’étais au parlement de la Cedeao au Nigéria après la lecture d’une déclaration béninoise sur la fermeture des frontières ici. On a failli en venir presque aux mains avec les 35 parlementaires nigérians de la cedeao. Nous ont étaient cinq. A un certains moment donné on s’injuriais presque en langue haoussa avec nos hôtes nigérians. Il y a qui n’a reproché d’avoir des origines au nigérianes et pourtant je viens attaquer les nigérians de cette façon. Ce jour là, j’ai répété le plus fièrement possible et clamer fort : je suis béninois. Il fallait faire cette épreuve pour avoir le sentiment du nationalisme profond. Alors à chaque fois que l’on me confie une responsabilité, je fais en sorte que le Bénin gagne ce qu’il mérite. Car c’est de ma vie qu’il est question. J’avoue que je ne tiens pas à travers ces propos le langage du politicien.
Comment s’est effectué le passage de la 3ème à la 4ème législature ?
Au cours de la 3ème législature, j’étais arrivé lorsque le poste de vice-président de la commission chargée de la défense et de la sécurité était vacant. A cette place, il fallait procéder à une autre élection, pour remplacer mon titulaire Issa Kpara qui l’occupait. Mais comme nous sommes en politique, les gens ont estimé qu’il fallait faire une élection ouverte. Donc il faudrait ouvrir une campagne pour Nathanaël Bath feu Saka Saley et moi. Je voyais en mes deux challengers de grands titans du parlement que je ne pouvais pas affronter. Même mes autres collègues avec nous allés au même moment au parlement étaient de cet avis. Suite à un scrutin à deux tours, j’ai pu battre mes adversaires, grâce à mon bagage de militantisme je savais comment mener ce genre de campagne.
Il y avait la main invisible de votre leader Fagbohoun.
Pas du tout. C’est une impression extérieure qui fait croire que Fagbohoun est toujours derrière toutes les actions. Même pour la campagne électorale pour les législatives, il a donné en tout cinq millions et des tee-shirts à tous les béninois pour faire connaitre les couleurs du parti. Et c’est tout. Si Fagbohoun a donné cette contribution ce n’est pas qui fonde la décision de notre campagne. En 99 comme en 2003, c’est nous qui avons dirigé notre compagne après avoir mobilisé nos fonds
En 2003 cela été beaucoup compliqué pour vous. Quelles en sont les raison ?
C’est normal quand vous avez été député pendant 4 ans vous avez des adversaires. Il qui s’activent déjà à prendre votre place. Ma difficulté a été la mise du système Ubf qui s’apparente au système Fcbe. Ubf était la machine à broyer de Kérékou.
En 2007 ça n’a pas marché pour vous. Pourquoi ?
On m’avait beaucoup volé. Je n’ai même pas déposé les recours et jusqu’à présent mes militants sont contre moi. En fait quel recours les gens a-t-on étudié à la Cour Constitutionnelle ? J’avais présagé qu’ils n’étudieront rien. Ils ne prendront aucune décision et tel que j’au vu les choses dans mon milieu, on a mis les enveloppes dans une salle en les ouvrant de tout le tout monde. Mais qu’est-ce qu’on faisait là comme ça ? Le président de la Commission électorale départemental de l’Atacora-Donga des législatives, n’a qu’à répondre. Les gendarmes sont venus, puisqu’il n’ y avait pas d’huissier, ils ont vu les choses qui se passaient. Mais ils ont dit qu’ils ne peuvent rien et que ce n’est pas leur problème. Ils ont tous fait, mais ils ne contrôlent pas ces communes. C’est là ou j’ai compris les raisons de l’acharnement du chef de l’Etat.
Si on reprenait les élections législatives, êtes-vous certain de retrouver votre fauteuil ?
C’est incontestable. Je vais retrouver mon fauteuil si les dernières élections étaient la députation parce que les Fcbe en chiffres auraient eu une avance sur moi, mais les additions étaient à ma faveur. J’avais fait plus de 13.000 voix.
Le chef de l’Etat vous en veut-il vraiment. Si oui pourquoi ?
Comme la candidature de Bio Tchané se profilait à l’horizon et étant donné qu’il est de Ouaké, donc un peu de Copargo, le Président de la République a essayé d’éradiquer tout ce qui serait résistant à l’idée qu’on ne maîtrise pas. On a peut-être du lui dire que je préparait sa chute. Sinon je ne comprends pas les raisons de cet acharnement. Je ne connaissais pas Bio Tchané de près dans cette période. Quand il était ministre, c’est quelqu’un que je respectais beaucoup. Je ne discutais pas politique avec lui. C’est un grand frère avec qui on travaille depuis un moment. Ceux qui sont proches de Yayi Boni et qui lui ont dit de se lancer sur cette voie, ceux qui vont le lâcher à la dernière minute.
Bio Tchané. Est-ce votre candidat ou celui de votre parti membre du G4 ?
Vous savez les calculs de 2011 sont délicats. Il faut dire les choses telles qu’on les pense. Je suis de ceux qui ont décidé qu’il y ait alternance en 2011. C’est ma position personnelle. Il faut l’alternance en 2011 et je suis heureux que la position du président de mon parti Séfou Fagbohoun soit aussi celle-là. Il est dans cette logique. Le temps que nos congrès et nos conseils, nous nous permettons de dire notre sentiment sur la question. Cela participe de l’argumentaire à l’endroit de nos militants, puisqu’au congrès nous ferons un débat. Nous ferons des débats sérieux et chacun voudra convaincre l’autre. Je suis heureux que le Président Séfou Fagbohoun soit de mon opinion et il dit que 2011, c’est un match, nous sommes des professionnels et nous prenons notre temps. J’ai des appréciations sur cette échéance et je me mettrai dans la logique de l’alternance pour beaucoup de raisons. Je vous ai déjà donné une. C’est celle de l’anéantissement de mon parti et de moi-même. On n’anéantit pas quelqu’un qui croise les bras. Non je ne suis pas né pour croiser les bras, sinon je ne serai pas là où je suis. Je suis convaincu que je ne me laisserai pas anéantit par Yayi Boni
Vous aviez la conviction qu’on veut vous anéantir ?
J’en ai la conviction. J’ai vu comment il s’est battu contre moi dans ma région et je connais les arguments utilisés que beaucoup ne connaissent pas. Il y a des arguments que je ne veux pas mettre sur la place publique, parce que c’est suffisamment grave. Mais je vais vous dire que s’il y a sectaire, s’il y a un discours plus sectaire qu’il ont utilisé contre moi, vous êtes en balade. Vous ne trouverez pas. Donc cela me paraît un facteur dangereux. Ma propre défense fait partie de mon tableau. Si le Président de la République doit me faire disparaître, son départ du pouvoir en 2011, doit aussi figurer dans mon plan. Je n’ai jamais parlé avec Yayi Boni depuis qu’il est arrivé. Il ne l’a même pas cherché. Au moins, un homme politique parle avec tout le monde, même si c’est hypocrite.
C’est ce qui vous rend amer ?
Je ne crois pas. Je suis député de ma région et j’ai fait deux législatures. S’il parle avec des gens qui n’ont jamais pu être responsables au niveau local, ou de quartier, des gens amoraux, exécrables, c’est son droit. Mais pourquoi, c’est moi qu'il veut faire disparaître. Même par simple amitié, ou au non de la paix sociale, on pourrait échanger. Il devrait me demander pourquoi tes frères m’amènent à te combattre. Peut-être qu’on se serait compris et la balle serait ramenée à terre. On aurait travaillé de la même façon en direction de mon parti. Il n’a pas voulu cela et c’est ma disparition qui le préoccupe de jour comme de nuit. Je ne me laisserai pas faire.
Après votre président, c’est votre tour ?
Vous-même regardez comment il a jeté Fagbohoun en prison. Ce dernier est revenu et celui qu’on a présenté comme un bandit, à peine une semaine après sa libération, on lui envoie des ministres, on le supplie. Il est devenu l’homme adulé. On est passé de l’homme qu’on a dit amoral à l’homme moral, sans dire au peuple comment cela s’est passé. Le monsieur est revenu blanchi par la justice, il faut le dire. Il faut avoir le courage de dire maintenant que la justice l’a blanchi, je veux composer avec lui.
Il l’a fait, n’est-ce pas ?
Vous savez, c’est la règle avec ce gouvernement de donner une apparence et de faire le contraire. Je me félicite parfois qu’il ne m’ait pas approché pour m’embrasser. Puisqu’au moment où il vous embrasse il vous plante le couteau dans le dos. Vous rendez compte qu’il a fini avec vous dès qu’il a fini de vous embrasser.
Quand Fagbohoun était en prison, comment ça se passait au niveau du parti ?
Même s’il n’était pas mon président, c’était douloureux pour moi ce que je voyais. Voila quelqu’un qui a sa propre fortune, sa société qu’on ferme pour dire qu’elle a été mal gérée. Ce n’est pas l’affaire de Séfou Fagbohoun seul. Naturellement, ce n’est pas acceptable. Le droit ne permet qu’on enferme quelqu’un qui a mal géré son propre bien. Si l’Etat a sa part dedans, il y a des voies légales pour l’amener à rembourser. Mais on l’arrête sans l’ordre de la justice et sur simple décision du directeur de cabinet du chef de l’Etat. Il fait deux ans de garde à vue. Je ne sais comment on peut appeler ça. Mais c’est ce qu’on a combattu dans ce pays. Même le général Kérékou ne faisait pas ça lui-même sous la révolution. Personne ne peut trouver trace d’un écrit du directeur de cabinet de Kérékou donnant un tel ordre. On avait compris que c’était de l’injustice et nous étions tous soudés au sein du parti.
Il n’y avait rien à reprocher à votre président dans l’affaire Sonacop ?
La présomption d'innocence est une chose contre nous tous. On est venu au pouvoir, et il se fait qu’on m’a raconté plein de chose sur un monsieur. Le droit permet au moins que vous ne passiez pas votre passion sur les autres. C’est son droit de soupçonner Fagbohoun sur la base de ce qu’on lui a dit. Mais ce n’est son devoir de l’arrêter de façon arbitraire. Il y a des voies pour l’entendre. Aujourd’hui, je suis fondé de dire que c’est de l’injustice. Il y a eu du totalitarisme. La justice qui a été saisie du dossier a prononcé un non lieu. Il est en liberté.
Alors ?
Vous ne devinez pas que c’est des problèmes que Yayi nous entasse là pour les générations à venir. Aujourd’hui quel est le statut définitif de la Sonacop ? Elle pour qui ? Fagbohoun ou l’Etat ? Le monsieur a gagné son procès. Même le juge le plus méchant ne peut pas le condamner. Puis que vous l’avez dépossédé d’un bien. Attendez-vous qu’il aille à la justice un beau matin. Tôt ou tard. Il ne peut pas laisser tous ses biens. Ce n’est pas que la Sonacop qu’on lui arraché. Il y a aussi ses terrains dont il possède des titres de propriété privée. Malgré la décision de justice, les gens sont en train de construire sur ça. Nous ne sommes plus dans un Etat de droit. Un jour le chef de l’Etat s’en ira. Mais la justice sera toujours là, puisque c’est une institution. Le droit a été dit, mais Yayi dit de continuer à construire sur ses terrains. Si c’était Kérékou on aurait déjà appliquer cette décision.
Cette affaire date pourtant de l’époque du général Kérékou.
Si c’est Kérékou qui a initié pourquoi il n’a pas arrêté Fagbohoun ? C’est qu’il n’ y avait pas de quoi arrêté. Il ne s’agissait pas des malversations. Je suis à 100% que si on interroge Yayi Boni, il va reconnaître que sur beaucoup de points on lui a menti. L’acte étant déjà posé, il est obligé d’assumer en tant que Président de la République. Il ne pouvait plus se dédier. Je crois que l’amitié qu’il cherche aujourd’hui auprès de Fagbohoun participe de sa volonté de corriger quelque chose.
A vous entendre, vous semblez dire que le Madep gêne le chef de l’Etat
Ce parti le gêne.
Il a dans son gouvernement deux ministres issus de votre formation
C’est clair que le Madep n’a pas accordé. Nous nous sommes réunis sur les cas de François Abiola et de Kint Aguiar. Il y a eu des décisions. Le parti n’est pas représenté au gouvernement.
C’est toujours l’ambiguïté surtout avec les dernières déclarations du ministre de la fonction publique
Si Kint se retrouve là-bas, pour moi, c’est pour d’autres considérations et il ne faut mettre ça dans la logique de l’entrée au gouvernement. Je dis non.
Le parti est divisé
Il n’y a pas eu division. Les dernières déclarations dont vous parlez constituent le propre du régime du Changement. Le Madep a une position. Que certains membres entrent au gouvernement, c’est une aventure individuelle. Le président du parti l’a dit et répété. Il a été chez Yayi et le lui signifier. L’instance du parti a décidé de l’inopportunité de son une entrée au gouvernement. Il est sorti et a signé un communiqué. A partir de ce moment le débat est clos. Ce que le pouvoir cherchait, c’est une couverture du parti, sinon qu’il avait déjà négocié son affaire avec les intéressés. Abiola était déjà là-bas. La preuve est que quand le président a été reçu par le chef de l’Etat, ce dernier lui a dit de lui proposer des noms en mettant Kint et Abiola sur la liste. Cela signifie, a dit Séfou fagbohoun, que tu avais déjà choisi tes gars. Il ajouté Abiola n’est pas dans notre compte d’ailleurs. Et c’est peut-être là que je fonde l’ambiguïté qu’on l’impression d’avoir avec Fagbohoun, vis-à-vis de Kint que vis-à-vis de Abiola.
D’entre les deux qui était plus proche de Fagbohoun ?
Abiola était juste un frère de région alors que Kint Aguiar est un responsable très proche du président. Ils partageaient des secrets
Quelle appréciation faites-vous alors de la décision de Kint d’aller au gouvernement ?
Certes, il est le secrétaire général. S’il est allé là-bas, pour moi, il n’ y a pas de polémique à avoir là-dessus. Il peut être au sein de l’Exécutif sans dire qu’il représente le Madep. Si la base avait décidait autre chose que le sommet, je vous assure que le soutiendrais, puisqu’il méritait de nous représenter. Politiquement c’était l’un des rares cadres du parti qui n’avait pas de base politique. Mais il avait ce dévouement. Il faut comprendre qu’il atteint un âge de sa vie, où il a besoin d’un souffle. Un peu malade, il commence par avoir des problèmes de santé et on dirait que le sort s’acharnait sur lui. Je jure que face à ces éléments je l’aurais soutenu. Mais, c’est un principe de parti. Personnellement je suis heureux pour lui.
Comment se porte le Madep après tout cela ?
Il se porte bien.
Et le G4 ?
Il n’ y aucun problème. Moi j’ai été rapporteur des « G » et « F ». Tous les partis représentés participent de bout en bout aux débats. Le Madep est parfois à la base de certaines initiatives. Pas mal de réunions des « G » et « F », se tiennent au siège du parti. Tout le groupe se porte bien.
Vous n’aviez aucune inquiétude avec tout ce qui se passe à l’Assemblée ?
Le G4, c’est un groupe de quatre partis, les plus grands d’ailleurs. Nous n’avions pas fait un congrès de fusion. Chacun reste dans son parti et nous composons une certaine discipline. Je crois que jusqu’à présent ça a très bien fonctionné. Très bien. Le principe a jusque là marché. Si vous faites allusion à un parti, c’est à l’Assemblée. Mais comprenez que c’est des périodes qu’on doit traverser. Il arrive que l’on fasse un choix stratégique qui est contraire à sa propre conviction. C’est pour faire traverser une tempête au parti.
La candidature unique au sein du groupe
Nous n’avions pas encore décidé. Si on en décidait on va en parler.
2011 on sent déjà la fièvre et on suscite la candidature de Bio Tchané. Ce n’est pas trop tôt ?
Vous faites allusion à ce qui s’est passé à Dassa le week end dernier. C’est des jeunes qui se sont retrouvés pour dire qu’ils veulent envoyer des messages à Bio Tchané et ils ont invité ses proches. Mais vous aviez ce que cette sortie a suscité. Le ministre Fagnon a réagi par une marche pour dire que cela ne va plus se passer dans cette ville. Il ne veut pas que personne tienne une rencontre pour un autre candidat en dehors de Yayi Boni. C’est grave. Où allons nous ? Ce sera alors le début des interdictions et des violences Je parie que s’il fait il y a des régions plus violentes qui risquent d’interdire aussi que son candidat tienne des meetings. Il y des régions contre lesquelles on a lutté pour dire de ne pas faire de leur cité une citadelle ou personne ne se réunit. Et leur leader politique a tous fait pour que tout le monde puisse venir tenir sa réunion. C’est Porto Novo. Ces gens sont acquis à Houngbédji depuis. Quand les élections arrivent, ils interdisent qu’on mette les banderoles, mais j’ai connu la bataille que HGoungbédji mène personnellement pour que les gens puissent tenir leur rencontre. Ce n’est qu’une réunion qui a provoqué ça là. Et les portraits, qu’est-ce que ça va donner ?
Vous avez des craintes ?
Vous, vous n’en avez pas ? Je vous dis que j’ai des craintes profondes. Et avec ce que j’ai vu je mes suis dit que si tous les Béninois ne se lèvent pas pour condamner ça, nous irons droit à la violence. Quand le feu déclenche, on ne sait pas quel ravage ça va faire. Il vaut mieux arrêter les fous qui ne savent pas à quel prix on acquis la démocratie.
La 5ème législature, quelle image renvoie-t-elle ?
La conduite du parlement béninois n’a jamais été aussi catastrophique pour les quatre législatures passées. Idji Kolawolé a fait quatre ans, nous n’avions jamais connu ce qui se passe. Adrien Houngbédji était passé, il n’ y avait pas autant de problèmes. Même affolé sur certains sujets, il sait revenir en de meilleurs sentiments et ça passe rapidement. Mais depuis le début de cette législature, c’est des crises jusqu’ aujourd’hui. Je ne sais pas si en prenant place au perchoir, le président de l’Assemblée nationale se rend compte que la majorité des députés ne l’acceptent pas. Le jeu n’est pas décrispé et je ne sais pas si les députés vont peuvent apprendre grande chose en matière de pratique parlementaire. C’est en tout cas, la législature qui a le moins travaillé. Elle ne pourra battre aucun record, parce qu’on passe le temps dans les calculs politiciens. Ça ne va pas du tout. Je ne suis pas à l’intérieur, mais à entendre ceux qui sont là-bas, ce n’est pas ce qu’on attendait. Mais cela reflète ce que veut le chef de l’Etat. S’il veut il peut fermer le parlement béninois, puisque c’est lui qui commande l’armée et tout. Mais s’il veut qu’il y ait une société démocratique il y en aura.
Réalisée par Fidèle Nanga
Transcription Djibril Ibrahim
Assemblée nationale
06-05-2009 03:03
Rosine attaque et menace les G et F
Au début de la désignation du reste des membres de la Haute Cour de justice, la présidente de la Renaissance du Bénin (Rb) n’est pas allée du dos de la cuillère pour attaquer ouvertement les députés des G4, G13 et Force-clé qui ont boycotté la séance. « On a besoin de leur présence pour continuer les travaux.
Monsieur le président, la Cour constitutionnelle nous a donné le plein droit de désigner les autres membres de la Haute Cour de justice. D’ailleurs, on a un délai pour le faire. J’attends l’un d’entre eux qui appellera mon mari ou mon fils Léhady pour dire que maman nous a encore trahis », a-t-elle déclaré. Elle a été très tôt appuyée par son bras droit, Epiphane Quenum, qui a tenu les mêmes propos contre les G et F.
Dans l’hémicycle, il y avait les députés-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent), ceux de la Rb, Louis Vlavonou du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep), membre du G4 et Edmond Agoua du G13.
Etaient présents hier 33 députés. Avec les procurations, on notait 49 votants pour désigner les représentants à la haute Cour et dans les parlements régionaux.
Les résultats des votes se présentent comme suit :
Haute cour de justice
Janvier Yahouédéou (Fcbe)
Benoît Degla (Fcbe)
Eric N’da (Fcbe)
Louis Vlavonou (Madep)
Paulin Tomadaga (Rb)
Edmond Agou (G13)
Parlement Cedeao
Marie-Ange Leroux (1er titulaire)- Rb
Epiphane Quenum (suppléant)-Rb
Bada Georges (2e titulaire)-Rb
Justine Chodaton (suppléante)-Rb
Parlement panafricain
Rosine Soglo(Rb)
Cpi Uemoa
Firmin Biokou (Madep)
Après Gbadamassi, Agoua trahit ses alliés.
Alors que les membres de l’intergroupe G et F avaient décidé de boycotter la plénière d’hier, certains de leurs membres étaient pourtant à l’hémicycle. C’est le cas des députés de la Rb et des honorables Louis Vlavonou du Madep et d’Edmond Agoua du G13. Si au départ leur présence était diversement appréciée, il est désormais dans l’esprit de tout un chacun des Béninois qu’elle n’était pas sur un simple coup de tête. Puisque à la fin, en plus des députés susmentionnés, Paulin Tomanaga de la Rb ont pu se faire élire pour siéger à la Haute Cour de justice. Une situation qui révèle la cacophonie qui règne désormais au sein des G et F.
Jules Yaovi Maoussi et Ismael Kèko
Haute cour de justice et Parlements régionaux : Liste exhaustive des députés désignés (La Rb et le Madep rattrapent le train pour l’opposition)
Écrit par Aube Nouvelle du 06/05/2009
Après moult tergiversations sur fond de tractations politiques, les députés de la cinquième législature, en l’occurrence ceux de l’opposition non déclarée, ont fini par procéder, hier mardi, à l’hémicycle à la désignation de leurs représentants à la Haute cour de justice et dans les parlements régionaux. Cette démarche constitutionnelle, quoique à polémiques, est intervenue après celle qui a consacré au cours du mois de mars dernier la désignation des représentants de la mouvance parlementaire.
Enfin la délivrance pour les honorables députés de la mouvance et de l’opposition ? On peut, toutefois, répondre par l’affirmative. Et pour cause, conformément à l’ultimatum fixé par la Cour constitutionnelle présidée par maître Robert Dossou et qui est venu à expiration hier mardi, les députés de l’opposition non déclarée ont enfin sacrifié à un devoir constitutionnel latent : la désignation de leurs représentants à la Haute cour de justice et dans les Parlements régionaux. La Renaissance du Bénin (Rb) de Rosine Vieyra Soglo et le Mouvement africain pour la démocratie et le progès (Madep) de l’honorable Séfou Fagbohoun se sont taillés la part du lion en l’absence des députés du Parti du renouveau démocratique (Prd), du Parti social démocrate (Psd), de l’alliance Force Clé et du regroupement politique G13 au Parlement. Sans tambour ni trompette et à travers des choix consensuels, les députés Paulin Tomanaga de la Rb, Edmond Agoua du G13 et Louis Vlavonou du Madep ont été désignés par 49 voix pour, 0 contre et 0 abstention pour représenter l’opposition non déclarée à la Haute cour de justice. Ils vont enfin s’associer à leurs collègues Erick N’da Kouagou, Janvier Yahouédéou et Bénoît Comlan Dègla qui ont été désignés, qu’il vous souvienne, en mars dernier par 41 voix pour, 0 contre et une abstention pour le compte de la mouvance présidentielle. C’est par les mêmes suffrages (49 voix pour, 0 contre et 0 abstention) que les députés de l’opposition non déclarée devant siéger au sein des Parlements régionaux ont été désignés. Ils sont au total quatre (4) : Georges Bada et Marie Ange Leroux de la Rb pour la Cedeao, Firmin Biokou du Madep pour l’Uemoa et Rosine Vieyra Soglo, présidente de la Rb, pour le Parlement panafricain. Ils s’ajouteront, dès lors, à leurs collègues de la mouvance déjà désignés que sont Eloi Aho, Luc Da Matha Sant’Anna, Djibril Débourou, Benjamin Ahounou, Daouda Tapkara, Boni Tessi et Victor Dagnon. C’est dire alors que l’effectif des députés devant represénter le parlement béninois à la Haute cour de justice et dans les Parlements régionaux est au complet. Les députés, après la rencontre d’hier, se retrouveront jeudi prochain pour aborder d’autres sujets inscrits à l’ordre du jour de cette session.
Serge-David ZOUEME
Transhumance politique au Parlement : Louis Vlavonou lâche le Madep
6 mai 2009
Le très respecté ancien douanier du Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès et deux fois déjà élu député l’honorable Louis Vlavonou s’est négativement illustré hier mardi 05 mai 2009 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Parce qu’à la Renaissance du Bénin, on lui a proposé de l’envoyer siéger à la Haute Cour de Justice, il a lâché les siens.
On s’achemine vers un nouveau spectacle dans le parti de l’homme d’affaire Séfou Fagbohoun. Alors que personne ne peut dire sans se tromper la position de l’honorable Firmin Biokou dans la Madep depuis son entrée à l’Assemblée nationale, c’est le cas Louis Vlavonou qui préoccupe depuis hier. Au niveau de l’état major du parti de Séfou Fagbohoun comme dans tout l’intergroupe G 4, G 13 et de Force Clé. Parce que l’intéressé est passé outre et contre toute attente les recommandations de ténors de l’opposition non déclarée. Tous ces camarades ont vidé l’hémicycle et il était le seul aux côtés des députés de la Renaissance du Bénin qui ont déjà pris fait et cause pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Selon une source proche de ses anciens partenaires, l’ancien ministre de la jeunesse et des sports Valentin Aditi Houdé qui a vite su le dol, l’a interpellé et lui a rappelé la consigne de boycott de la plénière d’hier prévue pour obliger l’Assemblée nationale à désigner au plus tard ce jour mercredi 06 mai 2009 le reste des représentants de l’institution à la Haute Cour de Justice et dans les parlements régionaux. Parce que les Fcbe ont déjà pourvu à leurs postes compte tenu des souhaits de la Cour constitutionnelle dans le cadre du règlement du contentieux minorité-majorité. Face à la situation, les députés de l’intergroupe G 4, G 13 et de Force Clé ont estimé que la haute juridiction n’a pas vraiment dire le droit et c’est un simulacre et résolution plutôt tendancieuse qui a permis à la Cour constitutionnelle de donner raison au groupe qui se disait minoritaire. Et l’ultimatum qui a suivi la dernière décision les a rendu tous froid et ils ne veulent pas céder aux injonctions de cette juridiction qui, selon nombre d’entre eux, n’est plus impartiale. Face à cette situation où on les oblige à pourvoir aux trois places vides pour permettre à la Haute Cour de Justice d’être enfin opérationnelle ou dans un autre cas la Cour constitutionnelle le ferait à leur place, l’ensemble des députés concernés par cette situation ont préféré ne pas céder. Même s’ils savent que leurs collègues de la Renaissance du Bénin sont déjà acquis à la cause du changement. Ce sont ceux-là qui viennent de convaincre le député Madep Louis Vlavonou à leur cause. Ce dernier a été retenu pour représenter le groupe parlementaire Add Nation et Développement de Mme Rosine Vieyra Soglo à la Haute Cour de Justice. Et l’intéressé qui n’a pas pris le soin d’en informer les siens, a mordu à l’hameçon.
Vlavonou gardé en otage dans le bureau de Rosine Soglo
Quand le pot-au-rose a été découvert, les coups ce fils fusaient de partout hier pour comprendre les motivations du député Louis Vlavonou. Selon les mêmes sources, c’est depuis Adja Ouèrè qu’on a tenté en vain de le joindre. Plus tard, ce sont ses collègues du Parti du renouveau démocratique (Prd), du G 13 et de Force Clé qui croient qu’il était l’un de ceux qui ne peuvent pas se comporter de cette façon qui l’ont appelé en vain. Des émissaires ont été dépêchés en urgence au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo vers 20 heures pour le contacter sans suite. En ce moment, il était enfermé dans le bureau de la présidence de la renaissance du bénin où tout échange avec l’extérieur lui est refusé. Tous ses portables ont été coupés. Personne ne pouvait le joindre. Pendant plus d’une heure trente minutes, il est jalousement sous haute surveillance. Certains soldats sont mis à profit pour éviter qu’on circule devant le bureau de Rosine Vieyra Soglo.
Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/plateau)
Après le forcing d’hier pour désigner les députés dans les structures : L’impossibilité de pourvoir à tous les postes
6 mai 2009
Les députés Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui avaient mis tout en œuvre pour pourvoir à tous les postes vacants à la Haute Cour de Justice et dans les Parlements régionaux, sont passés à côté.
S’il est dans une certaine mesure possible d’installer enfin les membres de la Haute cour de justice, ce n’est pas le cas pour l’envoi d’une liste de députés au Comité interparlementaire de l’Uémoa et dans le Parlement panafricain. Parce que l’Assemblée nationale de la cinquième législature n’a pas encore le nombre requis de ses représentants. En effet, après le forcing d’hier dû à l’injonction de la Cour Constitutionnelle, il faut forcément attendre les députés des autres tendances politiques. Ce qui n’est pas possible par ces temps qui courent. Ils ont vidé hier l’hémicycle et n’entendent pas céder à l’injonction de la haute juridiction. Ainsi, il reste deux députés à désigner pour le Comité interparlementaire de l’Uémoa et pour le Parlement panafricain. Pour ce dernier cas, c’était le député Ismaïel Tidjani Serpos qui se joignait au groupe pour faire le nombre. On ne sait pas ce qu’il fera dans la situation actuelle.
J-C H (Br.Ouémé-Plateau)
Transparence des élections de 2011 : Lazare Sèhouéto relève les pièges de la Lépi
6 mai 2009
http://benininfo.com/lematinal_web.htm
L’honorable Lazare Sèhouéto et Force clé persistent et signent. La loi sur la Lépi et le Rena telle que voté par l’Assemblée nationale avant hier ressemble à un coup de force. Le député et les siens ont fait une déclaration hier pour dénoncer cette situation de fait. Lazare Sèhouéto profite pour mettre à nu les insuffisances notoires de ladite loi. Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du bureau politique de Force clé à cet effet.
L’Assemblée Nationale a voté, le lundi 4 Mai 2009, une loi relative à l’organisation du Recensement Electoral National Approfondi (Rena) et à la mise en place de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lepi). Les députés Force Clé, en accord avec les orientations du Bureau Politique de leur formation politique, se sont activement engagés pour la prise d’une telle loi qui constituerait une avancée majeure. Mais il y a des avancées fictives et des avancées qui vous conduisent dans le gouffre. C’est bien le cas de la loi votée, car elle contient des dispositions de nature à empêcher l’utilisation de la Lepi en 2011. L’aspiration de notre peuple à faire des avancées réelles et des avancées qui sauvegardent notre démocratie, encore une fois, a été piégée, dévoyée.
De quoi s’agit-il ?
En s’engageant depuis 1999 dans la dynamique visant l’établissement de la Lepi, les démocrates sincères voulaient éliminer les fraudes. Déjà introduite en 1991, aux moyens des résultats proclamés depuis le Ministère de l’Intérieur plongé dans l’obscurité, la culture de la fraude s’est progressivement enracinée et corrompt tout notre système électoral. C’est pourquoi, il était et reste vital de voter une loi qui rende réalisable la Lepi, tant au plan juridique que technique. Mais il a été aisé de constater que ceux qui ont fondé et entretiennent leur vie politique grâce à la culture de la fraude, ont jeté les masques : ils ont fait feu de tout bois, pour faire passer en force une loi, qu’ils ont rendue eux-mêmes inapplicable, si l’on tient compte des délais qui nous séparent des échéances de 2011. Devant l’opinion, ils singent les défenseurs de la Lepi, alors qu’ils en sont de résolus fossoyeurs. C’est pourquoi, après toutes les vaines tentatives d’explication et d’amendement, les députés Force Clé ont décidé de ne pas participer à cette mascarade et à cette insulte à l’intelligence du peuple béninois. Il s’agit de voter une Lepi, issue d’un consensus entre les acteurs et non d’une Lepi obtenue de force, par la corruption de certains députés et des manœuvres malsaines. Il s’agit de voter une Lepi que l’on peut mettre en place pour organiser les élections de 2011 au moins et non d’un ornement pour se donner bonne conscience. La loi telle que votée le lundi 4 Mai 2009 interpelle tous les démocrates, de par les nombreux pièges qui y ont trouvé refuge.
Où se situent les pièges ?
En dehors des dispositions concoctées pour assurer le contrôle de l’Etat-Fcbe sur tout le processus, il y a des questions vitales qui conduiront au blocage de la mise en place du Rena et de la Lepi, au plan organisationnel et au plan technique, si rien n’est fait pour améliorer la loi prétendument « votée à l’unanimité moins une abstention ». En voulant enregistrer la couleur des yeux, la couleur des cheveux, le teint, la taille, etc., données parfois très variables, mais qui ne garantissent pas plus de fiabilité que les empreintes digitales capturées par des moyens électroniques, que veulent-ils ? Que veulent-ils en voulant faire capturer les empreintes des dix doigts de la main au lieu de deux doigts ? Rallonger inutilement les délais et les coûts, en comptant sur d’hypothétiques « bailleurs de fonds », comme si ces derniers devaient utiliser les ressources de leurs contribuables pour financer des irrationalités. En prévoyant pour le recensement et pour l’enregistrement des citoyens un délai de 90 jours, alors qu’il en faut le double, que visent-ils ? Faire de l’économie ? Non ! Ils préparent le désordre et la confusion qui vont conduire, dans l’improvisation et la précipitation, soit à des opérations illégales ou à des décisions de prorogation de délai, non encadrées par la loi. En rendant certaines données obligatoires, par exemple, les coordonnées Gps des centres et bureaux de vote qui n’existent pas a priori, que veulent-ils ? Pourquoi exiger casiers judiciaires et certificats de nationalité dans le cadre du recrutement des agents de recensement et des agents d’enregistrement évalués à plus de trente et cinq mille (35 000) personnes ? Quel tribunal au Bénin, peut-il délivrer en moyenne 10 000 casiers judiciaires et 10 000 certificats de nationalité, en deux semaines et avec quelle fiabilité ? Il s’agit-là de quelques uns des embuscades divers, insidieusement et cyniquement introduits sur le parcours d’ici à 18 mois, délai au-delà duquel, ils nous feront constater, avec de faux airs de désolation, qu’il ne serait plus possible d’utiliser la Lepi pour les élections de 2011 ! Le cynisme politique a des limites. L’Etat Fcbe et ses complices ne veulent pas d’élections transparentes et pacifiques. Ils veulent le pouvoir à tout prix, même s’il leur faut faire basculer le pays dans la violence. Nous ne pouvons et nous ne devons pas le permettre. Nous en appelons au sens de l’Etat du Président de la République, afin qu’il demande une deuxième lecture de cette loi, sauf s’il est commanditaire ou complice de ce complot contre le Peuple ! Aux partis politiques et aux organisations de la société civile, nous demandons de faire front afin, qu’en tout état de choses, ils préviennent et déjouent ce plan machiavélique contre la transparence des élections en 2011.
Enfants du Bénin, debout !
Fait à Cotonou, le 5 Mai 2009
Le Bureau Politique de Force Clé
Séjour au Bénin du président de la Boad : Ce que Bio Tchané a dit aux « Zemidjans »
6 mai 2009
« 2011 c’est encore loin. Mais si vous avez des intentions, soyez en train d’y réfléchir et d’y travailler. En son temps, on verra », c’est ce qu’a déclaré ce mardi 6 mai 2009, le président de la Boad Abdoulaye Bio Tchané aux conducteurs de taxi-moto ou zémidjans du Camp Marié à côté de la morgue de Cotonou, en réponse à une question sur sa candidature en 2011.
De passage au Bénin dans le cadre de la signature de l’accord de prêt relatif au bitumage de la route Djougou-Ouaké-Frontière du Togo, Abdoulaye Bio Tchané a en effet effectué une descente surprise aux Zemidjans présents souvent dans le kiosque à situé à côté de la morgue de Cotonou. Même si au cours d’une conférence de presse, l’intéressé a semblé encore garder le suspense, cette visite à priori banale est une véritable stratégie de candidat aux prochaines présidentielles de 2011. Véritable point stratégique qui permet de prendre le pouls de l’opinion sur les questions de l’actualité, cette place est en effet un microcosme de la société béninoise. Ce n’est donc pas un endroit anodin. Et la visite de celui qui est présenté de plus en plus comme le prochain challenger de Yayi Boni en 2011, est interprété comme une manière pour lui de se rapprocher des populations et d’être en contact direct avec son futur électorat. D’autant plus qu’on a du mal à concevoir qu’un homme de sa trempe puisse être obligé de descendre personnellement dans un kiosque pour acheter des journaux. Avec cette nouvelle stratégie, Abdoulaye Bio Tchané n’entend visiblement pas laisser le terrain libre à ses adversaires politiques.
C.A.
Après sa démission du G13 : Gbadamassi veut créer son parti politique
Écrit par Le Matin du 07/05/2009
Les militants et les sympathisants Rachidi Gbadamassi sont à pied d’œuvre pour la réalisation du rêve du député. Celui de mettre sur pied son propre parti politique à Parakou. Mais déjà, cette initiative divise les jeunes de la localité.
Sans doute, l’honorable Rachidi Gbadamassi est décidé à divorcer avec ses amis du G13 et de l’Upr. Non seulement ses proches à Parakou se sont lancés dans une vaste campagne d’intoxication à l’endroit de la base de l’Upr mais également ils sont en train de poser les bases de la création d’un nouveau parti politique. Cette situation qui prévaut actuellement dans la cité des Koburu divise les jeunes. Certains proches de l’honorable Gbadamassi ont déjà reçu de promotion et tandis que d’autres sont sur la liste d’attente. Des rencontres d’échanges et des opérations de charme sont les moyens utilisés par ces jeunes parakois qui ont probablement senti en à la création de ce parti une nouvelle activité porteuse. Mais tous les jeunes proches du député ne semblent pas acceptés cette nouvelle option de leur leader. Ces derniers ont le soutien de plusieurs barons du G13 pour qui Parakou compte beaucoup. Ils multiplient actuellement les contacts avec certains jeunes de la ville pour voir quelle stratégie adoptée. De sources dignes de foi indiquent que l’honorable Issa Salifou et son homologue Rachidi Gbadamassi seraient en train de faire l’inventaire de leurs militants et sympathisants à Parakou. Du coup, l’honorable Rachidi Gbadamassi multiplient les appels téléphoniques et les promesses à l’endroit de ses militants. Quand à l’honorable Issa Salifou, certains jeunes se sont rapprochés de lui pour savoir sa position vis-à-vis de la démission de son ami d’hier. Et c’est là qu’il aurait souhaité savoir ceux qui sont réellement acquis à sa cause.
Venceslas OLOWO (Borgou-Alibori)
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