2/5 L'Afrique et les médias occidentaux
Paula AGBEMAVO
Délibérément ou pas, les médias occidentaux entretiennent une vision pessimiste, et misérabiliste de l’Afrique. Le génocide du Darfour, la guerre en RDC, au Libéria, en Sierra Léone, les troubles au Togo, la famine au Niger et tout récemment le bourbier ivoirien…, toutes ces calamités sont "bons à prendre". Des enfants squelettiques mourant de faim, les déplacements massifs de femmes et enfants épuisés et affamés, des cadavres jonchant le sol, brefs, de violentes images de cette Afrique malade, miséreuse qui viennent confirmer, s’il en était encore besoin que ce continent concentre toutes les malédictions de la terre. Et quand il s’agit de perspectives encourageante, il n'y a quasiment sur cette
Afrique qui vit, qui bouge, qui s'épanouie. Cette Afrique qui ne cède pas au fatalisme, au pessimisme. Lors des élections présidentielles de mars 2006, Le Bénin a donné une fois de plus des leçons de démocratie au monde entier. L’un des renards de la politique nationale avait son siège de campagne à quelques mètres seulement de celui de l’actuel président de la république. Une cohabitation paisible avec des provocations verbales de part et d’autre mais jamais d’affrontement. Lors du premier tour, les agents de la commission électorale tardant à aller récupérer les urnes, les électeurs eux-mêmes, les transportaient sur la tête avec comme seules lumières, celles des lanternes et les phares des taxi-moto avec des dizaines de jeunes à pieds et à moto comme accompagnateurs, tout ceci dans la bonne humeur. Rien de tout ceci dans les médias internationaux, si nous nous étions entretués dans cette période oh combien sensible, les médias occidentaux s'en seraient délecté toutes les trente minutes. Elles nous auraient même consacrés toute une édition. Ces images négatives qui nous collent à la peau sont renforcées par des politiciens africains qui n'ont de vertus que cupidité, bouffonnerie, mégalomanie. Ces producteurs de troubles, de guerres, de génocides, apportent par conséquent de l’eau au moulin des nombrilistes occidentaux, ceux qui dans leur tour d’ivoire nous prennent tous pour des miséreux, des crève-la-faim, à qui on jette un morceau de pain et un coup de pied par derrière pour qu’ils restent bien sagement à sa place, loin de leur quotidien doré.
«L'occident entretien une relation de co-partenariat avec l'Afrique ! » Voici le refrain classique que les donneurs de leçons nous chantent quand on en vient à leur reprocher d’assujettir l’Afrique. Il est cependant inutile de nous endormir car tout le monde à commencer par eux-mêmes est conscient du contraire. Quelle relation d'égalité peut-il avoir entre une Afrique qui, après plus de 50 ans d'indépendance nominale végète toujours dans la pauvreté et un Occident auprès de qui elle quémande toujours de l’aide !
Voyons sur les deux tableaux, comment fonctionne ce fameux co-partenariat du point de vue de l’immigration.
Paula AGBEMAVO
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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