Les problèmes béninois et la solution de l’éternel recommencement Mathias Hounkpè. « VALEUR DU TRAVAIL ET ABSENTÉISME EN AFRIQUE » Lydie Akibodé Pognon. Mal gouvernance André S. Quenum
Les problèmes béninois et la solution de l’éternel recommencement
Mathias Hounkpè
N° 993 du 8 mai 2009
http://www.lacroixdubenin.com/resources/993.pdf
Mathias Hounkpè a le sentiment que les Béninois ne se donnent pas les moyens d’apporter des solutions à leurs problèmes de société. Les difficultés avec la fiabilisation de la liste électorale n’en sont qu’une manifestation.
L’observation attentive de l’attitude des Béninois, en général, d’une part, et des problèmes quasi récurrents auxquels ils sont confrontés au fil des périodes et des années, d’autre part, démontre, à l’envie que bien de ces problèmes pourraient être évités ou mieux gérés si l’on se donnait la peine et les moyens de les analyser et de tirer les leçons de nos expériences et de nos échecs.
Recours aux expédients
Le dernier papier de Res Publica relatif au comportement des acteurs politiques par rapport à la question de la fiabilisation de la liste électorale (La Croix n° 992 du 1er mai 2009) a fait un constat principal qui est le suivant : alors que les acteurs politiques béninois sont unanimement d’accord sur les faiblesses de la liste électorale manuelle (voire «artisanale») ainsi que sur les risques potentiels de contestations des résultats et de conflits inhérents à l’utilisation d’une liste électorale d’une qualité pour le moins discutable et sur la nécessité de sa fiabilisation, en revanche, il n’y a pas grand monde qui considère comme urgent d’y apporter une solutionne serait-ce qu’une proposition d’amélioration marginale du statu quo. Au-delà de ce constat, le dernier numéro de Res Publica contenait une affirmation.
Cette affirmation était que le constat qui précède n’est finalement que l’expression d’un mal plus répandu dans notre société et qui n’est, en rien, spécifique à la question de la fiabilisation de la liste électorale. Le mal en question consiste en ce que nous ne nous donnons que très rarement les moyens de réfléchir profondément sur les problèmes de notre société, de rechercher et d’adopter des solutions adaptées, utiles et pertinentes pour au moins tenter de les résoudre. Par solution adaptée, utile et pertinente, il faut entendre ici une solution qui n’est pas un expédient, c’est-à-dire qui n’est pas une réaction purement conjoncturelle et expéditive, une solution choisie juste pour se sortir d’une situation difficile1. Bien au contraire, il peut s’agir, par exemple, d’une solution adoptée et mise en oeuvre à partir d’un problème clairement identifié et reconnu par une large majorité d’acteurs essentiels, et ceci à partir de la réflexion d’une partie au moins desdits acteurs en vue d’y apporter un remède2.
A la suite de cette affirmation, nous avions promis de revenir en détail sur la question dans d’autres parutions de Res Publica. C’est ce que nous essayons de débuter dans ce papier qui n’est que le premier d’une série, compte tenu de l’importance capitale que revêt cette préoccupation. De fait, la question de l’éternel recommencement qui découle du constat fait dès les premières lignes de ce papier est effectivement une préoccupation capitale parce que, de toute évidence, ni le progrès, ni l’évolution, ni le développement intégral ne sont et ne sauraient être le fruit du hasard, simplement réalisé au gré des événements. Quel que soit le domaine de la vie sociale considéré, le développement devrait, nous semble-t-il, être voulu et, par conséquent, des mesures délibérément prises pour le réaliser. Voilà pourquoi nous sommes plus sensibles aux progrès réalisés par l’utilisation de mécanismes prévus à cet effet et non pas seulement ceux qui sont déterminés par le rapport des forces et les intérêts du moment3.
Si nous voulons aller de l’avant, il est donc absolument nécessaire de penser résolument aux mécanismes susceptibles de nous aider à créer les conditions idoines pour l’identification de nos véritables problèmes et la recherche des solutions les plus adaptées, utiles et pertinentes.
Dans le présent article, nous nous concentrons uniquement sur un seul aspect de la question, particulièrement important, notamment sur notre capacité à apprendre et à tirer des leçons de nos expériences, qu’il s’agisse de nos échecs ou même de nos succès.
Mécanismes d’évaluation
En effet, pour pouvoir s’améliorer dans le temps de manière délibérée4, il est indispensable de s’arrêter de temps en temps pour s’évaluer et pour évaluer ce que l’on fait. Ceci suppose que l’on se donne les moyens nécessaires pour une évaluation, la recherche de solutions aux problèmes identifiés et la mise en oeuvre des solutions retenues. S’évaluer et évaluer ce que l’on fait vaut pour la quasi-totalité des dimensions de la vie en société, à savoir, par exemple le fonctionnement et les performances des Institutions de la République (Législatif, Exécutif, Judiciaire, etc.). Mais cela vaut également pour des questions aussi variées que la formulation et la mise en oeuvre des politiques, la gestion des élections, le fonctionnement et les performances de l’Administration publique, la participation citoyenne au processus de démocratisation, la gestion des entreprises dans le secteur privé, etc.
Réussir le pari, pour une société donnée, de s’améliorer dans le temps de manière délibérée, requiert que l’on prévoit nécessairement des mécanismes appropriés pour ce faire. A défaut de ces mesures destinées à garantir les chances de succès dans le processus d’identification et de génération de solutions aux problèmes de la société, tout progrès réel et durable dans ladite société ne serait que le fruit du hasard, ce qui relève d’ailleurs de la pure hypothèse. Toute société qui ne se doterait pas de tels mécanismes ne pourrait, à notre humble avis, qu’évoluer d’expédients en expédients, de solutions conjoncturelles (qui satisfont les intérêts des acteurs clés du moment) en réactions ponctuelles aux difficultés du moment. Une telle société pourrait parfois s’illustrer par sa capacité à trouver des solutions miracles5 à certains de ces problèmes et, dans le même temps, se révéler décevante lorsqu’il s’agit de construire à partir desdites solutions, de maintenir le cap, d’évoluer ou encore de progresser de façon significative et décisive. Ceci mérite quelques développements supplémentaires.
Avec un peu de génie, il est, en effet, possible de se sortir de la plupart des situations graves, parfois dramatiques auxquelles l’on pourrait être confronté. Cependant, l’expression du génie n’est, en général, ni déterministe ni prévisible. Elle suit une dynamique complètement aléatoire et se manifeste souvent de manière inattendue et presque miraculeuse. Il est donc imprudent de compter uniquement sur le génie pour progresser, se développer et réaliser ce à quoi l’on attache du prix. L’on pourrait être tenté de paraphraser Georges Brassens en disant que «Le génie sans technique n’est qu’une sale manie». Et aussi de partager, à raison là-aussi, l’avis de l’autre qui affirme que le succès, le progrès, c’est «99% de transpiration et 1% d’inspiration».
Pour réussir l’exercice de l’auto-évaluation et de l’évaluation précédemment mentionné, l’on peut recourir à des mécanismes multiples et variés, mécanismes dépendant parfois de l’histoire, de la culture, de la sociologie, etc. de chaque peuple. Dans ce premier papier, nous nous contenterons simplement, comme nous avons l’habitude de le faire à Res Publica, de partager avec nos lecteurs quelques exemples d’ailleurs. Ces exemples ne sont pas proposés parce qu’ils seraient des solutions prêt-à-porter, passe-partout qu’il suffit de transplanter chez nous, mais parce qu’ils ont deux vertus. D’une part, ils constituent la preuve que nous ne sommes pas les seuls à souffrir du mal évoqué au début de ce papier et qu’ailleurs, des solutions ont été inventées. D’autre part, ils peuvent inspirer les nouvelles démocraties comme la nôtre.
Exemples d’ailleurs
Le premier exemple nous vient des Etats-Unis d’Amérique et porte sur la manière dont les anciens de l’Administration (publique ou privée) sont mis à contribution pour l’amélioration de la société américaine. Par exemple, dans ce pays, il n’est pas rare - c’est même le contraire - de voir d’anciens ministres, d’anciens directeurs d’institutions importantes, d’anciens directeurs de grandes sociétés, d’anciens parlementaires, etc. être disputés par les grandes écoles de formation et les meilleures universités, notamment les écoles de management, les facultés de gouvernance etc.) pour prendre en charge des enseignements. L’un des objectifs visés par le recours à ces personnalités est de tirer profit de leurs expériences (directement vécues sur le terrain et non les informations glanées dans les livres) pour approfondir la connaissance du fonctionnement du système américain. Cela permet également aux étudiants inscrits dans les programmes en question d’être informés et d’initier leurs réflexions (les travaux de recherche) sur des problèmes réels et non sur des cas d’école.
En revenant au Bénin, on est surpris devant notre incapacité à tirer profit de la masse d’expériences accumulées par des générations de Béninois6. Comment se fait-il qu’avec la longue liste d’écoles de formation en management, de programmes de bonne gouvernance logés dans des écoles ou dans des facultés, quasiment rien ne soit prévu pour mettre à contribution ces personnalités ayant une connaissance certaine de l’Administration béninoise, de la société béninoise, de la sociologie du Bénin, etc. Il ne s’agira naturellement pas de leur donner à enseigner des programmes dont le contenu se trouverait dans les livres souvent écrits ailleurs, mais de leur offrir l’opportunité de partager leurs connaissances du Bénin avec les étudiants, d’aider ceux-ci à relativiser les théories des livres et sentir pendant qu’ils sont encore étudiants la nécessité d’adapter les solutions d’ailleurs ou d’en inventer d’autres pour faire face aux problèmes réels de notre pays.
Mieux, nous devons en Afrique et au Bénin faire en sorte d’éviter que ces expériences ne soient utilisées qu’à des fins politiques ou politiciennes. En effet, il n’est pas rare d’entendre dire de telle ou de telle personnalité qu’elle a une excellente connaissance de la mentalité béninoise, qu’elle est visionnaire parce que capable d’anticiper les désirs des Béninois et les positions politiques idoines pour emporter leurs adhésions, etc. Mais pour le moment, toutes ces connaissances ne servent que pour la ruse et les tactiques politiciennes, pour se débarrasser de tel homme politique ou pour assurer la promotion de tel autre. Pour le moment, rien ne semble encore fait pour tirer profit de ces expériences dans le but d’approfondir la compréhension de notre société et la recherche de solutions à nos problèmes.
Le deuxième exemple nous vient surtout de la Nouvelle- Zélande et porte sur une partie des mécanismes prévus pour améliorer la gestion des élections dans ce pays qui est pourtant une démocratie établie. Dans cette démocratie établie où il y a donc moins de nécessité d’apprendre de ces expériences que chez nous, il est créé au sein du Parlement une Commission sur les lois électorales qui est renouvelée par chaque nouvelle législature pour étudier les questions électorales. À la suite d’une élection générale, cette commission analyse les aspects administratifs et juridiques de l’élection, étudie les rapports du directeur général des élections, du ministère de la justice et du centre d’inscription ainsi que les commentaires reçus du public (société civile, médias, etc.). Elle formule ensuite des recommandations à l’endroit du Parlement en vue d’apporter des amendements à la loi électorale. N’est-ce pas un moyen plus sûr d’amélioration de soi ?
Une fois encore, revenons au Bénin pour voir les précautions que nous prenons pour l’amélioration de la gestion des élections. Au mieux de nos informations aujourd’hui, il n’y a rien. A la suite de chaque élection, la Commission électorale nationale autonome (Céna), les organisations de la société civile impliquées dans le processus électoral, parfois les partenaires au développement produisent des rapports d’évaluation. Mais pour l’essentiel, ces rapports ne servent à rien. La belle preuve : nous avons recours à la Céna pour organiser les élections depuis 1995 avec à peu près les mêmes insuffisances (sinon pire) qui sont pourtant dénoncées dans les multitudes de rapports produits après chaque élection …
Le troisième et dernier exemple porte sur un tout autre registre : celui de la mise à disposition spontanée et délibérée des expériences par les personnalités qui les détiennent. Nous voulons, pour prendre un exemple africain, parler du livre écrit par M. Marcel Zadi Kessy et intitulé «Culture africaine et gestion de l’entreprise moderne7». Tirant leçons de son passage comme Pdg de l’équivalent de la Sbee (eau et énergie électrique) de son pays la Côte d’Ivoire, Kessy a revisité un certain nombre des théories qui existent en matière de gestion des entreprises modernes. Dans ce livre, Kessy aborde par exemple, et c’est juste pour illustrer, l’impact du fait que «les demandes de pardon font partie de notre décor quotidien… et que les travailleurs sont soumis au poids et aux contraintes de tous ordres par le fait du système de solidarité qui caractérise nos sociétés» sur l’autorité du chef d’entreprise africain. Selon lui, ces éléments expliquent, ne serait-ce qu’en partie, que le chef d’entreprise africain «… refuse assez souvent de trancher, comprend et tolère beaucoup de chose… [et] que le mérite et la compétence qui doivent servir de critères d’embauche et de jugement par le patron sont généralement perçus par les membres de la communauté comme des signes de méchanceté», etc.
Il est inutile de rappeler qu’au Bénin, nous disposons également de personnalités pétries de talents et d’expériences pour nous aider à mieux nous comprendre et dans la recherche de solutions à nos problèmes. Il faut reconnaître que de ce point de vue, les choses bougent de plus en plus depuis quelques temps dans notre pays, des personnalités d’expérience de tous âges commencent à sentir la nécessité de partager leurs connaissances avec les autres en publiant des livres par exemple. Il faut maintenant faire en sorte que8 plus de gens encore écrivent et surtout qu’ils aillent dans des directions qui sont utiles pour l’approfondissement de notre connaissance de nous-mêmes et pour l’adaptation des solutions d’ailleurs ou l’invention de celles spécifiques à notre contexte.
Comme on peut le voir, il est nécessaire de se donner les moyens de progresser, d’évoluer, de s’améliorer, etc. Compter sur le hasard ou seulement sur les amendements apportés au système (de gestion de la cité) par intérêts personnels ou en réactions aux situations telles qu’elles se présentent à soi constitue un risque pour l’avenir. Tout le monde dit très souvent, et nous sommes d’accord avec cela, qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. Tout le monde dit souvent aussi, et c’est également notre avis, qu’il nous faudrait (à nous Africains) éviter la transplantation pure et simple des institutions d’ailleurs chez nous, de les adapter ou d’en inventer qui soient plus adaptées à notre contexte. Mais comment peut-on faire tout cela si nous ne nous donnons pas les moyens de mieux nous connaître ?
Pour finir ce papier, nous nous devons de rappeler que nous n’avons abordé que quelques aspects seulement du mal évoqué ci-dessus. Nous promettons d’y revenir.
Notes
1- Nous n’écartons évidemment pas la possibilité qu’un expédient débouche finalement sur une solution utile et pertinente.
2- Nous nous contentons de l’affirmation pour le moment, nous promettons d’apporter des éléments pour la fonder, la soutenir dans d’autres papiers de R
es Publica à venir.3- Le rapport des forces et les intérêts du moment comptent nécessairement (et de façon naturelle) dans les déterminants des solutions qui seront finalement retenues, mais l’on devrait à tout prix éviter qu’ils soient les seuls facteurs entrant en ligne de compte. Et c’est ce que nous voulons dire ici.
4- Nous soulignons de manière délibérée parce que selon nous toute la question est là.
Il s’agit pour un peuple de se donner les moyens lui permettant d’identifier ses problèmes et d’y apporter des solutions idoines et opportunes.5- C’est-à-dire être capable de se sortir de situation pourtant quasi-désespérée.
6- Nous ne jugeons pas nécessaire de faire ici la liste des personnalités, parce qu’elle risque d’être trop parcellaire.
7- Ce titre à lui tout seul est déjà évocateur.
Le livre a été publié en octobre 1998 par les éditions CEDA.8- Il est vrai que nous se savons encore exactement comment le faire.
L’OUVRAGE INTITULÉ « VALEUR DU TRAVAIL ET ABSENTÉISME EN AFRIQUE » APPELLE A REDONNER AU TRAVAIL SA VALEUR
Publié le 1er mai 2009
Un ouvrage intitulé « valeur du travail et absentéisme en Afrique » de Lydie Akibodé Pognon de nationalité béninoise dédicacé le mercredi 29 avril à Lomé en présence de certains membres du gouvernement, des enseignants chercheurs, étudiants et des gens de lettres, appelle le public togolais à redonner au travail sa valeur. Mme Pognon donne, à travers cet ouvrage, l’opportunité de revisiter dans une approche politique et actuelle la problématique du travail et surtout de l’absentéisme au travail en Afrique. Elle invite à un ressourcement culturel, religieux, sociologique, psychologique et économique qui pourra aider à comprendre le phénomène et de maîtriser ses contours souvent encastrés dans la réalité du quotidien des hommes et des femmes africains.
L’auteur a titillé les fibres intimes et personnelles qui expliquent l’absentéisme ou qui permettent d’entrevoir la plage des mobiles susceptibles d’aider à le comprendre. Elle a donné également des détails qui interpellent et renvoient chacun à un examen de conscience ou à des conflits intérieurs relativement au choix à faire dans les circonstances soit en tant que travailleur, soit en tant qu’employeur ou supérieur hiérarchique et même parfois en tant que parent. L’oeuvre, qui n’épargne aucun acteur, apparaît comme un dévoilement complet, une mise à nue de phénomènes ou de comportements sociaux avec des ramifications dans tous les domaines de la vie socio-économique de l’Afrique contemporaine.
Pour le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, la thématique développée replonge le lecteur dans la problématique de développement en Afrique avec un accent particulier sur l’impact multiforme des absentéismes sur le processus de production des biens et services et par conséquent sur la vie des entreprises, des administrations et des économies du continent.
L’illustration de l’analyse par des exemples essentiellement béninois rend l’approche pratique, concrète et moins sujette à des spéculations théoriques. Cela fait de l’ouvrage un manuel didactique pour les formateurs et un référentiel de directive pour les praticiens des relations de travail.
ATOP/GA/AYH
Mal gouvernance par Abbé André S. Quenum
Si on devait s’en tenir aux déclarations publiques, le gouvernement du changement est bruyamment contre la corruption et pour la bonne gouvernance. Pourtant, au bout de 3 ans de gestion de la chose publique, un sondage réalisé par le syndicat de l’administration centrale du ministère des finances prétend que la situation est accablante.
Concernant les règles en matière d’exécution des dépenses publiques, la majorité des 218 répondants pensent qu’il y a un recours abusif et très fréquent à des pratiques dérogatoires ou exceptionnelles d’ordre de paiement (OP) pour contourner les contrôles des dépenses publiques. De 10 milliards d’OP en 2006, l’Etat béninois est passé à 22 milliards en 2008. Ils affirment qu’il y a de l’improvisation dans les autorisations des dépenses non prévues au Budget National. Ils dénoncent des pratiques de surfacturation et disent que la passation des marchés de gré à gré est devenue la règle d’or.
A la question de savoir quels sont les critères de nomination sous le régime du changement, la majorité répond avec des exemples à l’appui que c’est par ordre décroissant : l’appartenance politique, la région, la religion, les anciens copains et autres relations. A la question de savoir si l’administration est bien gérée, 68% des répondants ont une opinion négative. Ils affirment qu’il y a une politisation à outrance de l’administration avec une concentration exagérée des pouvoirs au niveau de la présidence. «Même si on limoge quelqu’un, on le reprend en le nommant conseiller ou chargé de mission à la Présidence», précise un commentaire. Et un autre d’ajouter, «les décisions sont prises sans être mûries à l’avance». Ces dénonciations ne sont pas nouvelles, elles confortent plutôt ce qui se dit depuis. Mais pourquoi n’y a-t-il pas ou si peu de réponses sérieuses à de pareilles opinions ou évaluations critiques de l’action du gouvernement ? Ne sait-on pas que les maquillages médiatiques s’affadissent toujours, que les faits sont têtus et que la réalité a la dent dure ?
vendredi 8 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Les dernières contingences survenues à l’issue des communales et infra communales de 2008, font que tous les week end depuis un an, on continue de voter. Ainsi donc, pour éviter un tel scénario pour 2011, il urge qu’on traduise dans les faits, le vote de la loi sur la Lépi. C’est la condition sine qua non pour éviter que le régime FCBE n’use de toutes les manœuvres y compris un recours à un troisième tour (par l’annulation des voix) comme le stipule d’ailleurs l’article 49 de la Constitution pour s’accrocher au pouvoir.
Titus FOLLY
« La Cour constitutionnelle veille à la régularité du scrutin et en constate les résultats.
L’élection du Président de la République fait l’objet d’une proclamation provisoire.
Si aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales n’a été déposée au Greffe de la Cour par l’un des candidats dans les cinq jours de la proclamation provisoire, la Cour déclare le Président de la République définitivement élu. En cas de contestation, la Cour est tenue de statuer dans les dix jours de la proclamation provisoire ; sa décision emporte proclamation définitive ou annulation de l’élection.
Si aucune contestation n’a été soulevée dans le délai de cinq jours et si la Cour constitutionnelle estime que l’élection n’était entachée d’aucune irrégularité de nature à en entraîner l’annulation, elle proclame l’élection du Président de la République dans les quinze jours qui suivent le scrutin.
En cas d’annulation, il sera procédé à un nouveau tour de scrutin dans les quinze jours de la décision », stipule l’article 49 de notre loi fondamentale. L’éventualité d’un « troisième tour » n’est pas à exclure après le deuxième tour si le pouvoir en place perd la présidentielle. C’est un pareil drame qui se joue depuis plus d’un an où après les dernières communales, les populations continuent d’aller aux urnes. Le psychodrame qui perdure maintenant semble être une stratégie pour conditionner les Béninois à accepter le hold up électoral parfait pour 2011.
Pour éviter qu’on en arrive à un tel cas de figure, après celui des municipales, il faut à tout prix la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Pour s’opposer à toute influence ou cœrcition d’un régime qui pourrait venir empêcher la libre expression de la volonté des Béninois, il faut qu’il ait des élections honnêtes et que les résultats soient respectés et traduits dans les faits.
Ce n’est pas un détail historique
Cela est d’autant plus important que sans la Lépi, le régime actuel qui a déjà dénié aux Béninois, le droit de choisir leurs élus pour la gouvernance locale est capable de rééditer son exploit rédhibitoire. En effet, après l’étape locale, le pouvoir sortant peut empêcher le peuple souverain de désigner son digne premier magistrat.
Le comble, c’est que comme lors du précédent dangereux de 2008, le régime FCBE qui ignore le fondement de toute autorité représentative et qui a eu recours à des « moyens constitutionnels déloyaux » a finalement eu gain de cause. Il peut donc y avoir rebelote. Alors que la loi dit qu’à l’issue des communales, les recours ne sont pas suspensifs, le pouvoir de Boni Yayi a tout mis en branle avec comme bras séculiers, la Cour suprême pour empêcher l’installation des élus locaux. C’est pour cette raison qu’on doit craindre le recours à l’article 49 de la Constitution sus mentionné surtout que contrairement à la Cour suprême qui a fait les choses avec un peu de retenue, les membres de la Cour constitutionnelle se comportent depuis leur désignation il y a un an comme des marmousets arrimés à la FCBE. Pour toutes ces raisons, la lépi est plus qu’indispensable pour que la prochaine présidentielle soit rigoureusement conduite de façon libre et régulière et ait un caractère véritablement démocratique.
LA CHRONIQUE
Dans la nature, il existe de nombreux animaux plus ou moins détestés par l'homme. Serpents, araignées et autres requins suscitent ainsi de nombreuses peurs, voire du dégoût et bien peu sont les personnes qui se battent pour sauvegarder ces espèces pourtant si importantes dans l'équilibre des écosystèmes. A l'inverse, certains animaux attirent une grande sympathie et sont parfois devenus de véritables causes internationales, à l'instar des pandas, baleines ou autres grands singes.
Pourtant, et c'est là tout le paradoxe, cela ne suffit que trop rarement à les protéger et ces espèces sont à classer parmi les nombreuses menacées d'extinction pure et simple.
Les chimpanzés font partie de cette catégorie d'animaux aimés à travers le monde, mais cela ne suffit pas à leur assurer un avenir radieux. Pourtant, on pourrait penser que le sort de ce primate serait à même de déclencher un véritable élan international en sa faveur puisqu'il est tout simplement le plus proche parent de l'homme sur cette planète. Avec 99% de gênes en commun, humains et chimpanzés partagent un patrimoine génétique quasiment identique et ce n'est pas pour rien que ces animaux suscitent autant de sympathie. De part leur morphologie et leur comportement, ils nous ressemblent d'une manière troublante, mais cela ne suffit pas à les sauver, bien au contraire.
Dans les années 60, on estimait à environ 1 million le nombre de chimpanzés vivant en Afrique. Aujourd'hui, il ne serait guère plus de 100 000 et ce chiffre est en constante régression année après année.
Il faut dire que, tout comme de très nombreuses espèces sur la planète, ils doivent faire face à une importante hausse de la démographie humaine qui provoque des dégâts énormes. D'une part, peu à peu, les forêts les abritant sont rasées, que ce soit pour étendre les surfaces cultivables, pour le commerce du bois, ou pour tracer de nouvelles voies de communication, notamment pour l'exploitation des ressources minières des pays concernés.
Pour ne rien arranger, la chair de ces grands singes est très prisée des populations locales. La viande de brousse est en effet très recherchée, notamment car elle reste abordable. Certes, les animaux d'élevage sont présents, mais ils sont souvent considérés comme un véritable patrimoine, une richesse qu'il convient de conserver en l'état, d'où la nécessité de se tourner vers la faune sauvage pour subvenir aux besoins de l'homme.
Le problème, c'est que tant que les humains étaient en nombre limités, la nature pouvait représenter une ressource sans qu'il existe un déséquilibre. Mais partout sur la planète, l'homme investit de plus en plus d'espace et se mue en destructeur..
Les chimpanzés payent donc un lourd tribut à la hausse de la démographie humaine ainsi qu'à ses activiltés industrielles, sans parler des maladies telles que le virus Ebola qui n'arrangent rien. S'ils sont encore présents dans 21 pays africains, ils ont en revanche disparu du Burkina Faso, de Gambie, du Bénin et du Togo et sont en danger partout ailleurs, ce qui leur vaut de figurer parmi les espèces en danger de l'UICN, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature
A terme, cet animal considéré comme le "cousin" de l'homme pourrait donc se retrouver à ranger au rayon des souvenirs et il est désormais essentiel de tout mettre en oeuvre pour le protéger et veiller à préserver son habitat, ce qui aurait en plus pour effet de sauvegarder de nombreuses autres espèces. Cela passe évidemment par des missions d'information et des aides accordées aux populations locales, afin que celles-ci ne soient plus obligées de détruire leur patrimoine naturel pour survivre. Un vaste chantier mais qui peut se révéler efficace, comme l'ont prouvé certains exemples au cours des décennies passées.
vincent, pour la Rédaction.
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