BENIN OBSERVATOIRE PROSPECTIVE, ANALYSE SUR LA SOCIETE, ETHIQUE 2 ... : 1. Jean-Baptiste Satchivi : la révolution tranquille. 2. Images venues d’ailleurs : le match dans le match. 3. Comment éviter les douleurs de l’émigration ? 4. Le concept juridique et politique de la majorité / minorité.
Jean-Baptiste Satchivi : la révolution tranquille
05.05.09
15:12:35, par Jérôme CARLOS
L’événement mérite que l’on s’y arrête. Un Béninois, Jean-Baptiste Satchivi, à travers les activités de sa Société, Agrisatch, impulse une vraie révolution économique et sociale. Il passe désormais de la distribution de produits congelés importés à la production sur place d’œufs frais, de viande de volaille et d’aliments pour volaille, dans le cadre d’un complexe industriel ultra moderne situé à Tori Bossito.
La mutation pourrait paraître insignifiante et finalement sans effets notables pour ceux qui n’auront pas les références nécessaires pour en juger en toute connaissance de cause. Le passage de l’option « importation » à l’option « production » induit, à tout point de vue, un changement qualitatif. En attendant la phase d’exportation de produits « made in Benin ». Dans un pays assimilé à un « Etat entrepôt », du fait de la prépondérance, dans son économie, des activités d’import-export, l’expérience d’Agrisatch, pionnière à tous égards, ouvre une voie d’action et de réalisation.
Tant il est vrai que le secteur tertiaire de notre pays a grand besoin, pour se renouveler et pour se développer, d’une initiative forte et novatrice qui l’aide à opérer une rupture radicale et à passer un cap décisif. Il s’agit d’allier l’économiquement attractif d’un pôle créateur de richesse à la puissance de traction d’une entreprise locomotive qui, sous l’angle de l’innovation, fait tout bouger à sa suite.
Voilà les deux tableaux sur lesquels Jean-Baptiste Satchivi prend des marques nouvelles et se démarque par rapport au paysage actuel de notre secteur tertiaire. Economiquement parlant, par rapport à ses précédentes activités, à savoir la distribution de produits congelés importés, Jean-Baptiste Satchivi, en faisant l’option de produire sur place, rapatrie, chez lui, dans son pays, une partie du pouvoir économique qu’il a jusque là concédé à des partenaires extérieurs. Aujourd’hui, il prend des galons et en fait prendre à son pays.
Dans le précédent schéma, en effet, Jean-Baptiste Satchivi s’obligeait à mobiliser des devises pour avoir accès à des biens qu’il ne produisait pas ou qu’il ne savait pas produire. Jean-Baptiste Satchivi participait ainsi à faire tourner la chaîne de production des autres, à maintenir et à créer, chez les autres, des emplois, à renouveler l’outil de travail des autres. Il se faisait investisseur indirect pour le développement et la modernisation de l’entreprise des autres.
Suprême méprise : cela revient à subventionner l’économie d’un pays riche par un opérateur d’un pays pauvre. Pour ne prendre que l’exemple du poisson congelé importé, nous avons investi, depuis des années, des millions, voire des milliards de nos francs dans cette activité à l’extérieur, sans que rien ne bouge à l’intérieur, chez nous : ni aménagement de bassins modernes piscicoles, aucun emploi créé, rien pour donner au poisson une valeur ajoutée dans l’économie nationale, rien pour valoriser le savoir et le savoir faire d’un seul Béninois.
Avec et par l’option « production », la donne change. Désormais, c’est, ici, chez nous, que cela se passe. Le Complexe industriel avicole de Tori Bossito se situe bien au Bénin. L’investissement consenti, 3 milliards de francs CFA, pour le porter d’une idée à un rêve accompli, profitera plus au Bénin et aux Béninois qu’à toutes autres personnes.
Ce complexe industriel s’ordonne, par ailleurs comme un gisement d’emplois directs et indirects dont les Béninois sont les premiers bénéficiaires. Déjà 400 emplois créés. En même temps que ce complexe renforce le tissu économique national, en créant la richesse sur place, il donne avantageusement à manger aux Béninois sous l’angle du rapport qualité/prix.
Le passage de l’option « importation » à l’option « production », en attendant l’option « exportation » de produits béninois, constitue un élément d’une valeur incomparable par rapport à l’espace humain et naturel qui accueille l’expérience d’Agrisatch. Tori Bossito et environs, dans une histoire d’amour et de raison, en recueilleront les heureuses retombées, prenant leur part du reliquat d’une opération à fort impact socioéconomique.
De plus, Agrisatch renouvelle l’activité avicole chez nous, en déployant une technologie de pointe axée essentiellement sur une production de qualité. Quand change le rythme du tam-tam, changent tout aussitôt les pas de danse. C’est en cela que cette expérience aura un effet d’entraînement sur le secteur concerné et s’affirmera comme un pôle d’excellence. Reste que la puissance publique doit jouer, à présent, sa partition. Tout soutien, tout accompagnement de l’Etat à Agrisatch revient à promouvoir plusieurs Jean-Baptiste Satchivi. Et plus il y en aura, mieux cela vaudra. On ne construira pas autrement le Bénin, notre pays.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 5 mai 2009
Images venues d’ailleurs : le match dans le match
04.05.09
10:14:09, par Jérôme CARLOS
Le Bénin n’est plus tout à fait au Bénin. Et si nous n’y prenions garde, ce qui reste de notre pays se déporterait bientôt loin de nos frontières actuelles pour un exil sans retour. La semaine dernière, l’Europe du football, en deux journées, les mardi et mercredi 28 et 29 avril 2009, jouait les demi-finales aller de la Ligue des Champions : Barcelone contre Chelsea, Manchester United contre Arsenal.
C’était, sans nul doute, un grand événement sportif, aussi bien par l’enjeu que par la qualité des clubs engagés. Un événement aussi pleinement vécu par les Européens, concernés au premier chef que par les Cotonois qui n’auront pas montré moins d’intérêt, moins de ferveur et d’enthousiasme que les premiers. Se trouve ainsi gommée toute distance entre la lointaine Europe et nous. Se trouve ainsi recomposée la sacro sainte règle de la proximité.
Les Cotonois, devant le petit écran, la chaîne nationale ayant relayé les différentes rencontres, les Cotonois dans les cours des maisons équipées de grands écrans, étaient de plain-pied avec l’événement. Ils l’ont vécu, de bout en bout, comme un fait qui les concerne, un fait qui leur est proche, un fait digne d’intérêt et qui mérite qu’on s’y intéresse. Ils ont fait montre, par ailleurs, d’une profonde connaissance du sujet. Ce n’étaient pas des amateurs qui s’invitaient à cette fête du football. Mais des amoureux du ballon rond avertis et avisés qui connaissaient les principaux acteurs, les systèmes de jeux développés, le tout à coups de pronostics passionnés.
Le fait est apparemment anodin. Mais à y regarder de plus près, il ne manque pas de nous interpeller. Ne devons-nous pas prendre nos têtes pour réfléchir sérieusement sur les autres matches, ceux-là silencieux, invisibles, qui se jouent derrière ou sous le couvert des images d’une demi-finale de coupe d’Europe ? Car nous pensons qu’il y a match dans le match et la fascination des images venues de loin ne devrait pas agir comme un écran de fumée qui fait illusion et qui nous masque finalement d’autres enjeux.
Le premier enjeu est celui des images. Celles-ci se moquent comme de l’an quarante de nos frontières nationales ainsi que de tous nos dispositifs de délivrance de visas d’entrée. Aucune autorité n’a capacité pour les stopper, pour les contrôler ou pour en restreindre le flux. Les bouquets d’images satellitaires qui défient ainsi nos frontières nationales griffent et giflent notre souveraineté nationale dont nous sommes très jaloux. Il y a là une leçon de relativisme à méditer.
Le deuxième enjeu est celui de la mondialisation. Celle-ci n’est plus à nos portes, nous maintenant à la périphérie d’un monde qui se ferait sans nous. La mondialisation est désormais dans nos salons, dans la cour de nos maisons. Dans une agglomération comme Cotonou, l’exploitation commerciale des écrans géants est une activité à la mode. Avec quelques piécettes, on s’octroie le droit d’être, en temps réel, au diapason du monde. Soit pour suivre un match de football qui se déroule à des milliers de kilomètres. Soit pour regarder les tous derniers films figurant au box-office à New York ou à Paris. Il y a là une leçon de proximité qui bouleverse, du tout au tout, ce que nous savons de cette notion.
Le troisième enjeu est celui des contenus. Car le sujet dont il est question, dans le cas qui nous occupe, c’est la coupe d’Europe, une manifestation qui, a priori, ne devrait pas envahir notre champ d’intérêt au point que les rues de Cotonou se fussent trouvées quasiment vides à l’heure où ces matches étaient retransmis. Passe pour un match. Mais il aurait pu s’agir d’images sur un sujet qui malmène nos identités, renverse nos valeurs, piétine des références dont dépend l’équilibre de notre société, déboussole et désoriente la jeune génération de nos compatriotes. Il y a là, pour nos sociétés, une leçon de survie assortie d’un avertissement solennel : il n’est point de développement pour une société qui penserait avec la tête d’autrui ou qui pousserait sur des racines autres que les siennes propres.
Le quatrième et dernier enjeu est celui des choix. A l’évidence, la nature a horreur du vide. Les Béninois s’enthousiasmeront pour les championnats de football étrangers tant que leur propre championnat s’en ira en eau de boudin, tant que prévaudra la logique plutôt absurde d’un football sans clubs, un football établi sur des intérêts égoïstes et contraires. De même, en l’absence d’une production audiovisuelle nationale de qualité, les Béninois n’auront un autre choix que celui de consommer, sans retenue, les feuilletons latino-américains. Et qu’on ne demande à personne, dans un tel contexte de se conformer au slogan « Consommons béninois ! » Le choix de la médiocrité n’est ni civique, ni patriotique. Il y a là une leçon de qualité à promouvoir à tout prix. Notre avenir en dépend.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 4 mai 2009
Comment éviter les douleurs de l’émigration
04.05.09
10:15:54, par Roger GBEGNONVI ,
Au commencement sont les émigrants africains de la faim. Leur raisonnement vous met chaos, si l’on veut bien tolérer la formule : ‘‘Ici, chez nous, la mort est certaine ; là-bas, chez eux, si on y arrive, il y a une chance de survie qu’il faut saisir. Ils peuvent donc nous renvoyer autant de fois qu’ils voudront, nous reprendrons la mer jusqu’à ce que mort ou survie s’ensuive.’’ Face à cette logique d’acier, se dressent Lampedusa, Malte, Le Pas-de-Calais, où nos émigrants de la faim se retrouvent entassés comme bétail devant grilles et frontières fermées, livrés aux caméras de télévision qui ont besoin de ce bétail pour ‘‘le vingt-heures’’. Curieusement, tous ne trépassent pas là, tous ne reviennent pas non plus gros Jean comme devant, il y a toujours, miraculeusement, un petit reste de rescapés qui passent les frontières fermées. Ceux-là sont accueillis en France par une loi qui punit de cinq ans de prison et de quelques centaines d’euros d’amende quiconque porte aide et assistance à un étranger en situation irrégulière. Si les trafiquants et les passeurs sont passibles du jugement et de la prison, on ne voit pas pourquoi celui qui aide bénévolement et de façon désintéressée un étranger nécessiteux devrait être passible lui aussi de prison. On ne comprend pas, mais c’est la loi, et nul n’est censé l’ignorer, même si elle a l’air de se prendre les pieds dans les pédales, à cause de l’obligation d’assistance à personne en danger.
Face à cet imbroglio humain et juridique se dresse l’imbroglio économique et humain. De quoi s’agit-il ? Il s’agit du fait que, ici, chez eux, ceux qui ne meurent pas et qui ne sont pas candidats à émigrer, cultivent du coton, lequel coton est entièrement exporté à l’état brut pour créer des emplois là-bas, où les candidats à émigrer sont interdits d’entrer. Ce à quoi l’on pourrait ajouter que, ici, chez eux, les survivants non candidats à émigrer, s’astreignent à consommer du pain de blé, dont la farine est importée à grands frais des pays où ils sont interdits d’entrer, lesquels pays n’ont pas tous les féculents et céréales que, eux ils ont ici, chez eux, et qui pourraient parfaitement servir à faire du pain comme ils aiment, c’est-à-dire pliable et facilement transportable, voire empochable.
On pourrait continuer longtemps encore avec de très nombreuse occurrences et incohérences qui gercent le corps de notre belle humanité. Car la vérité est que le monde ne va pas sans illogismes, et vous n’obtiendrez pas des quelques milliers de Béninois qui vivent sur pilotis d’emménager sur la terre ferme où il y a encore tant de place vide, et vous n’obtiendrez pas des Tutsis du Rwanda qu’ils emménagent au Burundi où ils sont majoritaires pendant que les Hutus du Burundi emménageraient au Rwanda où ils sont majoritaires, de sorte que disparaisse à tout jamais toute idée de haine mortifère entre Hutus et Tutsis. Cela tombe pourtant sous le sens ? Sous quel sens ?
Le cœur a ses raisons que la raison ignore, on le sait. Et c’est ce savoir qui doit amener l’homme à faire parfois coïncider les trois à son profit, et le cœur et les raisons et la raison. Et c’est ce que nous allons devoir faire pour éviter les douleurs de l’émigration, car les gémissements de part et d’autre montrent que nul ne sort vainqueur de la situation, ni les émigrants chassés (cela va de soi) et pas non plus ceux qui les chassent. Et pourtant ils sont dans l’obligation, et chacun doit en convenir, de contrôler les flux migratoires. Comment les contrôler sans douleur ? Eh bien voici ! Il faut contrôler les flux migratoires non plus en aval, mais d’abord et surtout en amont. En partant des deux exemples ci-dessus, Il faut encourager et aider les potentiels candidats à l’émigration à transformer chez eux la totalité du coton qu’ils produisent, et à transformer en pain pliable et transportable leurs maïs, manioc, mil, millet, mil etc. Les encourager et les aider véritablement à le faire, quoi que cela puisse coûter en termes de manque à gagner ou de perte de domination. La mondialisation et le libre échange y gagnent. Dans la situation actuelle, le Bénin aurait à échanger le pain de blé. Ridicule et grotesque. Les pays ne sont pas généreux, il va pourtant falloir qu’ils le deviennent pour que nous évitions tous ensemble les douleurs de l’émigration.
(Par Roger Gbégnonvi)
Le concept juridique et politique de la majorité / minorité.
27-04-2009 01:14
Le Droit est une création de l’intelligence et de la pratique humaine, aussi passionnante que dangereuse en fonction de l’interprétation qui peut en être faite dans son application. Les récents développements liés au bras de fer entre l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle relatifs à la désignation des représentants de la première institution au sein des Parlements régionaux et de la Haute Cour de justice, interpellent la réflexion des juristes que nous sommes.
Sans avoir la prétention de remettre en cause les expériences et mérites, ou d’en apprendre à nos aînés et sages de la Cour constitutionnelle, dont les parcours respectifs nous laissent d’ailleurs admiratifs, nous demeurons convaincus que dans un exercice aussi riche que l’interprétation juridique des normes constitutionnelles, toute réflexion supplémentaire ne peut être jugée superflue et inutile.
Par ailleurs ne dit on pas souvent que la vérité peut sortir de la bouche des enfants, vos enfants que nous sommes ?
Il nous est apparu important d’apporter des éléments de réflexion au concept jusque là non défini par vous de la majorité / minorité.
Au-delà du sens courant et populaire, ces concepts trouvent un sens juridique non seulement en droit constitutionnel, mais aussi en droit privé.
En effet, en droit des sociétés, la majorité est « opposée », non pas forcément dans un sens conflictuel, à la minorité dans le sens d’une catégorisation des détenteurs de droit de vote au sein du capital de la société. Ainsi donc, les associés ou actionnaires détenant les droits de vote susceptibles de conduire à un contrôle du capital ou des organes de direction de la société constituent la majorité, et l’autre catégorie constitue par déduction la minorité.
En droit constitutionnel, le concept de majorité/minorité, création plus politique que juridique, est propre aux régimes parlementaires dans lesquels il prend son sens le plus adéquat.
Le courant majoritaire est celui duquel est issu le gouvernement dirigé par un Premier Ministre. La majorité peut donc revenir à l’opposition au groupement politique du Président élu, auquel cas ce sera un régime de cohabitation, ou au parti du Président de la République auquel cas la minorité serait d’office constituée par l’opposition.
Dans chacun des deux cas sus énumérés, il apparait donc qu’une catégorisation majorité/minorité nécessite une détermination et une fixation claire des différents acteurs, c’est-à-dire une nécessité de figer les acteurs de manière à pouvoir les compartimenter. Cette fixation ne devrait substantiellement pas souffrir d’une quelconque transhumance, quoiqu’il puisse arriver que la majorité devienne minorité et vice versa, auquel cas le débat se déplacerait sur des changements de convictions et d’idéologies politiques.
Le cas de la République du Bénin est assez atypique. Sur le plan constitutionnel, nous ne sommes pas dans un régime parlementaire absolu bien que le Parlement contrôle l’action du gouvernement, donne un avis « consultatif » quant à la nomination des membres du gouvernement, et participe de droit à la formation des autres institutions et organes de contre pouvoir.
Nous ne sommes pas non plus dans le cadre d’un régime présidentiel pur.
Dans notre pratique parlementaire béninoise, il est fréquent d’observer une majorité / minorité arithmétique selon le projet porté au vote des parlementaires.
Le récent vote à l’unanimité du budget de l’année en cours est une illustration parfaite de la fluctuation de la majorité arithmétique au sein de notre Assemblée, surtout lorsque nous la mettons en comparaison avec le processus de désignation des représentants de la même chambre au sein des Parlements régionaux et de la Haute Cour de justice.
Si on se place en l’espèce dans le cadre d’une pratique de régime parlementaire (puisque le caractère hybride de notre régime nous le permet), nous n’avons aucune appréciation juridique de la minorité ou de la majorité dans notre pays, bien que des mouvements et partis politiques marquent des oppositions ponctuelles à certaines actions et décisions du gouvernement.
Par ailleurs, les mouvements intergroupes effectués par les députés y compris en cours de plénières ne permettent pas de figer une majorité ou une minorité durable et continue.
Au surplus un groupement politique(le G13) et des députés isolément pris, se retrouvent dans le regroupement qualifié de « majorité » par les récentes décisions de la Cour, alors qu’ils soutiennent et le clament l’action du Chef de l’Etat.
Il nous apparait par conséquent précipité, avec fort risque de tomber dans l’arbitraire et la prise de position, de catégoriser une majorité/minorité en l’état actuel de notre parlement.
Ce serait même au-delà se substituer à la volonté et au libre choix des députés d’appartenir à tel ou tel regroupement, en violation notamment des affirmations expresses de soutien de certains députés à l’action du chef de l’Etat de les classer d’office dans l’opposition.
Les critères de catégorisation et d’appartenance juridique, doublés d’une durabilité et d’une volonté d’appartenance ne sont donc pas réunis pour que le concept de majorité/minorité trouve à s’appliquer au sein de notre parlement.
Une prochaine réflexion se penchera sur les risques possibles découlant des revirements de jurisprudence constitutionnelle.
Nourou Dine SAKA SALEY
Juriste
Master en droit des affaires, Paris 2 Panthéon Assas
Lionel KPENOU – CHOBLI
Juriste Conseil
Master spécialisé en Finance d’entreprise, INSEEC
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