BENIN OBSERVATOIRE POLITIQUE 4 : Le Cheval de Troie. Palais des gouverneurs : Le pouvoir a réussi à coincer le groupe FCBE. ’’Comme je le pense’’ Allégories avant 2011. .... Plus de doute sur la candidature de Bio Tchané. Déclaration Force Clé au sujet du vote de la loi relative au Rena et à la Lépi Enfants du Bénin, debout
Le Cheval de Troie
Personne n’a jamais accusé le gouvernement du changement d’être méthodique. Sur le plan politique, sa gestion hasardeuse qu’on aurait aimé attribuer à l’inexpérience des débuts aux fins d’excuses généreuses, se poursuit avec un entêtement qui ne lassera jamais d’étonner. Pour aggraver les choses, le revirement politique spectaculaire, parce qu’à 180°, de Rachidi Gbadamassi manifestera au grand jour les risques d’une pratique politique du Cheval de Troie, que les gérants du changement prennent un malin plaisir à s’infliger. S’il retourne effectivement à la mouvance, alors ce nouveau transhumant a tout le profil, sans présumer qu’il en a l’intention, du grand monument de cheval en bois contenant des soldats ennemis dissimulés, que les Troyens ont, de leur propres soins, glorieusement introduit dans l’enceinte de leurs murailles pour se voir attaqués et vaincus de l’intérieur. Dans ce genre, ce nouveau venu ne serait pas le premier. Car avant lui, plusieurs aventuriers clientélistes ont compris que l’univers du changement béninois est une Troie à l’intérieur de laquelle il faut être pour tirer au présent les avantages de la proximité avec le pouvoir et pour avoir dans l’avenir l’option du retournement de veste opportuniste.
La chose est relativement aisée d’autant que pour être dans cette Troie béninoise, plusieurs connaissent la technique. Il faut organiser un village, un quartier, une église, une mosquée, un couvent, une association de femmes, de jeunes… trouver le circuit de financement, avoir une tenue uniforme. Les plus zélés commencent à mettre l’effigie de celui qu’il ne faut surtout pas oublier d’appeler «docteur», «élu de Dieu». Et surtout il faut que la mobilisation, la prière et/ou la marche de soutien soit télévisée. Récemment, un groupe est allé jusqu’à présenter ses jeunes membres comme «les boucliers humains pour la défense du changement» ! Plus de limite ! Bref, la recette est connue de ceux qui la pratiquent. Et pour qu’elle se poursuive et s’intensifie, elle doit bien plaire … disons à quelqu’un pour ne pas devoir dire ce que tout le monde sait déjà. Dans cette Troie dont on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de citoyens sincères qui se désolent de plus en plus, l’ambiance de rivalités contre productives s’ajoute aux calculs de ceux qui se dissimulent dans un cheval glorieux et louangeur en attendant le bon moment… Si on ne peut construire, pourquoi détruire et se détruire ? Une question politique.
Abbé André S. Quenum
Défection politique : Rachidi Gbadamassi ou une nouvelle étape vers la tsarisation
La nouvelle du départ du député Rachidi Gbadamassi du G13 pose à nouveau la question de la tsarisation et de la désintégration des partis politiques au Bénin.
Telle une traînée de poudre depuis le 21 avril 2009, la nouvelle du départ de l’honorable Rachidi Gbadamssi du groupe G13, continue d’occuper l’actualité politique nationale. On s’étonne. On n’y comprend rien. On s’interroge. On ne veut pas y croire. Et pourtant, «je pars du G13», confirme le député sur Radio Océan Fm , le mardi 21 avril 2009. Il précise : «Démissionner du G13 n’est pas synonyme d’aller à Fcbe. J’ai posé un acte, je vais l’assumer… Je ne suis pas Fcbe… Mais je ne partage plus la même vision politique que le G13. Si tant est que le G13 veut bloquer les institutions de la République, le fonctionnement de l’Etat et empêcher le chef de l’Etat d’exécuter son programme au profit des populations, moi je ne suis pas dedans… Dans les jours à venir, je ferai des conférences pour m’expliquer un peu plus… Je ne veux pas être au service d’un pouvoir, encore moins d’une opposition destructive…»
En attendant d’en savoir plus, le citoyen est en droit de s’inquiéter et de se demander : «Que se passe-t-il en fait» ? Et la réponse, évidente : il se produit au Bénin une fragmentation dangereuse des partis et réseaux politiques divers à la faveur d’une tsarisation de la démocratie. Le phénomène remonte loin. Dans le N° 924 du 28 décembre 2007, La Croix du Bénin avertissait déjà : «La crainte pour notre démocratie consiste donc à assister à la disparition des partis politiques. Situation déjà aggravée par la fragilisation de la société civile, de la justice, des syndicats et du quatrième pouvoir qu’est la presse. En somme, avant de s’en rendre compte, le Bénin en arrive à la disparition de tous les corps intermédiaires. Et le citoyen béninois se retrouverait seul face à l’Etat ! Salut la ‘tsarisation’ ! Allégeance au ‘Tsar‘ !». Nous sommes aujourd’hui à une phase très avancée de cette «starisation». A chaque défection, un parti ou groupe de parti se fragilise. C’est le cas lorsque Walis Zoumarou ou Chabi Tokou Dari quitte les Fcbe. C’est aussi le cas des rumeurs fortes sur la défection du G 4 des députés Augustin Ahouanvoébla (Prd) et Jean-Baptiste Edayé (Psd). Les partis et regroupements de partis en prennent un coup assurément.
Mais de plus en plus – fait nouveau – les députés qui s’engagent dans ces mouvements de défection ont peur pour leur vie au point où ils cherchent désormais à se cacher. On fuit. On affirme fortement qu’il est question d’argent dans ces départs. Et quand on quitte le camp de l’opposition, vers quoi ou qui va-t-on ? Ce n’est pas vraiment vers la Fcbe. Le député démissionnaire déclare sur Radio Océan Fm : «Démissionner du G13, n’est pas synonyme d’aller à Fcbe. J’ai posé un acte, je vais l’assumer, point… Je ne suis pas Fcbe… Je ne partage pas les mêmes idéaux avec la Fcbe. Je ne suis pas Fcbe». Ceci est d’autant vrai quand on sait que la Fcbe traverse elle aussi ses propres divisions que les nouveaux venus ne feront qu’augmenter. Où va-t-on alors quand on quitte les rangs de l’opposition ? On va sûrement vers le président Boni Yayi, pour soutenir ses actions à l’Assemblée nationale. Pour l’aider «à exécuter son programme au profit des populations». Ici, apparaît davantage le danger de la tsarisation. Car ce faisant, on fragilise tous les réseaux politiques. Ceci se concrétise par la multiplication tous azimuts des mouvements de soutien presque partout dans le pays, qui, sous ces couverts, ne font rien d’autre que des activités politiques. Même les campus universitaires et des lieux de culte sont atteints par ce mouvement de tsarisation.
Comme on le voit, le vrai problème, ce ne sont pas les défections. C’est la volonté manifeste des pouvoirs publics de désintégrer les partis politiques et autres corps intermédiaires de la scène politique nationale.
Guy Dosou-Yovo
Palais des gouverneurs : Le pouvoir a réussi à coincer le groupe FCBE
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Nicaise AZOMAHOU
Le groupe parlementaire FCBE est un groupe mort-né. C’est ce qui ressort du revirement spectaculaire des députés Seidou Adambi et son collègue Eloi Aho, lesquels sont revenus sur leur décision d’appartenance au nouveau groupe parlementaire créé jeudi et que le président Nago a refusé de reconnaître en raison de la fragilisation de sa majorité.
Le constat concernant le sujet a été fait hier à l’hémicycle lors de la lecture des lettres de démission des élus de la Nation engagés pour la cause. Laquelle lecture a permis de se rendre à l’évidence de la position des fanfarons politiques de la présente législature notamment les deux honorables récupérés sans oublier Adam Boni Tessi en mission au Nigeria et qui par une lettre adressée à la représentation a nié son appartenance audit groupe.
Le micmac politique qui s’observe au Parlement de nos jours n’est que la résultante de l’effectivité d’une machine de corruption ayant pour but de faire basculer les donnes en faveur du pouvoir dont la crédibilité baisse à une vitesse de croisière à un moment où les jours qui nous séparent de 2011 passent très vite.
La constitution du groupe parlementaire FCBE est pour l’instant hypothéquée mais ne reste point une donne impossible. Concernant la question, le député Wallis Zoumarou a donné des précisions nouvelles, lesquelles confirment la constitution prochaine dudit groupe dont les missions sont claires. Il s’agit de voire les choses autrement et de pouvoir les exprimer sans une contrainte.
Si cette perspective selon lui n’est pas respectée, il ne pourra constituer une solution durable dans la mesure où les bases sont faussées. Malgré les stratégies dont usent le pouvoir et ses complices du Parlement afin de faire échec à cette solution politique, les acteurs férus de la question cherchent aussi des pièces de rechange afin de contourner les difficultés et mettre à mal le pouvoir qui cherche à tout contrôler. Sur les 15 députés annoncés, 7 ont pu résister au marchandage politique et sont conscients de ce que leur objectif de création du groupe parlementaire FCBE sera atteint. Le groupe parlementaire dont il est question reste l’aile critique de la famille politique pléthorique FCBE.
’’Comme je le pense’’ Allégories avant 2011
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Titus FOLLY
Mon propos dans le cadre de l’exercice de l’éditorial de ce jour ne vise donc pas à réfuter les clichés métaphoriques et les symboles hyperboliques par lesquels certains Béninois envisagent d’aborder les joutes électorales pour 2011. Après les euphémismes comme " patriotes ", " femmes guerrières ", on est à l’étape des images fortes. Tout a commencé par Lazare Sèhouéto avec " Le chauffeur, le véhicule et son permis ", Arifari Bako avec "Le loup et le berger ". Maintenant, c’est le moment des sigles sensationnels. Le premier dans la série est venu de Dassa dans le département des Collines. Il s’agit du Sérum antitétanique sous couvert du Soutien à Abdoulaye Tchané (SAT). C’est selon.
Si on en est arrivé là, c’est parce que ceux qui ont une autre trame de gouvernance à proposer au pays, pensent qu’ils doivent se retrouver sur la main courante pour une chauffe avant de développer l’argumentaire politique sur l’impératif de trouver l’oiseau rare capable de rompre avec le changement sclérosé et le pouvoir en congé de Boni Yayi.
En effet, analysées sous toutes les coutures, ces trouvailles, loin d’être des arguties et des idioties comme certains le laissent croire. Par le truchement d’un sigle comme le SAT, les tenants veulent exprimer un état de dépit, de déception et de ressentiments. Ces trouvailles semblent être des démarches, des composantes essentielles pour aguerrir les Béninois afin qu’ils se mettent en ordre de bataille contre la politique de l’échec du régime actuel.
Il n’est un secret pour personne aujourd’hui, que notre pays va mal du fait de l’inexpérience du régime du changement qui ne fait que surfer sur des logiques qui fragilisent l’édifice démocratique instauré il y a exactement 19 ans chez nous. Mieux, notre pays tangue d’autant plus que le gouvernement de Boni Yayi peine à imprimer les marques nécessaires à son décollage économique et social.
Face à une pareille situation de pourrissement, il faut reconnaître que sous tous les cieux, la recherche d’un successeur à un président qui a lamentablement échoué comme Boni Yayi passe par l’adhésion des populations à une alternance. Dans un contexte comme le nôtre où Boni Yayi a déclenché une pré campagne active, a occupé l’espace médiatique publique avec des documentaires biaisés sur son bilan puis a semblé détenir le monopole des manœuvres les plus subreptices pour fragiliser la classe politique, les déçus du régime ne peuvent que recourir à ces gargarismes. Il ne pouvait en être autrement.
En effet, pour préparer l’arrivée d’un nouveau président ayant les capacités d’écoute pour revaloriser la politique et donner un nouvel élan à l’économie nationale, il faut passer par des vases et canaux de communication, il faut passer par des schémas apolitiques pour fasciner la plupart de nos concitoyens mêmes les plus insoupçonnés.
L’enjeu est donc de taille car il s’agit de convaincre les Béninois pour qu’ils oeuvrent pour une alternance en 2011. C’est après cette étape primordiale qu’on va décliner le profil parfait du prochain locataire au Palais de la Marina. Ce dernier, contrairement à Boni Yayi qui a nous a trompés avec son profil de financier développeur et son programme de société devenu un miroir aux alouettes, doit être capable d’une démarche politique pouvant nous permettre des choses nobles.
Pour vaincre la fatalité en 2011, les allégories pour enquiquiner un régime qui a perdu ses pédales, doivent valoir tout leur pesant d’or.
Aube Nouvelle | 5 mai 2009 | 13 : 54
Par : Bernadin MONGADJI
Une véritable armée électorale se construit, depuis peu, discrètement mais sûrement autour du président de la république, le Docteur Boni YAYI, pour lui assurer sa réélection en mars 2011. Il s’agit de l’Union pour la Majorité plurielle (UMP), une organisation faîtière qui devra fédérer l’ensemble des alliances, mouvements et partis politiques soutenant l’action du régime du changement et de son premier Chef. A la différence des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), l’UMP sonnera le glas du grand rassemblement de toutes les forces, sans exclusive, engagées aux côtés du président Boni YAYI et qui jusque-là ne voulaient pas se fondre au sein de l’alliance ayant pour logo, le cauris. Cette initiative qui fait depuis plusieurs mois l’objet d’une préparation minutieuse et pilotée par le conseiller spécial aux affaires politiques du président de la république, l’ancien ministre, Amos Elègbè, serait aujourd’hui très mûre. Selon les indiscrétions, c’est une véritable machine qui sera lancée officiellement le samedi 09 mai prochain à Cotonou. L’avènement de ce grand creuset consacrera la fin d’une certaine cacophonie notée au sein des FCBE qui apparaissaient jusque-là comme la principale machine de guerre du chef de l’Etat. L’UMP qui sera portée sur les fonts baptismaux prend en compte les desiderata des FCBE pour ouvrir autour du président Boni YAYI une alliance plus large et plus colorée qui prenne en compte toutes les sensibilités politiques se réclamant de la mouvance présidentielle. Cette expérience qui ressemble à celle de la France qui réunit ensemble toutes les forces politiques de la droite et qui, coïncidence pour coïncidence est aussi dénommée UMP, constitue un creuset exceptionnel pour rallier tous ceux qui soutiennent Boni YAYI. C’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre, l’UMP, version béninoise qui naîtra ce week-end, est pour cela un challenge politique qui doit annoncer les couleurs de la réélection du président de la république pour mars 2011.
Politique & Société
N0 992 du 1er mai 2009
Pour ou contre la LEPI en 2011
Evaluation des arguments
http://www.lacroixdubenin.com/resources/992.pdf
Dans cette réflexion de Res Publica, Mathias Hounkpè passe en revue des arguments souvent avancés pour poser la question de savoir qui profitera de la réalisation ou non de la Lépi. Ce faisant, il développe un plaidoyer subtil et imparable sur la nécessité de la Lépi pour 2011.
Le cadre législatif national a évoqué la nécessité de la fiabilisation de la liste électorale, c’est-à-dire l’établissement de la Liste électorale permanente informatisée – Lépi et a donc prévu pour la première fois des dispositions législatives à cet effet, il y a plus d’une dizaine d’années, en 1998. Mais depuis ce moment, rien. A chaque élection, des mesures dérogatoires sont prises pour reporter la mise en oeuvre de la Lépi ; de 1998 à ce jour, au moins 7 élections ont déjà été organisées sur la base de nos «bonnes» vieilles listes électorales manuelles, établies de manière artisanale. Qu’est-ce qui se passe concrètement au Bénin par rapport à la Lépi, est-on tenté de se demander.
Cette question fondamen-tale de notre point de vue est légitime et mérite d’être posée pour plusieurs raisons. En effet, comment peut-on comprendre, alors que la majorité des députés à l’Assemblée nationale a apparemment manifesté son accord pour l’établissement de la Lépi depuis 1998, que le Bénin en soit encore à la liste électorale manuelle ? Comment peut-on comprendre cet état de choses si l’on sait que le nombre de supporters supposés de la Lépi a depuis 1998 augmenté de manière substantielle ? Comment peut-on comprendre ce manque d’empressement qui s’observe au niveau de la classe politique nationale à chaque fois qu’il est question de passer effectivement à la phase opératoire de la Lépi ? Ces questions sont d’autant plus légitimes que depuis que les Béninois ont évoqué la nécessité de l’établissement de la Lépi et même légalement adopté des mesures susceptibles d’aider à sa réalisation, d’autres pays de la sous région ont déjà franchi le pas de la fiabilisation de leurs listes électorales. Notre objectif n’est pas d’apporter des réponses claires et précises aux questions ardues ci-dessus abordées parce que nous n’en avons pas encore. Il s’agira plutôt de partager avec les lecteurs, des éléments qui, en partie feront le point et contribueront à la poursuite de la réflexion sur ces interrogations.
Accord sur sa nécéssité
Voilà une question sur laquelle tout le monde semble, ou tout au moins devrait être d’accord. Il suffira donc, pour y répondre, de faire le point des raisons essentielles, reconnues et acceptées par tous, qui justifient la Lépi sans nécessairement chercher à aller dans les détails. Premièrement, tout le monde s’accorde sur le caractère non fiable de la liste électorale manuelle utilisée au Bénin depuis 1991 et sur le fait qu’elle ouvre la voie à une multitude de possibilités de manipulation des résultats des élections. Deuxièmement, tout le monde semble également s’accorder sur le fait que le recours à la Lépi devrait contribuer à réduire une bonne partie des fraudes électorales liées au caractère non fiable de la liste manuelle. Les raisons, à notre humble avis, vont au-delà des points sur lesquels tout le monde devrait aisément s’entendre.
En guise de troisième raison (en réalité il s’agit d’un ensemble de raisons), l’évolution des moeurs politiques au Bénin devrait, de notre point de vue, inciter à rechercher la fiabilisation de tout le processus électoral (et pas seulement celle de la liste électorale). En effet, il est aisé de remarquer que, du point de vue du comportement des acteurs politiques, les limites du possible semblent avoir été repoussées ces dernières années. Qu’il s’agisse des tentatives d’instrumentalisation des institutions de la République (y compris les institutions de gestion des élections), de l’intolérance sous plusieurs formes, de la «profondeur» des désaccords au sein de la classe politique, de la gestion du contentieux électoral, de la manière de manifester son mécontentement devant les manipulations du processus électoral, de la recomposition du «paysage politique» national (qui s’ethnicise chaque jour davantage), … l’évolution globale devrait, à notre humble avis, inciter à la prudence. La prudence qui, pour nous, pourrait se manifester à travers des efforts de réduction des sources identifiables de contestation des résultats des élections à venir. Par exemple, par la fiabilisation de la liste électorale dont tout le monde sait et admet que dans son état actuel, elle est la source de beaucoup de manipulations.
Hésitations récurrentes
Quelques raisons pourraient être avancées pour expliquer que l’on se hâte très lentement à chaque fois qu’il est question de mettre en oeuvre la Lépi. Une raison est de dire, par exemple, que la Lépi n’est pas une panacée, elle n’est pas la solution magique et idéale à la fraude électorale au Bénin. Cette réserve, tout le monde le sait, est absolument vraie. Mais tout le monde sait également que la corruption électorale est un phénomène trop complexe – qui se pratique à toutes les étapes du processus électoral, parfois même déjà lors de l’adoption de la législation électorale, qui implique tous les acteurs du processus et qui se manifeste sous une multitude de formes – pour que l’on puisse espérer lui trouver une solution unique et absolue.
D’ailleurs, l’histoire électorale récente du Bénin montre bien que nous ne pratiquons pas la logique du tout ou rien lorsqu’il s’agit d’amélioration de la qualité du processus électoral. L’urne transparente, le bulletin unique, la réduction de la taille des bureaux de vote et de la durée du scrutin (de 10h à 19h), la suppression de l’utilisation des gadgets à moins de 6 mois des élections, … sont des efforts dans plusieurs directions pour réduire la corruption électorale au Bénin. Il ne serait donc pas juste de traîner les pieds lorsqu’il s’agit de l’établissement d’une liste électorale plus fiable sous le prétexte que ceci ne serait pas une solution à toutes les possibilités de corruption électorale. L’argument selon lequel, l’on ne devrait pas se presser pour adopter une solution parce qu’elle ne serait que partielle n’est, de notre point de vue, simplement pas soutenable.
Une autre raison vient de la crainte de l’instrumenta-lisation de la Lépi, c’est-à-dire le fait qu’un groupe d’acteurs politiques pourrait s’en servir pour augmenter ses chances de succès aux élections à venir. Cette raison semble être confortée par la situation vécue dans au moins un pays de la sous région, notamment le Sénégal, où tout semble laisser croire que l’instrumentalisation de la liste électorale a pu contribuer à la réélection au premier tour de Me Wade à la présidentielle de 2007. Cette raison aussi est défendable, même si la victoire de l’opposition aux locales sénégalaises de 2009 organisées sur la base de la même liste électorale incite à la nuancer. Supposons que cette raison soit absolument fondée, c’est-à-dire qu’il soit possible et même probable d’instrumentaliser le processus d’établissement de la liste électorale dans le cas du Bénin. Même dans ce cas, la solution, de notre point de vue ne serait pas et ne devrait pas être de s’abstenir de mettre en oeuvre la Lépi. L’on peut, par exemple, et nous l’avons déjà fait au Bénin plusieurs fois par le passé, chercher à créer un cadre notamment institutionnel de mise en oeuvre de la Lépi qui réduise autant que possible les risques de son instrumentalisation. La création et les efforts d’amélioration de la commission électorale (Céna), malgré l’instrumentalisation politique dont elle fait l’objet depuis plus d’une décennie, sont là pour en témoigner. Il semble à ce jour que ce soit la voie que nous nous apprêtons à emprunter au Bénin.
Une autre raison serait de dire que le temps qui nous sépare de 2011, c’est-à-dire environ 2 ans, rend l’établissement de la Lépi techniquement difficile voire impossible. Cette raison, il faut l’avouer, pourrait également être considérée comme défendable, mais dans ce cas, il faudrait pousser la logique jusqu’au bout. Si techniquement 2 ans ne suffisent pas pour réaliser la Lépi et si nous tenons à l’établir entre deux élections, il faudrait attendre 2023 pour disposer une fois encore de plus de 2 ans entre deux élections. En effet, de 2011 à 2023, au moins 7 élections seront organisées (en réalité 8 pour être précis) au Bénin, ce qui ne laisse en moyenne que 20 mois entre deux élections pendant toute cette période. Voilà pourquoi ici également, il faudrait nuancer l’importance de cette raison et reconnaître que si nous voulons réellement fiabiliser la liste électorale et réaliser, par exemple, la Lépi, il est nécessaire d’aller au-delà de la simple acceptation de la nécessité et de l’utilité de la Lépi par tous. Et de faire preuve d’un peu plus de détermination et de résolution au point d’accepter de consentir le surcroît d’efforts nécessaires pour franchir les difficultés de toute sorte qui ne manqueront pas de jalonner le processus de mise en oeuvre de la Lépi. Aujourd’hui et demain, la volonté politique est et demeurera l’élément essentiel pour nous sortir d’affaire. Mais toutes ces raisons, quelles qu’elles soient, sont susceptibles d’être nuancées et ne sont pas de nature à résister à la volonté politique. Il suffit donc qu’on veuille vraiment de la Lépi.
Les deux raisons ci-dessus évoquées méritent d’être davantage nuancées et leurs pertinences discutées, parce que les expériences passées nous apprennent que même en leurs absences, la Lépi n’a pas pu être réalisée. En effet, entre 2003 et 2006, il s’est écoulé 3 ans sans élection et pourtant, nous n’avons pas pu réaliser la Lépi et apparemment nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour rééditer la prouesse entre 2008 et 2011. De la même manière, jusqu’en 2006, et tout particulièrement entre 2003 et 2006, il n’y avait pratiquement pas de groupe politique qui ait justifié sa réticence par la possibilité de l’instrumentalisation de la Lépi. En d’autres termes, même lorsqu’on avait le temps et qu’on ne craignait pas pour l’instrumentalisation de la Lépi, on n’a pas pu la réaliser. Ceci soulève des questions.
Que faut-il faire ?
Deux options semblent s’offrir à nous : soit nous nous donnons les moyens de réaliser la Lépi, soit nous maintenons le statut quo, ne serait-ce que pour les élections de 2011. La première option est l’idéale que l’opinion appelle de tous ses voeux et nous sommes conscient que sa réalisation ne se ferait pas sans problèmes. L’avènement de la deuxième option, celle où le statut quo serait maintenu, devrait vouloir dire au moins une chose : que la majorité des acteurs politiques d’aujourd’hui pré-fèrerait la liste électorale artisanale, malgré ses tares, aux incertitudes qui, à leurs yeux, pourraient accompagner la mise en oeuvre de la Lépi. En d’autres termes, tout compte fait, les acteurs politiques considèreraient dans ce cas l’utilisation de la liste électorale manuelle actuelle plus profitable ou au moins aussi profitable que le recours à la Lépi. Ce qui justifierait qu’ils ne jugent pas nécessaire de s’investir sérieusement pour la réalisation de la Lépi, tout au moins pour les élections de 2011. Au cas où cette option l’emporterait, que risquons-nous en 2011 ?
En vérité, nous ne sommes pas en mesure de dire avec précision quelles pourront être en 2011 les conséquences du recours, une fois encore, à la liste électorale manuelle. Malgré cette incertitude sur les risques que nous courrons avec la liste électorale artisanale en 2011, une certitude se dégage. Il est sûr, par exemple, que si la lecture que nous faisons des dernières élections organisées au Bénin n’est pas complètement fausse, il serait difficile d’anticiper avec précision les conséquences du statut quo, du point de vue de la liste électorale, pour les différents camps politiques. En effet, de notre point de vue, bien malin qui peut dire aujourd’hui quels bénéfices ou quels coûts, les faiblesses de la liste électorale actuelle pourraient occasionner pour son camp politique en 2011. A
S’il est possible que personne ne sait qui va profiter du statut quo et si pourtant la majorité des acteurs politiques ne s’engage pas à fournir les efforts nécessaires pour la fiabilisation de la liste électorale, donnant ainsi le sentiment de préférer celui-là à celle-ci, que se passerait-il en 2011 si un camp était floué par un autre ? Peut-on se prévaloir de cela, le cas échéant, pour contester les résultats des élections si l’on ne s’est pas donné les moyens au moment où il le fallait pour améliorer le statut quo ? Serait-il juste vis-à-vis des citoyens et des électeurs d’opérer un choix en matière de liste électorale et de refuser d’en assumer les conséquences ? Surtout que l’on entend de temps en temps dire que nous avons toujours organisé les élections avec des listes manuelles sans grands problèmes. Voilà quelques questions auxquelles il faudra bien trouver de solution d’ici aux échéances électorales de 2011.
Il nous paraît utile de poser un problème dont nous souffrons au Bénin et dont la difficulté de fiabilisation de la liste électorale n’est, au-delà des ruses et autres opportunismes politiques, qu’une manifestation. Au Bénin, dans la plupart des cas, nous ne prenons des initiatives pour améliorer les mécanismes (institutions, législation, etc.) de fonctionnement d’un espace où se gèrent les affaires de la cité que lorsque nous sommes devant des situations dont la gravité crève les yeux. Par gravité ici, il faut entendre que soit nous allons au devant d’une impasse, soit qu’un groupe d’acteurs politiques, capable d’opérer l’amélioration, considère le statut quo comme une menace quasiment certaine pour lui, etc. Nous ne savons pas, en temps ordinaire où tout se passe sans anicroche, anticiper, nous créer les conditions d’amélioration du fonctionnement de la société. La conséquence, lorsqu’il s’agit de construire, d’améliorer en temps ordinaire, personne ne trouve presque pas de propositions concrètes, personne ne semble concerné par la situation, personne ne semble pressé, etc. Nous ne faisons que poser ce problème dans ce papier, nous n’allons pas dans les détails ; mais nous promettons de revenir sur cette question avec des exemples et une analyse plus rigoureuse de ce phénomène qui de notre point de vue mérite réflexion, décision et action.
Mathias Hounkpè
Notes
1 - Aujourd’hui, ne serait-ce que verbalement, tout le monde exprime la nécessité de fiabiliser nos listes électorales et soutient le principe de l’établissement de la Lépi.
2 - Nous avons envie de dire ici comme toujours. Le Bénin est, semble-t-il, réputé pour agiter les idées et même parfois commencer à les mettre à oeuvre, mais ce sont toujours d’autres qui, ailleurs, les affinent et les utilisent.
3 - Nous parlons de «tout le monde», pour dire une large majorité des acteurs clés de la scène politique nationale : leaders de partis, candidats, leaders d’opinion, etc.
4 - Ceci aurait pu être analysé dans les tentatives d’instrumentalisation des institutions, mais nous pensons qu’il est nécessaire de l’isoler.
5 - Il faut dire que si on ne s’était pas hâter très lentement, de 2008 (années des locales) à 2011, nous disposions d’environ 3 ans pour réaliser la Lépi.
Tractations politiques à l’Assemblée nationale |
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06-05-2009 02:48
Yayi retrouve la majorité à l’hémicycle
Les dés sont enfin pipés, la majorité mécanique dont disposait les députés du G4 et leurs alliés du G13 et de Force Clé au sein de la représentation nationale a finalement changé de camp. En effet, depuis que les députés de la Renaissance du Bénin ont jeté le masque devant leurs collègues de l’opposition, les pas de dance ont changé à l’Assemblée nationale.
Les députés G et F, dans leurs multiples manœuvres, ne tiennent plus compte de leurs anciens collègues de la Rb. Les députés de la Rb sept au total après le départ précipité du député Zéphirin Kindjanhoundé, ne donnent plus de la voix aux débats qui avantagent leurs anciens alliés du G4, Force Clé et G13. Quant le député Epiphane Quenum et Justine Chodaton avaient tourné dos à l’opposition, certains pensaient encore à la survie du G4. Mais erreur, le masque est finalement tombé et la Rb joue aujourd’hui le jeu du pouvoir. L’opposition parlementaire perd ainsi la majorité dont elle disposait. Elle ne compte théoriquement que les députés du G4 saufs ceux de la Rb, les députés du G13 sauf Rachidi Gbadamassi et les députés de Force Clé. Il faut ajouter aussi le député G4, Louis Vlavonou qui n’a pas suivi hier ses collègues du G4 dans leur boycott, lors de la désignation des membres de la haute cour de justice. Il était seul présent à l’hémicycle et s’est fait élire membre de la Haute cour de justice.
Aujourd’hui, à part les députés des Fcbe, les marges de manoeuvres du président Nago se sont élargies puisqu’il peut compter sur les députés de la Rb. C’est le cas, lundi dernier, lors du vote qui a sanctionné l’étude du rapport sur la Lépi où la mouvance à chaque fois tirait son épingle du jeu avec un vote qui lui donnait 44 députés favorables contre 32 pour les opposants. Aujourd’hui le président Mathurin Nago peut aussi se frotter les mains d’avoir su jouer sa carte pour récupérer les députés de la Rb. Quel sera alors le sort des députés du G4, G13 et Force Clé à l’avenir? On apprend déjà que des dispositions et conciliabules sont en cours pour mettre à l’écart les députés de la Rb qui s’étaient associés avec des collègues du Madep pour constituer le groupe parlementaire Add Nation et développement. Dans ces conditions, vont-ils rejoindre officiellement les groupes parlementaires des Fcbe? Les jours à venir nous édifieront d’avantage sur la question.
Ismail Kèko
http://benininfo.com/lanouvelletribune_web.htm
06-05-2009 02:45
Plus de doute sur la candidature de Bio Tchané
En marge de la signature d’accord de prêt de financement de la voie Djougou- Ouaké, Abdoulaye Bio Tchané, président de la Banque ouest africaine de développement (Boad) a animé une conférence de presse aux côtés de Soumaïla Cissé, président de la commission de l’Uemoa sur la crise économique mondiale, à l’hôtel Ibis de Cotonou. Occasion rêvée pour les journalistes de lui demander s’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2011 comme cela se ventile depuis quelques mois. Bien que sa réponse ne soit pas directe, elle permet cependant de ne point en douter.
2011. A
« Je suis conscient de ce que cette question préoccupe plus d’un dans le pays. Les élections sont dans deux ans et je suis citoyen comme tout le monde. Que Dieu nous prête vie ». C’est en ces termes que l’ancien directeur Fmi zone Afrique a répondu à la question de savoir s’il serait sur la ligne de départ pour la succession au président Boni Yayi en
Premièrement, il faut signaler la présence remarquée de ceux-là qui agitent le spectre de sa candidature depuis quelques mois, à cette conférence de presse. Ce sont l’honorable Wallis Zoumarou, qui a d’ailleurs martelé encore l’irréversibilité de la candidature du successeur de Boni Yayi à la tête de la Boad le week-end dernier sur une chaîne de télévision de la place, de l’ancien député Assane Séïbou, qui avait lui aussi confié l’effectivité de cette candidature à votre journal et enfin l’ancien ministre Arouna Boubacar. Ce sont-là des signes qui ne trompent guère. Surtout que plusieurs délégations de jeunes sont venues du septentrion afin d’échanger avec le probable candidat, il y a forcément matière à conviction. Le dernier indice qui se passe de tout commentaire est cet aveu que l’intéressé même a fait devant les hommes des médias.
Il s’agit de sa descente au point de vente sis derrière le Cnhu et appelé communément « Morgue ». Bio Tchané estime qu’il est allé se procurer quelques journaux afin de s’informer de l’actualité. Nul n’ignore que ce point est un microcosme politique. En effet, il n’y a pas d’heure où, les conducteurs de taxi-motos de tous les bords politiques ne s’y rassemblent pour deviser sur l’actualité. Il en va de soi que l’enfant de Djougou est allé prendre le pouls qui y règne et apprécié l’aura dont il jouit auprès de cette frange de la population. Des chemins que certains ont empruntés avant lui. A cette étape de la situation, il faut croire que seule la déclaration officielle de l’intéressé reste le seul acte à poser.
Benoît Mètonou
Déclaration Force Clé au sujet du vote de la loi relative au Rena et à la Lépi
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06-05-2009 03:01
L’Assemblée Nationale a voté, le lundi 4 Mai 2009, une loi relative à l’organisation du Recensement Electoral National Approfondi (RENA) et à la mise en place de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI). Les députés Force Clé, en accord avec les orientations du Bureau Politique de leur formation politique, se sont activement engagés pour la prise d’une telle loi qui constituerait une avancée majeure.
Mais il y a des avancées fictives et des avancées qui vous conduisent dans le gouffre. C’est bien le cas de la loi votée, car elle contient des dispositions de nature à empêcher l’utilisation de la LEPI en 2011. L’aspiration de notre peuple à faire des avancées qui sauvegardent notre démocratie, encore une fois, a été piégée, dévoyée.
De quoi s’agit il ?
En s’engageant depuis 1999 dans la dynamique visant l’établissement de la LEPI, les démocrates sincères voulaient éliminer les fraudes. Déjà introduite en 1991, aux moyens des résultats proclamés depuis le Ministère de l’Intérieur plongé dans l’obscurité, la culture de la fraude s’est progressivement enracinée et corrompt tout notre système électoral. C’est pourquoi, il était et reste vital de voter une loi qui rende réalisable la LEPI, tant au plan juridique que technique. Mais il a été aisé de constater que ceux qui ont fondé et entretiennent leur vie politique grâce à la culture de la fraude, ont jeté les masques : ils ont fait feu de tout bois, pour faire passer en force une loi, qu’ils ont rendue eux mêmes inapplicable, si l’on tient compte des délais qui nous séparent des échéances de 2011. Devant l’opinion, ils singent les défenseurs de la LEPI, alors qu’ils en sont de résolus fossoyeurs. C’est pourquoi, après toutes les vaines tentatives d’explication et d’amendement, les députés Force Clé ont décidé de ne pas participer à cette mascarade et à cette insulte à l’intelligence du peuple béninois. Il s’agit de voter une LEPI, issue d’un consensus entre les acteurs et non d’une LEPI obtenue de force, par la corruption de certains députés et des manoeuvres malsaines. Il s’agit de voter une LEPI que l’on peut mettre en place pour organiser les élections de 2011 au moins et non d’un ornement pour se donner bonne conscience. La loi telle que votée le lundi 4 Mai 2009 interpelle tous les démocrates, de par les nombreux pièges qui y ont trouvé refuge.
Où se situent les Pièges ?
En dehors des dispositions concoctées pour assurer le contrôle de l’Etat FCBE sur tout le processus, il y a des questions vitales qui conduiront au blocage de la mise en place du RENA et de la LEPI, au plan organisationnel et au plan technique, si rien n’est fait pour améliorer la loi prétendument « votée à l’unanimité moins une abstention ».
En voulant enregistrer la couleur des yeux, la couleur des cheveux, le teint, la taille, etc., données parfois très variables, mais qui ne garantissent pas plus de fiabilité que les empreintes digitales capturées par des moyens électroniques, que veulent ils ? Que veulent ils en voulant faire capturer les empreintes des dix doigts de la main au lieu de deux doigts? Rallonger inutilement les délais et les coûts, en comptant sur d’hypothétiques « bailleurs de fonds », comme si ces derniers devaient utiliser les ressources de leurs contribuables pour financer des irrationalités. En prévoyant pour le recensement et pour l’enregistrement des citoyens un délai de 90 jours, alors qu’il en faut le double, que visent ils ? Faire de l’économie ? Non ! Ils préparent le désordre et la confusion qui vont conduire, dans l’improvisation et la précipitation, soit à des opérations illégales ou à des décisions de prorogation de délai, non encadrées par la loi.
En rendant certaines données obligatoires, par exemple, les coordonnées GPS des centres et bureaux de vote qui n’existent pas a priori, que veulent ils ? Pourquoi exiger casiers judiciaires et certificats de nationalité dans le cadre du recrutement des agents de recensement et des agents d’enregistrement évalués à plus de trente et cinq mille (35 000) personnes ? Quel tribunal au Bénin, peut il délivrer en moyenne 10 000 casiers judiciaires et 10 000 certificats de nationalité, en deux semaines et avec quelle fiabilité ?
Il s’agit là de quelques uns des embuscades divers, insidieusement et cyniquement introduits sur le parcours d’ici à 18 mois, délai au delà duquel, ils nous feront constater, avec de faux airs de désolation, qu’il ne serait plus possible d’utiliser la LEPI pour les élections de 2011 ! Le cynisme politique a des limites. L’Etat FCBE et ses complices ne veulent pas d’élections transparentes et pacifiques. Ils veulent le pouvoir à tout prix, même s’il leur faut faire basculer le pays dans la violence. Nous ne pouvons et nous ne devons pas le permettre. Nous en appelons AU SENS DE L’ETAT du Président de la République, afin qu’il demande une deuxième lecture de cette loi, sauf s’il est commanditaire ou complice de ce complot contre le Peuple ! Aux partis politiques et aux organisations de la société civile, nous demandons de faire front afin, qu’en tout état de choses, ils préviennent et déjouent ce plan machiavélique contre la transparence des élections en 2011.
Enfants du Bénin, debout
Fait à Cotonou, le 5 Mai 2009
Le Bureau Politique de Force Clé
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