Un fléau de L’ADMINISTRATION :
Le temps mal géré
Une tribune libre d’échange sur le thème : «valeurs du travail, retard et absentéisme : impact sur le développement du Bénin» a fait l’objet de deux journées de réflexion organisées par le ministère de la réforme administrative et institutionnelle, les mardi 14 et mercredi 15 avril 2009 au conseil national des chargeurs du Bénin à Cotonou. S’appuyant sur l’ouvrage intitulé «Valeurs du travail et absentéisme» de Mme Lydie Akibodé Pognon paru aux éditions Harmattan, les organisateurs de cet atelier ont voulu offrir aux citoyens des outils pour comprendre, mesurer et analyser le phénomène de l’absentéisme pour le réduire, en vue d’une amélioration des performances de l’administration publique.
Deux communications ont marqué les travaux de cette tribune d’échange : «Gestion du temps dans l’administration publique béninoise : il est temps qu’on arrête le gaspillage» présentée par M. Emmanuel Guidibi et «Valeurs du travail et réalité socio-organisationnelle : l’absentéisme est-il une fatalité ?» donnée par l’auteur de l’ouvrage, Mme Pognon qui a par ailleurs présenté à l’assistance son livre. L’absentéisme ne peut laisser aucun bon gestionnaire indifférent. Il est devenu «structurel et le goût du travail se perd» constate Mme Pognon. Elle poursuit : «Malgré les multiples réformes mises en œuvre du gouvernement béninois pour rendre l’administration publique plus performante, de nombreux dysfonctionnements comportementaux entravent la réussite des initiatives visant à remettre les travailleurs dans une dynamique de production et de rentabilité et les faire réellement participer au développement économique». Ici, Emmanuel Guidibi, le deuxième communicateur de cette tribune énonce les causes profondes du comportement de perte de temps dans l’administration publique du Bénin. Au plan général, constate-t-il, le phénomène est dû à la gestion non axée sur les objectifs et l’obligation de résultat, la politisation et la corruption. Les causes spécifiques à la gestion du temps dans l’administration publique, selon M. Guidibi, ont noms : «Faible recours à la planification, grand nombre de niveaux hiérarchiques, grand nombre de réunions, beaucoup de visiteurs, grand nombre d’appels téléphoniques privés, mode inadéquat de traitement du courrier et discussions entre collègues, perception du temps selon laquelle le temps appartient à Dieu, culture administrative où la ‘béninoiserie’ n’encourage pas la performance, l’attachement à la valeur de la reconnaissance et le mépris de l’ingratitude sont sans doute à l’origine du phénomène dit de la petite corruption». Un état des lieux qui fait dire à Mme Pognon que : « tout le monde reconnaît que plus rien n’est à sa place. Les attitudes et comportements qui contribuent à l’inefficacité et à l’échec d’une organisation rationnelle du service public et de la productivité sont identifiés : corruption, paresse, retard, absence, injustice sociale, attrait du gain facile…».
Ces divers facteurs ont des conséquences aussi bien sur l’Etat que sur les usagers de l’administration publique. Pour le communicateur Guidibi, «la perte de temps annuelle dans l’administration publique béninoise occasionne un coût d’opportunité dont l’équivalent en terme d’emplois potentiels varie de 10.000 à 13.000 postes à plein temps». Il ajoute : «En perdant du temps, les fonctionnaires volent non seulement l’Etat, car ils reçoivent un salaire qu’ils ne méritent qu’en partie, mais lui causent aussi et surtout un gap important en matière de financement. Aux ménages et opérateurs économiques, la perte de temps occasionne des coûts subjectifs et objectifs notamment financiers. Le coût financier subi par les opérateurs économiques est bien entendu plus important».
Selon une étude du Pnud réalisée en 2005 par le cabinet de M Guidibi, l’administration publique perd 73,2 milliards de francs CFA par an. Mais «que faire pour rattraper la situation et réduire l’absentéisme, les retards, la désaffection à l’égard du travail», s’est interrogée Mme Pognon ? Puis elle propose trois axes pour sortir de l’impasse : «redonner au travail sa valeur, construire une nouvelle identité pour l’administration publique et former à la citoyenneté pour faciliter l’appropriation des vrais changements dont nous avons besoin».
Beaucoup de recommandations ont été faites au cours de ces assises par les communicateurs et également par les participants répartis en carrefours. On peut retenir entre autres : instaurer le travail par objectifs en lieu et place du travail par activités, instaurer l’obligation de résultats, mettre en place un système fiable d’évaluation des performances individuelle et organisationnelle, mettre en place un mécanisme efficace d’avancement et de suivi de carrière fondé sur la performance individuelle, dépolitiser l’administration publique béninoise, lutter contre la petite corruption, renforcer les capacités des fonctionnaires et surtout des cadres en techniques de planification, réglementer les visites privées au cours des heures de travail, réglementer l’usage du téléphone dans les administrations publiques, moderniser le mode de diffusion interne de l’information, limiter les discussions pendant les pauses.
L’œuvre de Mme Pognon vient ainsi de donner au ministère de la réforme administrative, à en croire le secrétaire général du ministère, l’opportunité de relancer le débat sur la gestion du temps dans l’administration béninoise. Mais il reste, comme l’affirme M. Guidibi, que «si des avancées majeures sont réalisées au niveau global, la gestion du temps s’en trouvera améliorée». Et Mme Pognon d’insister sur l’exemplarité : «Faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais : ce n’est pas un principe efficace d’éducation encore moins de motivation au travail».
Guy Dossou-Yovo
Promotion de la mécanisation agricole au Bénin : Quel espoir ?
http://www.lacroixdubenin.com/990_QuelEspoir.html
Depuis quelques jours le président Boni Yayi a entamé une tournée sur toute l’étendue du territoire pour parler des actions entreprises dans le cadre de la révolution verte au pays. Pour ce faire il a dans ses bagages quelques machines agricoles à mettre à la disposition des paysans pour booster la production agricole. Tout en reconnaissant que la mécanisation agricole en soi est une bonne chose pour l’agriculture, Dr Jean Odjo, ingénieur agronome, dans une réflexion, analyse que son succès dépend de certaines conditions à réunir.
Depuis un certain temps, le pays tout entier suit avec une attention soutenue les préparatifs en cours pour le programme de promotion de la mécanisation agricole. Il est rare qu’un jour passe sans que les media de la place n’en fassent écho avec force bruit. Il est vrai que les efforts de l’administration actuelle visant à redynamiser la production agricole suscitent un vif intérêt au niveau du peuple en général, les laborieuses populations des zones rurales en particulier.
On apprend que 390 tracteurs, 250 motoculteurs, 300 débroussailleuses, 40 faucheuses de riz, 40 charrues à soc, 60 remorques agricoles, etc, sont déjà à portée de main pour ce programme.
Le mérite de l’option
Il faut reconnaître honnêtement que l’option faite par le gouvernement, pour accroître la productivité en agriculture et la production globale dans ce domaine d’activité qui occupe plus de 60% de la main d’œuvre active du pays ne manque pas de mérite. Oublions volontiers la batterie de critiques suffisamment galvaudées quant à la nature hors d’âge de nos outils agricoles. La question de fond est qu’il urge de moderniser ce secteur de l’économie qui, non seulement fournit à la nation l’alimentation essentielle, mais aussi les produits majeurs d’exportation (environ 50% des exportations). La récente crise alimentaire a pu perpétrer son forfait chez nous du fait des contingences conjoncturelles, il est vrai, mais surtout à cause des insuffisances structurelles au niveau du développement rural entre autres. Le pays ne peut se payer le luxe de laisser la situation perdurer puisque les ressources ne manquent pas en la matière. Par exemple, selon les chiffres officiels, sur les 8,3 millions d’hectares de terre arable et pâturable, seulement 1,3 millions sont cultivées annuellement du fait des moyens archaïques mis en œuvre. Il en résulte fatalement une base productrice agricole très étriquée et des limites réelles quant à la capacité exportatrice du pays.
Notre élevage, quant à lui, ne fournit guère à chaque Béninois par an, du moins théoriquement, que 7 kg de viande, 2 litres de lait et 7 œufs. Soit nettement en dessous de son besoin mensuel moyen. D’un autre côté, même si depuis un temps récent, les productions de la pêche sont estimées couvrir grosso modo environ 75% de la consommation nationale, des efforts de modernisation sont également attendus dans ce sous secteur qui regorge de ressources naturelles.
Au total, la révolution verte est effectivement une nécessité objective chez nous, strictement au vu de nos réalités propres.
Le programme de promotion de la mécanisation agricole (Ppma) naissant entend s’inscrire dans ce cadre. Aussi cette initiative de l’exécutif est-elle fondamentalement justifiée. Mais, l’orientation que prend ce programme est-elle appropriée? Telle est la question de fond qui décidera de son sort.
Trois conditions pour la réussite de la mécanisation agricole
C’est un fait que la mécanisation agricole est un passage obligé pour la révolution verte dans un pays comme le nôtre, disons-nous. Mais, l’expérience des pays occidentaux (Grande-Bretagne, Allemagne, Etats-Unis d’Amérique, etc.) et asiatiques (Vietnam, Malaisie, etc.) suggère que la mécanisation agricole ne peut être réalisée avec succès que sous des conditions données dont : l’engagement conséquent des dirigeants politiques pour le progrès de la nation, la réalisation effective de la réforme agraire, la formation adéquate, l’encadrement continu et la sauvegarde permanente des intérêts des exploitants ruraux.
Discutons le premier point de ces trois conditions.
C’est la condition nécessaire pour mener avec succès tout programme quel qu’il soit (politique, économique, social, etc.). Il s’agit ici que la super structure soit responsable et que les dirigeants politiques promeuvent les intérêts généraux de la nation, les placent au-dessus de tout ou, à tout le moins, lient leurs intérêts personnels à ces intérêts généraux. C’est vrai qu’il faille être volontariste pour le faire. Mais il faut aller plus loin car le volontarisme à lui seul ne saurait y mener. De plus, la promotion des intérêts généraux pour le progrès de la nation est une question de choix qui n’a rien à voir avec le populisme et encore moins l’électoralisme. C’est une attitude qui tient compte de la connaissance profonde des réalités et qui, lorsqu’elle est adoptée, est visible, lisible et suscite l’adhésion opiniâtre des populations aux programmes du régime. Le cas d’espèce qui vient à l’esprit dans la sous-région est l’engagement des dirigeants politiques du Ghana après l’indépendance. Cela permit à ce pays de faire des progrès spectaculaires et de se mesurer en termes de produit intérieur brut (Pib) à maints pays asiatiques qui sont aujourd’hui parmi les plus avancés de cette partie du globe. Cette situation au sommet imprima alors à la base l’esprit de responsabilité, de patriotisme et de discipline. Quoique la situation politique dans ce pays ait pris une autre tournure ultérieurement, le citoyen ghanéen adulte en porte encore les vestiges, environ 40 ans après. Ainsi, ce qui se passe au sommet influence la situation à la base. C’est-à-dire, tel sommet, telle base. Les populations ont en effet à l’œil leurs dirigeants politiques. Elles voient tout et savent tout les concernant. Aussi est-il illusoire pour des dirigeants qui courent derrière des intérêts cupides d’exhorter leurs citoyens au progrès de la nation à travers l’exécution de programmes de développement. Dans ces conditions, l’avenir de tels programmes est incertain. Voilà pourquoi, pour que de telles entreprises de développement réussissent, les dirigeants politiques doivent donner la preuve de leur amour sincère et non politicien pour la nation et de leur détermination à la faire progresser, que ce soit sur la voie capitaliste ou autre. N’oublions pas que les grands pays capitalistes ont vite progressé grâce au nationalisme de leurs bourgeoisies. C’est-à-dire du fait que celles-ci ont lié leurs intérêts à ceux de leur nation, ayant le pouvoir d’Etat en leur main. Aujourd’hui encore, c’est grâce au nationalisme que de nombreux pays asiatiques avancent. Chez nous aussi, l’engagement responsable des dirigeants politiques pour le progrès de la nation est la condition sine qua non pour le succès de nos programmes de développement; y compris la mécanisation agricole qui n’est donc pas une simple question de machines; mais bel et bien une question de disposition d’esprit, de choix moral, une question d’hommes avant tout.
Venons-en à la deuxième condition : la réalisation effective de la réforme agraire. Il est un fait que rien de durable n’est réalisable sur des terres dont la forme de propriété est plutôt énigmatique incertaine. D’autre part, on ne voit pas comment un enchevêtrement de lopins de terre d’un demi hectare de superficie chacun peut se prêter à une excellente mécanisation. On gagnerait à se convaincre que la réforme agraire qui résout d’un seul coup la question de la propriété des terres et de leur disposition relative pour la facilitation de l’usage d’engins agricoles, est indispensable et est un passage obligé pour le succès de la mécanisation agricole. Ce serait un leurre de croire qu’il suffit d’acquérir un grand nombre de tracteurs et autres accessoires pour faire du pays une « puissance agricole ». Avant le Bénin, de nombreux pays africains ont importé et continuent d’importer des tracteurs. Pour autant, ils ne sont pas devenus des « puissances agricoles » du continent au sens où veulent le faire entendre ceux qui trompent les pouvoirs politiques ou les populations pour des intérêts cupides. Prenons le cas du grand voisin de l’Est. Depuis le boom pétrolier du milieu des années 70, des tracteurs n’arrêtent pas d’y pénétrer massivement. Malgré cela, le pays peine à rééditer ses glorieuses performances agricoles des années 60. Les célèbres pyramides d’arachides de Kano d’antan continuent d’être des exploits du passé. Le rang de deuxième exportateur mondial d’huile de palme après le Bénin des années 60 est oublié là-bas. Pourtant, le parc d’engins agricoles du Grand Frère compte, par milliers, les célèbres marques telles que : MF (Massey Ferguson) d’origine britannique ainsi que d’Argentine très tropicalisées, Fiat : d’origine italienne connue pour sa rusticité, le téméraire Bielaruss (d’origine russe), etc. Le pays a même installé à Bauchi (dans les années 80) au Nord, l’industrie complète d’assemblage des tracteurs Steyr d’origine autrichienne. Malgré tout, le Nigeria est le plus grand importateur mondial de riz ! De plus, le richissime nigérian, importateur de sucre et d’autres denrées alimentaires dans ce pays, passerait pour être l’homme le plus riche au monde pour l’année 2008. Tellement ses affaires sont florissantes. En tout cas, soit dit en passant, si éventuellement tel était le cas, il réaliserait alors ce score pour la race noire, la première fois dans l’histoire. Mais il importe de souligner à nouveau qu’il doit sa fortune aux activités d’importations tous azimuts de denrées alimentaires qui, pour l’essentiel, peuvent être produites dans un pays où les ressources naturelles à cet effet surabondent, où les gros engins agricoles d’aménagement tels que les Carterpillars, les Fiat allis, les Cummins et autres sont légion et où les tracteurs courent les pistes rurales relativement bien entretenues du sud au nord.
Le lecteur comprend aisément qu’il en ait ainsi vraisemblablement parce que les conditions matérielles et morales fondamentales, préalables au succès de la mécanisation agricole ne sont pas réunies. Parmi elles, disons-nous, l’engagement conséquent des dirigeants politiques pour le progrès de la nation, la réalisation effective de la réforme agraire etc. Dans les pays où ces conditions sont relativement satisfaites, c’est que l’on a mis les bœufs avant la charrue comme il se doit et, généralement, la mécanisation agricole est rarement un échec lamentable. Le cas du Brésil qui est un pays émergent est un exemple patent. Là-bas, les exploitations agricoles modernes s’étendent sur des milliers d’hectares. Les engins agricoles y évoluent facilement. Les capitaux d’Amérique du Nord se bousculent pour y pénétrer. Le pays est l’un des plus gros producteurs et exportateurs mondiaux de produits alimentaires (soja, maïs, sucre, etc.). De même, si la Malaisie (comme l’Indonésie, et autres pays asiatiques) arrive à inonder le marché mondial d’huile végétale toute l’année, il ne faut pas mettre cette performance sur le seul compte de la clémence du climat. C’est avant tout parce que le pays a pu résoudre l’épineuse question de la propriété des terres et de leur disposition relative sur environ un demi million d’hectares pour la production du palmier à huile.
On ne perd rien à insister à nouveau que l’enjeu de la réforme agraire est très sérieux. En effet, sans elle, les engins modernes ne pourraient évoluer pleinement sur les champs, les capitaux tant désirés pour accroître la production ne sauraient pénétrer massivement les zones rurales. De fait, les activités de ce secteur qui, pour l’essentiel, s’inscrivent depuis des générations dans le mode de production marchand simple, ne connaîtront pas une amélioration sensible. C’est dire que la production systématique pour le marché traînera toujours les pas dans ce domaine majeur de notre économie. Il va sans dire que l’agro-industrie en sera affectée et l’Afrique continuera à briller par son absence ou presque (moins de 2%) dans les échanges mondiaux formels.
En tout cas, ce qui se passe actuellement au Zimbabwe doit retenir notre attention quant à l’importance et à la délicatesse de la réforme agraire.
Cela nous amène à la troisième condition, à savoir, la formation adéquate, l’encadrement continu et la sauvegarde permanente des intérêts des exploitants ruraux.
Avec les progrès de la science et de la technologie, la mécanisation agricole est devenue le point clé pour le développement de la production agricole. L’usage de tracteurs en est un des aspects les plus importants. Au niveau du développement rural, la mécanisation agricole est l’aspect fondamental du développement des forces productives. Celles-ci impliquent deux volets : d’un côté les machines (tracteurs, divers accessoires, appareils volants, etc.) et de l’autre l’homme. Comme en toutes choses, l’homme est l’acteur principal dans la mécanisation agricole. A tout instant, ce qui est important chez l’homme, c’est l’état moral qu’induit à son niveau la marche des choses dans la cité. Viennent après son degré de préparation technique et le soutien dont il bénéficie des pouvoirs publics pour participer au programme de mécanisation agricole. C’est en fait l’union de ces deux choses, l’une subjective et l’autre objective qui décide de l’avenir du programme. Prenons l’exemple du Zimbabwe cité plus haut pour étayer ce propos. Suite à la victoire de la lutte du peuple zimbabwéen contre ses oppresseurs, l’administration en place a procédé à la réforme agraire pour réparer l’injustice imposée à la majorité des populations rurales par l’ancien régime raciste de la Rhodésie. Mais, des problèmes objectifs sont apparus. Parmi eux, le faible niveau de préparation technique et le manque de moyens des nouveaux exploitants agricoles bénéficiaires des terres redistribuées. Il s’en suit que la production agricole marque le pas dans ce pays jadis grenier de toute l’Afrique Australe. Des problèmes économiques, politiques et sociaux n’ont pas tardé à faire surface. Le peuple béninois comme tous les peuples africains est convaincu que le peuple zimbabwéen saura puiser dans sa riche expérience et dans l’expérience des peuples de par le monde pour panser ses plaies pour son bonheur et le progrès de l’Afrique. Même si c’est vite dit et schématisé à l’extrême, cet exemple est cité pour illustrer l’importance de la préparation technique et de l’équipement des acteurs ruraux à tout point de vue pour le succès de la mécanisation agraire.
L’effet du programme sera marginal sur le développement rural
Faut-il croire que ce programme connaîtra le même sort que celui du palmier à huile qui impliquait des hommes d’affaires malaisiens ? La réponse est non. Non, car il n’est pas juste d’être nihiliste. J’avais publié, en son temps, un article sur le programme d’extension de la culture du palmier à huile jusqu’au Zou, pour mettre en évidence que dans les conditions matérielles actuelles et pour des raisons techniques (pourtant solubles), ce programme aura du mal à aboutir. On connaît la suite. Dans le cas présent, il ne s’agit que de promouvoir la mécanisation agricole. Néanmoins, pour les raisons évoquées plus haut, cette promotion connaîtra de sérieuses limites. Par rapport au volume de fonds injectés (plus de sept milliards cinq cent millions de francs cfa), les résultats paraitront plutôt modestes. Les tracteurs et leurs accessoires ne pourront pas s’exécuter pleinement pour des raisons évidentes. La tendance sera plutôt à la disproportion entre, d’un côté le temps de travail des opérateurs et les moyens consommés et de l’autre les résultats obtenus.
Par ailleurs, le mode de distribution envisagé pour les engins laisse la porte ouverte à la politique partisane, aux intrigues et aux jeux d’influence dans une affaire supposée être purement technique. Il est évident que cela pourrait mettre à mal l’objectif fondamental du programme. De plus, la dispersion des engins sur toute l’étendue du territoire n’aura pas que des avantages. Il est à craindre, en effet, que rien de substantiel et d’impressionnant n’apparaisse en un seul lieu, sur une large superficie, pour inciter à la modernisation de la production agricole.
Quoique l’importation des 390 tracteurs et autres équipements soit un bon pas en avant pour notre agriculture, presque 50 ans après l’indépendance, il faut dire que le bruit qu’on fait autour est plutôt disproportionné. En effet, sur de larges étendues, il faut un tracteur et un jeu complet d’accessoires pour quelques 30 hectares de céréales, par exemple pendant une saison, du semis à la récolte. C’est-à-dire qu’au mieux, les 3910 tracteurs ne couvriraient guère qu’environ 12000 hectares (par saison). Soit 1% des superficies totales cultivées annuellement dans le pays (1,3 millions d’hectares). D’autre part, les petits exploitants constituent, chez nous, comme presque partout dans la sous-région, le gros lot des producteurs de nos vivres. Ils exploitent généralement moins d’un hectare de terre souvent non dessouché. Le comble est que leurs champs sont si disséminés que même s’il était possible d’y utiliser des tracteurs, ce serait un véritable pari qu’un tracteur couvre trois champs par jour, c’est-à-dire environ trois hectares. Alors que, sur de larges surfaces, un tracteur de puissance moyenne (environ 65 chevaux) peut labourer quelques six hectares par jour avec 50 litres de gaz oil de consommation prévisible du matin au soir. Ce n’est pas tout. Il faut tenir compte du fait que souvent, deux labours sont nécessaires avec un herbage si l’on veut s’assurer une assez bonne préparation de terre avant le semis. Toutes ces opérations qui doivent nécessairement se dérouler dans un laps de temps (mars-avril au sud) pour tous les exploitants ruraux producteurs de céréales par exemple, impliquent au moins 150 litres de gaz oil pour trois champs (non contigus) d’environ un hectare chacun. Soit plus de 60000 F rien que pour la consommation en carburant pour les trois champs ou 20000 F par petit paysan pour la première saison pluvieuse (au sud). La question est de savoir à quelles qualités d’intrants, à quel niveau de pratiques culturales (irrigation, etc.) peuvent accéder ces petits exploitants pour atteindre un rendement justifiant de tels investissements si éventuellement ils trouvaient le financement (20000 F) ?
Il est clair que la pauvreté et le mode actuel d’occupation des terres excluent les petits producteurs de ce programme. Pourtant, ce sont essentiellement eux qui nourrissent la nation. Le programme ne prend donc pas en compte les aspects fondamentaux de nos réalités et de la production alimentaire dans notre pays, pour ne donner que cet exemple. Aussi, l’optimisme, quant à ce programme, doit être mesuré.
Inutile de dire qu’il est fait à dessein dans le développement précédent, l’économie des effets de la bureaucratie, de la recherche de gains parallèles par les tractoristes, des problèmes d’entretien des engins, de pièces de recharge, de formation des agents impliqués, d’impraticabilité de pistes rurales, etc. Matériellement partant, l’effet de ce programme sera, dans le meilleur des cas, plutôt marginal sur le développement rural si le tir n’est pas rectifié. Prédire que l’on fera du Bénin «une puissance agricole» à l’aide de tels programmes, c’est prendre des vessies pour des lanternes.
En tout cas, au vu de nos réalités actuelles, la mécanisation agricole sans la réforme agraire aura un impact plutôt limité, car ce préalable constitue un nœud gordien qu’il convient, à l’évidence, de trancher.
Dr Jean Adébissi Odjo
08 mai 2009
Tableaux d’un Déséquilibre Comparé ou Monomanie du Thème Politique dans les Médias Béninois
Pourquoi Les journaux Béninois ne Parlent que de Politique à l'Exclusion des autres thèmes auxquels s'intéressent la plupart des Journaux dans des Pays Normaux ?
Les tableaux ci-dessous ont été réalisés à partir d'une simple capture d'écran des versions internet des journaux français et béninois datés du 07/05/09. Les journaux français choisis, au nombre de deux, sont : Le Monde et Libération. Les journaux béninois sont aussi au nombre de deux : Fraternité et Nouvelle Tribune. La presse est formellement et réellement libre en France, du moins libre du pouvoir politique. Au Bénin, l'un au moins des titres choisis fait partie de la ceinture contractuelle mise en place par le gouvernement du Président Yayi pour y assurer à son image et à son action gouvernementale une bienveillance stipendiée ; un contrat dont le caractère illégal et scandaleux n'est plus à démontrer.
Titre |
Rubrique afférente |
Économie | |
2. A un mois des européennes, |
Politique |
Social | |
4. «Florence est l'enjeu d'une campagne |
Social |
5. La grande intox de la gauche doctrinaire |
Politique |
6. La BCE abaisse son taux principal à 1% |
Économie |
Social | |
Social | |
Social | |
Politique | |
11. A la télé ce soir |
Média |
Conso | |
Social | |
14. Shoah: le rôle de Pie XII réévalué ? |
Histoire |
15. Foot: «une honte» pour les Anglais, |
Sport |
16. Grippe A: un tiers de |
Santé |
17. «Maintenant, chantons pour Sarkozy» |
Politique |
18. Antennes relais: moins d'ondes |
Économie |
19. Le Grand Palais installe |
Art |
20. Qui a encore droit à une voiture |
Social |
Le monde
Titre |
Rubrique afférente |
1. Européennes : .......les listes UMP |
Politique |
2. Jennifer Chary, coupable d'aimer |
Social |
3. Catherine Trautmann : "Avec Hadopi, |
Politique |
4. Trois nouveaux cas de grippe porcine |
Santé |
5. Quand Haussmann transformait Paris |
Histoire |
6. Dupont-Aignan : "Il faut supprimer |
Politique |
7. La BCE veut débloquer le crédit |
Economie |
8. Les banques renflouées par l'Etat |
Economie |
9. L'Elysée veut un code de déontologie |
Médias |
10. Diversité : après le rapport Sabeg, |
Politique |
11. L'Etat condamné pour non-respect |
Justice |
12. "C dans l'air" condamnée pour |
Justice |
13. Près de 35 000 postes de fonctionnaires |
Social |
15. Le ministère de l'enseignement |
Politique |
16. Enquête sur trois chefs d'Etat africains..... : |
Justice |
Justice | |
Justice | |
Santé | |
Politique |
Fraternité
Titre |
Rubrique afférente |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
14. La santé du G4 |
Politique |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Social |
Nouvelle Tribune
Titre |
Rubrique afférente |
Social | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
6. Déclaration Force Clé au |
Politique |
Economie | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Social | |
Politique | |
15. A propos du débauchage de... |
Politique |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique |
Un coup d'œil aux journaux français laisse voir que la colonne "Rubrique afférente" imite les couleurs de l'Arc-en-ciel.
Dans le journal Libération étiqueté de gauche, le thème politique apparaît 4 fois sur 20 ; l'Economie a une occurrence de 3/20 ; le Social 7/20; Média 1/20 ; Conso 1/20 ; Sport 1/20 ; Santé 1/20, Art 1/20.
Thème |
Eco |
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Just |
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7 |
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1 |
Dans le journal le Monde étiqueté "Centre" le thème politique apparaît 6 fois sur 20 ; l'Economie a une occurrence de 2/20 ; la Justice 5/20 ; Santé 2/20 ; Social 2/20 ; Média 1
Thème |
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Just |
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Art |
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2 |
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0 |
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Alors que dans le cas Béninois la distribution thématique est monochromatique et apparaît fort déséquilibré. Le thème politique dans les deux cas y est hégémonique et exclusif, comme le montre les tableaux ci-dessous.
Fraternité
Thème |
Eco |
Polit |
Socl |
Média |
Just |
Sport |
Conso |
Santé |
Art |
Fréqu. |
0 |
19 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
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Nouvelle Tribune
Thème |
Eco |
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Soc |
Média |
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Sport |
Conso |
Santé |
Art |
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17 |
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Le thème de la politique est dominant, pour ne pas dire unique et exclusif dans les médias béninois ; la distribution thématique est de ce fait hypertrophiée et conduit à ce qu'il faut bien appeler la monomanie du thème politique. Pourquoi cette focalisation excessive sur la Politique au Bénin ? La question mérite d'être posée. Et les Réponses sont aussi variées que sociologiquement structurées. Elles se résument ici en 7 points :
1. Elle renvoie à l'origine des motivations, buts et objectifs de la Création des journaux
2. Tout se passe comme si nous avions affaire à un fonctionnement cannibale d'une Communication de classe fermée sur elle-même, qui se nourrit de ses propres sécrétions.
3. Elle pose le problème économique du qui peut acheter un journal, de qui peut le lire ; ce qui traduit le fait que la facilité d'avoir l'argent de se payer un journal est donné surtout aux membres de cette classe.
4. Dès lors se crée une sous-classe de courtiers de l'information politique, formée de journalistes, homme de médias et assimilés qui exploitent l'appétit et la demande d'information politique de la classe fermée des hommes politique.
5. La question financière est sous-jacente, et montre que la politique est finalement, comme en Afrique, la plus grande affaire capitaliste rentable, peut-être la seule, ce qui explique bien pourquoi l'Afrique ne peut pas se développer. Car, en tant que source de revenus démesurés pour une minorité qui a fait main basse sur les bien publics et prospère dans le jeu cynique et héréditaire de son détournement illégal, la politique ne peut ainsi conçue, apporter le développement à une société entière.
6. Il s'agit bien d'un marché où les hommes de médias offrent un produit conçu et réalisé pour satisfaire les attentes mais aussi les besoins pressants d'une classe de voleurs politiques -- ce qui est un pléonasme en Afrique.
7. Cette conception de la Presse et de l'information n'est pas sans contaminer la représentation sociale du savoir, de la pensée, et de la création intellectuelle. En effet, outre l'énorme gâchis que constituent la désertion et l'abandon des autres thèmes devenus orphelin de la demande sociale de connaissance, on en arrive progressivement à une naturalisation mesquine, aveugle et dérisoire de ce qui en soit est, plus qu'une dérive, une perversion épistémologique . L'exemple de cette perversion épistémologique est donnée dans la presse elle-même, qui en matière de publicité sur la publication de livres, ne fait en toute logique échos qu'aux livres politiques ; mais pire, une presse qui a considéré que le fait littéraire le plus important de ces derniers mois résidaient dans la publication de livres politiques par des hommes politiques de haut niveau. Autrement dit,pour cette presse, c'est à dire pour ce qui se dit Presse au Bénin, le savoir est politique, au sens étroit du terme ou n'est pas. Telle est -- on en convient la perversité suprême de cette perversité épistémologique !
Au total, au Bénin, les médias semblent n'exister que pour parler de politique. Les hommes politiques, classe de voleurs qui en a les moyens les créent pour leur propre usage, et emploient directement ou indirectement une sous-classe de courtiers de l'information autoproclamés journalistes, et dont l'incompétence notoire et caractérisée est à la mesure de l'exclusivité de leur passion pour le seul thème politique, érigé en fonds de commerce. Aucun pays ne peut avancer d'un iota avec une telle situation. C'est dommage même d'avoir à le rappeler. C'est vrai qu'en Afrique, et plus particulièrement sur ce qui est conçu comme culture lettrée ou savante sévit encore plus qu'ailleurs le clivage du pays en pays réel et pays putatif. Mais tout dépend de ce qu'on veut, si nous ne changeons pas nous reproduirons de génération en génération les mêmes bêtises qui nous ont maintenus dans la domination et l'exploitation des autres. Dans tous les pays du monde anciennement non-occidentaux qui ont émergé, - Japon, Corée, Inde, Chine, etc. - les gens essaient d'impliquer le peuple dans la construction d'un monde de valeurs et de culture vécues et partagées. La politique a sa sphère qui est respectable ; mais elle ne saurait effacer celle des autres qui constituent la vie-même. A défaut de le savoir et vite nous périrons !
Binason Avèkes
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Pouvoir politique et pouvoir médiatique
08-05-2009 01:52
Le Bénin, en la matière, ne constitue pas une exception : le pouvoir politique et la presse, tous médias confondus, en tous temps et en tous lieux dans le monde, ont entretenu et entretiennent des rapports ambigus. C’est d’abord qu’il s’agit de deux pouvoirs habités par le souci de s’affirmer en délimitant leur territoire respectif.
L’un, en l’occurrence le pouvoir politique, est à regarder comme gestionnaire des intérêts souvent contraires des diverses forces à l’œuvre dans une société. L’autre, le pouvoir médiatique, se veut le garant du droit du public à savoir, à comprendre et à se rendre apte à faire des choix informés.
Le pouvoir politique a prioritairement un besoin de communication. Cela consiste à ne retenir comme méritant d’être dit ou d’être su à son sujet, par toutes les ficelles articulées de la propagande, que ce qui le valorise et soigne son image. Le pouvoir médiatique a prioritairement un souci d’information. Cela consiste à répondre, favorablement à l’exigeante demande des populations à savoir.
Quand il n’y a ni collusion ni compromis entre les deux pouvoirs, car cela arrive plus souvent qu’on ne le pense, et ce sont toujours les populations qui en font les frais, chacun se regarde à partir de son territoire, anticipant les faux pas possible de l’autre. Rare, dans ces conditions, que les deux pouvoirs tiennent en équilibre stable ou vivent en coexistence pacifique. L’un a intérêt à cacher quelque chose. L’autre a intérêt à tout dévoiler. Le clash est alors inévitable.
Le pouvoir politique a une approche sélective et manipulatrice de l’information. Ce qui le porte tout naturellement, sous le couvert de « l’intérêt supérieur de la nation » du « secret d’Etat » ou du « secret défense » à faire de la rétention de l’information. On dit et on montre ce qui vous valorise à coups de gros plans et d’arrêts sur image et on oublie tout le reste.
Le pouvoir médiatique est fort et riche de ce qu’il révèle et dévoile. D’où la nécessité d’informer le public le plus complètement et le plus honnêtement possible. D’où la nécessité, pour le journaliste d’aller au bout de sa quête d’information comme s’il s’investissait à accomplir une mission sacrée. Il n’a le doit ni de biaiser ni de tricher.
Une presse qui s’attache ainsi à tout dire ou qui cherche à le faire est, à tout le moins, dérangeante pour un pouvoir politique attaché à ne voir, à n’entendre ou à ne faire dire ou à ne montrer que ce qui l’arrange. Difficile, pour le pouvoir politique, notamment dans nos pays, d’accepter de perdre l’initiative, pour ne pas dire la face. Le pouvoir politique croit toujours disposer d’assez de moyens pour s’imposer et en imposer à tous.
Pourtant, à y regarder de plus près, le pouvoir politique n’a pas besoin de mordre sur l’espace de la presse dans le dessein de la museler, de la caporaliser ou de l’instrumentaliser si ce pouvoir s’attachait à maîtriser les deux piliers de l’action publique que sont la reddition de compte, dans un souci de transparence et la communication efficace et pertinente qui conduit à dire ce qu’on fait et à faire ce qu’on dit.
De son côté la presse n’a pas besoin, pour accomplir sa mission d’information, de s’ériger en un pôle d’opposition. Elle sortirait de son rôle si elle se réduisait à ferrailler à propos de tout et de rien contre le pouvoir politique, à épouser des querelles qui ne sont pas les siennes, à jouer les « Django » de service qui tire sur tout ce qui bouge.
Sur le terrain de l’action, en nous situant par rapport à l’ère du Renouveau démocratique, les Présidents, Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou, Boni Yayi, chacun avec sa personnalité, sa sensibilité, sa connaissance et sa compréhension des médias a eu à tisser avec la presse différents types de rapports.
Nicéphore Soglo a une approche très élitiste des choses. Il ne trouvait pas alors notre presse à la hauteur des enjeux du moment. Ces animateurs passaient à ses yeux pour des « écrivaillons ». L’injure et le dédain ont dominé les rapports entre le pouvoir et la presse.
Mathieu Kérékou demandait à la presse de le couvrir d’injure et d’opprobre, si c’était le sacrifice à consentir pour que ce journalisme de caniveaux nourrisse son homme de journaliste. Cela a tout l’air de faire dans le mépris et dans l’indifférence.
Quant à Boni Yayi, il est déjà pour un journaliste de la place « L’intrus qui connaissait la maison ». Mais pour le gros de la troupe, il est et reste l’intrus qui ne connaît pas le chemin qui conduit à la Maison des Médias. Est restée sans réponse la demande d’audience à lui adressée par les associations professionnelles, demande datant de près de trois ans. Méfiance ou réserve ? Nous sommes à l’écoute du Palais de la Marina.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 7 mai 2009
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