Investissements au Bénin : Les patrons français se méfient de Yayi
Scandale dans le secteur cotonnier : Yayi avait sanctionné Dossouhoui au lieu de Fagnon
Lire également publication d’extraits de notre article du 9 janvier 2009 "Après son échec à la Sonapra : Que peut Fagnon au MTPT’’
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Romain L. KIKI
La polémique qu’avait suscitée l’échec de la campagne cotonnière de 2006-2007 a obligé le gouvernement à calmer le peuple en désignant un responsable. Alors que les Béninois groggy, exigeaient que les auteurs du désordre qui régnait dans le secteur cotonnier soient sanctionnés, le chef de l’Etat a tout simplement trouvé en son ministre de l’Agriculture d’alors, Gaston Dossouhoui, un fusible. Ce dernier a été sauté le 29 novembre 2006. Son limogeage refait surface avec le rapport accablant des commissaires aux comptes de la Sonapra. Aujourd’hui, on peut affirmer avec certitude que, Dossouhoui a été victime de la politique de deux poids deux mesures qui caractérise la gouvernance de Yayi.
L’opinion publique sait désormais que le premier qui devait être sanctionné est bel et bien Nicaise K. Fagnon. Mais, ce dernier est resté intouchable à son poste. Même l’échec de la campagne 2007-2008 avec tout le cafouillage de la Sonapra dans la distribution des intrants n’a pas convaincu le chef de l’Etat pour sanctionner son « petit Fagnon ». Pis, c’est à une promotion ministérielle qu’il a eue droit.
A la lecture de ces faits, peut-on s’empêcher de voir la responsabilité de Yayi. La réponse est non. Si le chef de l’Etat n’est pas le coupable, il est responsable dans la mauvaise gouvernance du coton béninois. C’est lui qui a donné des ordres pour les décaissements des milliards dépensés vainement dans le secteur et nous dire qu’il n’était pas au courant de la mauvaise gouvernance à la Sonapra lui serait fatal.
Publication d’extraits de notre article du 09 janvier 2009
Après son échec à la Sonapra
Que peut Fagnon au MTPT ?
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Nommé directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) le 3 mai 2006, la miraculeuse promotion du 22 octobre 2008 de Nicaise Fagnon au ministère délégué auprès du président de la République chargé des Transports terrestres, des transports aériens et des travaux publics, n’augure rien de bon pour ce secteur stratégique. Nommé directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) le 3 mai 2006, la miraculeuse promotion du 22 octobre 2008 de Nicaise Fagnon au ministère délégué auprès du président de la République chargé des Transports terrestres, des transports aériens et des travaux publics, n’augure rien de bon pour ce secteur stratégique.
Si nous partons du postulat que toute promotion doit se faire sur la base du mérite et de l’excellence, celle de Fagnon n’est pas du tout pédagogique. Bien au contraire, elle est à l’opposé de tous les slogans creux caractéristiques du régime du changement. Nul ne dénie au chef de l’Etat sa prérogative de nommer qui il veut où il le désire et quand il le souhaite mais de grâce, il est important de tenir compte d’un certain nombre de critères dont indiscutablement l’aptitude.
De mai 2006 à octobre 2008, sans être auditeurs, tous les Béninois savent que Fagnon a échoué à la Sonapra. Malgré les dizaines de milliards du contribuable injectés dans le secteur par le président de la République pour l’aider, Fagnon n’a pas pu réussir une seule campagne cotonnière. La campagne 2006-2007 a été une catastrophe. Et comme il fallait qu’une tête tombe, au lieu de sanctionner le premier responsable du fiasco qu’il est, le chef de l’Etat a préféré sacrifier son ministre de tutelle Gaston Dossouhoui. C’était le 29 novembre 2006.
N’ayant tiré aucune leçon de ses déboires et au lieu de s’occuper de la diversification de la production agricole afin de permettre à la Sonapra de jouer son rôle intrinsèque, Fagnon s’est lancé dans une concurrence stérile contre les importateurs classiques des intrants coton. Conséquence de cet amateurisme : le retard dans la distribution et par ricochet l’échec de la campagne cotonnière 2007-2008.
Extrait de la motion des producteurs de coton sur la gestion de la campagne 2007-2008 à l’issue de leur réunion d’information tenue à Parakou le 10 mai 2007
« Vu que parmi les sociétés d’égrenage, seule la Sonapra reste encore devoir 2 milliards à la CSPR ; Constatant que le non paiement aux producteurs est principalement dû au retard de paiement de la Sonapra ; nous producteurs de coton, « Extrêmement préoccupés d’une part, par la situation de confusion sur l’arrivée à temps ou non des intrants coton au titre de la campagne en cours ; Extrêmement préoccupés d’autre part, par le fait que plus de 120.000 producteurs n’ont pas encore reçu leur argent compromettant ainsi leur motivation à produire du coton pour la campagne 2007-2008 … ; Attirons l’attention du gouvernement que suite aux perturbations occasionnées par la Sonapra et le Maep, les prix de cession des intrants ne sont pas encore fixés à cette date… Lançons un vibrant appel à tous les acteurs de la filière à se mobiliser pour barrer la route aux fauteurs de troubles… »
Dossier à suivre
Investissements au Bénin : Les patrons français se méfient de Yayi
mardi 5 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Alors qu’il a multiplié lors de sa dernière visite en France, les invites à l’endroit des investisseurs hexagonaux à s’intéresser à certains projets pour soutenir notre économie, le président Boni Yayi n’a pas pu les convaincre car depuis trois ans qu’il est aux affaires, il ne fait torpiller leurs intérêts.
Titus FOLLY
Le chef de l’Etat, Boni Yayi était récemment en France. A l’occasion d’une rencontre avec le Mouvement des entrepreneurs de France (Medef) le 22 avril dernier à Paris, il a invité les investisseurs français à venir soutenir l’économie béninoise en finançant certains grands projets. C’est pour la troisième fois qu’il fait un tel plaidoyer depuis qu’il a pris le pouvoir. Mais le dernier en date qui a eu lieu dans la capitale française avait été mal ressenti par certains patrons français qui ont désormais une dent pourrie contre le premier des Béninois qui sabote leurs intérêts.
De nos sources, il ressort qu’il y a deux catégories de patrons français qui fulminent contre Boni Yayi. Ils lui reprochent de ne rien faire pour assurer ou pour maintenir tout au moins leur monopole dans certains secteurs. Il s’agit d’abord du secteur de l’automobile et celui des routes ponts et chaussées.
Concernant le premier cas, on a appris des mêmes sources françaises, que depuis la prise des rênes du pouvoir par le chantre du changement, la société Peugeot a perdu sa position privilégiée d’antan au Bénin. Elle ne gagne plus les appels d’offre à la présidence, dans les ministères, les offices et sociétés d’Etat.
D’ailleurs, il faut dire que les appels d’offres sont rares car on a plus recours à du gré à gré. Et dans ce cas, c’est une société proche du régime qui rafle la mise. A telle enseigne que dans l’administration béninoise, les véhicules d’origine française qu’on retrouve au garage central du ministère des Finances et dans certains départements ministériels, datent de l’ère Mathieu Kérékou.
Alors que ce dernier est cité en exemple par les patrons français parce qu’il vouait une grande admiration pour les voitures produites en France, son successeur les voue aux gémonies par une francophobie déconcertante.
Ces sources vont jusqu’à tabler sur le fait que depuis trois ans qu’il est au pouvoir, Boni Yayi n’est jamais arrivé à une manifestation officielle à bord d’une 406, 407 ou d’une 607. Même si c’est une question de goût, son goût trop prononcé pour les rutilantes allemandes et japonais ne favorise pas les affaires des marques françaises.
Au-delà du secteur de l’automobile, il y a le secteur des routes, ponts et chaussées. Ici également on a sevré la société Colas au profit d’une société qui n’était pas connu du grand public. Hormis les ouvrages d’art comme les toboggans et les échangeurs qui dépassent sa compétence et son expertise, la majorité des voies à bitumer sont sous les rotules de cette fameuse société.
Outre ces secteurs clés de la présence française au Bénin, les manœuvres du pouvoir de changement pour tourner en dérision certains magnats français comme le groupe Bolloré à s’installer à leur aise dans les secteurs de la manutention et du port agacent aussi des patrons.
Voilà comment le président béninois se comporte avec les intérêts de certains patrons français. Curieusement, il fait semblant d’ignorer les coups de boutoirs qu’il porte à l’industrie française et une fois en France, demande aux investisseurs de ce pays de venir financer des projets au Bénin comme l’aéroport de Tourou à Parakou.
A analyser de près, on est tenté de conclure que le gouvernement pense que les hommes d’affaires français ne sont que des philanthropes oubliant que depuis des lustres, Charles de Gaulle a incrusté au fronton du Medef : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ».
Coopération avec les institutions de Bretton Woods : Lawani obtient six milliards pour le Bénin
7 mai 2009
La réunion de printemps des institutions de Breton Wood s’est achevée par l’augmentation de six milliards des ressources allouées au Bénin. C’est après avoir présenté la gestion locale qui a été faite de la crise financière internationale que l’argentier national Soulé Mana Lawani a obtenu ce résultat pour son pays.
Au cours de la rencontre qui s’est tenu à Washington entre le 24 et le 27 avril 2009 dernier, le ministre des finances et de l’économie a exposé dans les moindres détails comment le Bénin a traversé la crise. M. Soulé Mana Lawani a mis un accent particulier sur les dispositions prises pour atténuer les effets pervers de cette crise mondiale après avoir fait le point de la coopération béninoise avec le Fonds monétaire international. C’est suite à la clarté de son intervention et la rigueur béninoise dans la gestion de cette crise que le ministre des finances et de l’économie a gagné six milliards de plus pour le pays. Du côté des institutions de Breton Wood, on a pris la décision d’accélérer les décaissements pour appuyer le Bénin dans ses efforts de se trouver les moyens pour continuer à juguler la crise. Le ministre Soulé Mana Lawani a profité de cette sortie pour solliciter l’appui de la banque mondiale et du Fmi pour les programmes de construction de barrage d’Adjarala, le soutien du programme de la micro finance aux plus pauvres et le projet de la gratuité de la césarienne.
J-C. H (Br. Ouémé-Plateau)
Port sec à Parakou : Le 1er éléphant blanc de Yayi Boni ?
7 mai 2009
La construction du port sec de Parakou n’est pas pour demain. C’est en tout cas le constat qui se dégage de l’état actuel du site devant abriter cette infrastructure. Et il n’est pas exagéré de dire que ce projet risque d’être le premier éléphant blanc que le président Yayi Boni laisse dans la ville de Parakou.
En effet, lancés depuis le samedi 23 février 2008les travaux devraient démarrer aussitôt le lendemain, selon le promoteur de cette infrastructure, Samuel Dossou. Mais, plus d’un an après le lancement des travaux, le terrain est encore vierge. Pas d’entrepreneurs ni ouvriers, encore moins des machines sur le site du port sec de Parakou. La zone est déserte. La première pierre posée est perdue dans de hautes herbes. L’entreprise et le ministère en charge de la construction du port sec ont le site depuis son lancement par le président Yayi Boni. L’entreprise Pic-net Work limited, maître d’ouvrage en charge de la construction de ce port sec est demeurée jusqu’à présent inactive. Le chantier est abandonné à lui-même. Et aucune information n’est fournie aux Parakois. Sur le site, c’est le chant des oiseaux sautant d’un arbre à un autre qui accueille les visiteurs. La nature ayant horreur du vide, les populations riveraines occupent le site en le labourant. On aperçoit de loin des buttes d’ignames et une végétation de céréales et d’arbres. Ces derniers offrent aux visiteurs du site leurs fruits notamment les mangues et les pommes d’anacarde. Donc rien n’augure de la réalisation de ce chantier dans de brefs délais.
Flou dans l’attribution des marchés au Bénin : La société Yamen-Bénin compromet l’image du changement
Dans notre parution du mardi 24 mars 2009, nous avions fait cas du mécontentement de certains opérateurs économiques béninois face à l’injustice dont ils font constamment l’objet à cause d’un Libanais installé dans notre pays et qui est devenu presque roi dans le monde des affaires. Malgré les nombreuses démarches qu’ils ont menées pour que cette situation soit corrigée, ils se rendent compte aujourd’hui que c’est peine perdue. Une situation qui, à la longue, risque de porter un coup dur au changement.
La société Yamen-Bénin portera une tâche noire dans le bilan déjà pas reluisant du Dr Boni Yayi. En tout cas, des opérateurs économiques béninois sont désormais décidés à lui compliquer la tâche. Très connu dans le monde de la vente de véhicules d’occasion, elle est devenue depuis un moment un concurrent indésirable dans nombre de ministères où, systématiquement, des marchés sont annulés à cause d’elle. A la Sonapra, les langues se sont déliées après la privatisation de ladite société. Cela a permis de savoir que, derrière Yamen-Bénin, se cache le patron de Elisha Group qui avait fait de très bonnes affaires avec la Sonapra. Depuis la formation du gouvernement actuel, à cause de sa société, plusieurs marchés déjà attribués et qui ont d’ailleurs eu l’aval de la Direction nationale des marchés ont été annulés. Une situation qui ternit sérieusement l’image du changement et qui fait des mécontents au sein des entrepreneurs béninois de plusieurs domaines. Ces derniers auraient même adressé plusieurs correspondances au Chef de l’Etat sans suite, ce qui les conforte dans leur idée que le changement est aussi victime de cette mafia libanaise.
Un dossier à suivre.
Grégoire Amangbégnon
Journal LA PRESSE DU JOUR 07/05/09
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