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Pourquoi la croyance à l’effet du gbotémi a-t-elle la vie dure au Bénin ?
Selon Olympe Bhêly-Quenum, gbotémi est un mot ou une expression d’origine yoruba/fon qui signifie : « Ecoute-moi, Ecoute mon désir. » Une plaisanterie populaire veut que la femme soucieuse de garder son mari mette souvent du gbotémi dans son repas ; il s’agirait d’une substance dont la composition est aussi secrète que redoutable, puisque bien administrée, elle a pour effet de transformer l’homme visé en un esprit docile corps et âme, à la merci de sa conquérante (épouse, maîtresse, ou coépouse souhaitant avoir la prééminence sinon l’exclusivité de ses faveurs.)
Au-delà de la réalité d’une substance qui aurait pour effet d’assurer la soumission d’une personne à une autre - formule chimique associationiste réunissant bijectivement deux personnes, et contraire aux lois de la chimie moderne - cette substance relève avant tout d’une croyance, dirait-on superstitieuse? mais l’esprit du Béninois en est friand et la culture populaire ainsi que les mentalités en sont gorgées.
Dans un contexte culturel porté à la polygamie où l’homme a tous les pouvoirs, cette croyance peut être considérée comme une arme psychologique, et en quelque manière, comme un contre-pouvoir symbolique des femmes.
Source Les Appels du Vodou, Olympe Bhêly-Quenum, à paraître en juillet 2007.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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