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Pourquoi n’avons-nous pas les résultats de l’enquête sur l’attaque du cortège du Président de la République à Ouèssè le 15 mars 2007 ?
Parce que, quoi qu’on dise, et en dépit du discours officiel du changement, on fonctionne au mieux dans un système de rationalité très lâche, qui manque de rigueur. Sans doute aussi parce que quand les dirigeants ont parlé et parlent de changement, dans leur esprit, ils ne pensaient pas expressément au fonctionnement rationnel de nos institutions et de la société mais à une seule chose : la corruption et les affaires. Mais en dehors du fait que rien ne prouve en toute rigueur que cette corruption aujourd’hui se conjugue au passé, le changement n’a pas non plus prise sur tous les autres aspects de la société, qui touchent au bon fonctionnement de nos institutions, au respect des règles et des droits des citoyens, à la valeur accordée au droit à l’information, à la séparation des pouvoirs ; comme quoi, un vrai changement ne doit pas être hypostasié sous une seule forme, à l’exclusion de toutes les autres. C’est un tout. Sinon nous serions amenés à faire mille révolutions dans notre pays, sans bouger d’un iota.
Mais d’un autre côté, il y a l’aspect politique au sens politicien du terme; les élections législatives étant terminées et la coalition du Président ayant remporté la victoire, ce genre d’information, même judiciaire, n’a plus de valeur... L’interprétation médiatique fulgurante de l’attaque sinon sa perpétration pouvant avoir été destinée à susciter un réflexe d’adhésion à la personne de la victime supposée qu’était le Chef de l’Etat.
Dans un Etat de droit les citoyens auraient eu droit de suite dans une affaire aussi intrigante. Malheureusement, quatre mois après l’événement rien ne vient les édifier dans leurs légitimes interrogations, et tout se passe comme si le devoir d’information est passé en pertes et profits d’un hypothétique secret d’Etat.
Pr. Cossi Bio Ossè
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, © Bienvenu sur Babilown
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