Il ne fait aucun doute que la situation dans laquelle vit le Bénin aujourd’hui relève de la volonté délibérée des tenants du régime. Elle est basée sur le principe du bâton et de la carotte ou l’art de souffler le chaud et le froid. Toutes les violations des règles de la Démocratie que nous enregistrons depuis des années et qui s’amplifient au fur et à mesure que s’approche la fin du mandat de Yayi sont délibérées et vont dans ce sens. La stratégie est concertée. Elle est inspirée par l’idée qu’en Afrique, un Président parvenu au pouvoir ne perd jamais les élections, et ne cède sa place qu’à la rigueur au dernier moment constitutionnel possible. Pas avant. Cette idée sert même de justification éthique à ceux qui font violence à la volonté du peuple pour agir en accord avec leur visée. Comme nous sommes soit-disant en démocratie, ils n’iront pas jusqu’à faire un coup d’Etat militaire trop visible et impopulaire. Mais en lieu et place d’un coup d’Etat militaire, dont on laisse l’initiative aventureuse à l’opposition, quitte à la mater et à s’en servir pour emprisonner ses membres les plus influents, on préfère un coup d’Etat, constitutionnel, stratégique, électoral et politicien. Un coup d’Etat projeté de longue date, qui comporte plusieurs volets (médiatique, diplomatique, technique, numérique etc.) , et dans lequel des dizaines de milliards de francs ont été engloutis déjà !
Voici les grandes lignes de ce coup d’Etat déjà en oeuvre
- Confectionner une Lépi truquée et tronquée, truffée de dysfonctionnements et d’anomalies de toutes sortes. Imposer par la Cour constitutionnelle cette Lépi
- Convoquer le corps électoral dans des conditions de temps qui ne permettent pas à l’opposition de se retourner ; ou faire la sourde oreille à ses revendications, notamment en ce qui concerne la rectification de la Lepi. Tourner en rond en matière de concertation nationale pour préserver la paix..
- Organiser le premier tour des élections contre vents et marées le 6 mars, avec l’espoir que l’opposition la boycotte pour se proclamer vainqueur au premier tour ; ou si l’opposition ne tombe pas dans ce premier piège, aller au second tour deux semaines plus tard et gagner quoi qu’il en soit les élections
- Former un gouvernement d’ « union nationale » ou « de large ouverture » ; en bombardant par exemple Lehady Soglo Premier Ministre, Amoussou Bruno Président de l’Assemblée, Kolawolé Idji, Ministre des Affaires étrangères etc. Le but de la manœuvre étant de faire le vide autour de Monsieur Adrien Houngbédji, de casser l’UN et d’en faire le passé d’une illusion…
Même sous Hitler, ce n’était pas seulement Hitler qui était responsable des atrocités qui portent aujourd’hui son nom. Hitler n’était que le nom générique que l’on donne à ces atrocités. Ce qu’il se passe au Bénin n’est pas seulement l’œuvre du seul Yayi. Comment un seul homme peut-il envisager et réaliser tout cela ? La réussite de ce projet, dépend à la fois de la résistance effective qui lui sera opposée et de l’Union véritable qu’il trouvera en face de lui. Ceux qui troqueront la volonté du peuple, le respect de la Démocratie, l’ère du Renouveau Démocratique contre leur bon plaisir et leur satisfaction personnelle porteront devant l’histoire le même nom de famille que Yayi Boni
Asséglokan Basile
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