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Depuis une semaine, et plus particulièrement le week-end dernier, nous avons eu droit à une avalanche d’appels à une paix synonyme d’arrêt des grèves et manifestations contre les dérives du pouvoir de Boni YAYI, adressés aux travailleurs et au peuple de notre pays. Des autorités religieuses aux médiateurs du FONAC, jusqu’à Boni YAYI lui-même dans ses tournées au centre et au nord du pays, chacun répète à l’envie qu’il faut la paix, laissant entendre, dans ces conditions, que ce sont les autres, les travailleurs, les partis d’opposition qui seraient les fauteurs de guerre.
Pour notre part, au Parti Communiste du Bénin, nous avons toujours et de tout temps œuvré pour la paix, la tranquillité des travailleurs et des peuples dans les libertés et leur épanouissement. Le PCB, contrairement à ce que les voleurs crient, n’a jamais prôné ni conseillé la violence aveugle et en premier lieu. Il n’a jamais par exemple organisé et utilisé des groupes terroristes pour se "venger" lui-même des tortures qu’on a fait subir à de ses membres. Il en a appelé à la justice du peuple et jusqu’à ce jour, des hommes qui parlent de paix aujourd’hui, n’ont rien dit ni rien fait pour que justice soit rendue aux victimes sous le PRPB. Le PCB soutient et défend la nécessité historique et le droit à la violence populaire en légitime défense, contre ceux qui, comme les Pharaons d’hier, cherchent à maintenir des hommes dans l’esclavage et ne veulent pas « laisser aller le peuple ».
En ce qui concerne la situation concrète présente, quelles sont les sources de trouble à la paix et les principaux responsables ? Les causes des troubles de la paix sont facilement identifiables. Il s’agit notamment de :
1- L’extension de la faim et de la misère dans le pays : licenciements massifs de travailleurs, salaires de misère même dans le secteur public (chez les dockers), suppression de droits acquis, chômage chez des jeunes dans un pays où tout est à construire, mévente dans les marchés, bas prix d’achat des produits agricoles, augmentation du coût de la vie, etc. ; 2- Vie de lucre et arrogance des dirigeants et des groupes mafieux qui amassent des fortunes colossales en quelques mois ; 3- Pillage des ressources publiques, complicité d’escroquerie de l’épargne des populations comme dans l’affaire ICC ; 4- Gestion partisane de la chose publique avec des nominations punitives et humiliantes des non partisans du pouvoir ; 5- Exclusion des non partisans de la presse publique comme privée, achetée avec l’argent public ; 6- Attaques quotidiennes et violentes contre les libertés élémentaires : interdiction par des préfets de réunions des opposants, discours régionalistes et népotistes ; arrestations et emprisonnements des militants des autres partis comme le cas de Sèmèrè ; envoi des troupes contre des manifestants pacifiques, envoi des forces publiques pour déchirer les affiches des partis opposants ; etc. 7- Marche forcée pour brader les entreprises publiques, comme le cas actuellement de Bénin Télécom SA 8- Préparation d’élections frauduleuses et belliqueuses avec une LEPI à marche forcée ; 9- Discours contradictoires et tendancieux à propos de la disparition d’hommes et tueries d’hommes non élucidées par la garde présidentielle, etc. |
On doit ajouter l’humiliation permanente chez plus de 70% de la population qui doit être jugée par une justice corrompue, dans un droit étranger dit dans une langue étrangère au lieu de la justice connue chez eux, dite selon leurs us et coutumes et dans leur langue. On doit ajouter le refus de la publication des audits, de tout contrôle populaire de la gestion du bien public dans un pays où des dirigeants vont jusqu’à organiser le vol nuitamment des biens destinés à leurs populations sinistrées ! On doit ajouter l’abêtissement et l’abrutissement de la jeunesse avec les Nouveaux Programmes d’Etudes, jeunesse bâillonnée pendant plus de vingt ans par un règlement qui lui interdit toute action autonome à l’école, jeunesse à qui on n’a donné aucun exemple de sacrifice pour un idéal, jeunesse qu’on utilise comme mercenaires dans des marches et pour la fraude politique lors des élections.
Le responsable aujourd’hui, c’est le pouvoir de Boni YAYI, qui, avec ses partisans dits patriotes par exemple, procède à des affectations punitives contre ceux dits non partisans dans l’armée, la police, la douane, l’administration. C’est Boni YAYI qui use, à chaque fois et toutes les fois, de duplicité, parle de paix tout en poignardant dans le dos. Pendant que l’on parle de paix, l’on envoie la force publique déchirer les affiches des autres. C’est Boni YAYI qui, bien qu’ayant dit qu’avec les NPE notre pays va sombrer, continue de maintenir ces programmes et de réprimer ceux qui en exigent la suppression. C’est Boni YAYI qui force la poursuite de la LEPI contestée, la poursuite de la braderie de Bénin Télécom SA. C’est Boni YAYI qui, avec la force publique instrumentalisées, est la principale menace à la paix, le principal danger de guerre.
Alors, lorsque le peuple commence à peine à s’éveiller sans avoir rien cassé, rien détruit, lorsque les travailleurs manifestent leur mécontentement, demandent que l’on retrouve un disparu vivant et que cessent les disparitions et les crimes impunis et non élucidés, et que l’on parle de menace à la paix sans désigner le fauteur de guerre, nous osons dire que ce n’est pas humain. Il y a comme une nouvelle torture que l’on veut infliger au peuple. Lorsque que les travailleurs et le peuple en arrivent au constat que leur silence a contribué à nous précipiter dans le gouffre et se mettent péniblement et très timidement encore à vouloir sortir du précipice, crier à la violence peut ressembler à un soutien au dictateur et au voleur pour pérenniser le règne de brigands.
Que ceux qui veulent alors vraiment la paix osent, un peu comme certains groupes de chrétiens, dire à Boni YAYI : « Arrête la duplicité, arrête les mensonges à propos de la disparition de DANGNIVO, arrête la poursuite à marche forcée de la LEPI frauduleuse, arrête la braderie de Bénin Télécom, arrête les provocations et intimidations, arrête les NPE, arrête les affectations et nominations partisanes, arrête les entraves à l’élection et à la révocabilité des DG des entreprises publiques pour un contrôle populaire et indépendant de la chose publique. » Que ceux qui veulent vraiment la paix montrent qu’ils ne sont pas d’intérêts liés avec l’escroc et le fauteur de guerre et qu’ils osent et de façon audible dire à Boni YAYI: « Arrête et laisse aller les travailleurs et mon peuple ».
Cotonou, le 03 novembre 2010
Le Parti Communiste du Bénin
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