DE Forum de Discussion sur ton Site, tu n’Abriteras pas
Les sites béninois de journaux, portails ou des Journaux en ligne qui tiennent forum ne sont pas légion : on peut les compter aisément avec l’index et/ou le majeur d’une main.. Ou bien ce sont des sites de journaux ouvertement de l’opposition. Exemple 24 Heures. Ou bien ce sont des sites de Journaux généralistes mais de sensibilité proche de l’opposition, quoiqu’intellectuellement modérés et ouverts. Exemple Nouvelle Tribune. Tous les autres sites évitent scrupuleusement d’ouvrir, d’accueillir ou d’abriter des Fora. Le Portail l’Araignée était un lieu de discussion avant l’arrivée au pouvoir du régime du changement. Les Béninois d’horizon et de sensibilités divers venaient naguère y échanger leurs opinions, discuter sur des sujets d’actualité et de politique. Mais le raz de marée du changement s’est accaparé de ce site aux alentour de 2006, puis après avoir anesthésié et altéré son dynamisme intrinsèque, comme un vampire qui puise le sang de sa victime, le système abandonna le portail à son sort. De cette vampirisation, le portail n’a pu se relever, se contentant d’une livraison médiocre de banal pot pourri de l’information, à l’instar de nombreux sites béninois. Aucun des sites, portails ou Journaux en ligne de la galaxie idéologique du changement ne dispose d’un forum de discussion/débat. En fait la grande hantise des pseudo-démocrates du Changement autocratique façon Yayi est l’idée de débat. Non content de ne pas arrêter les opinions différents du sien, non content d’utiliser les médias officiels à la seule fin de propagande à ses prêtres au premier rang desquels vient son pape tout puissant, Monsieur Yayi, le régime se contente au mieux du parallélisme non dialectique des voix discordantes. On est dans un système qui a horreur de la vérité partagée et qui prospère sur le slogan “A chacun sa vérité.” Sachant que le régime usant et abusant des moyens de l’État ( Médias, Argent, et Acteurs publics) de la jouissance desquels il exclut cyniquement ses adversaires, occupe le pole du quantitatif et du bourratif, remplissant les espaces médiatiques divers de ses titres et intertitres, de ses voix et images pieuses, des faits d’armes de ses soldats de la propagande, laissant à l’opposition la portion congrue. Spéculant sur l’analphabétisme des masses et le caractère limité des exigences de qualité en matière de savoir, d’information et de culture, dont il n’a rien fait pour rehausser le standard, le régime s’en donne à cœur joie de préférer en matière médiatique le quantitatif au qualitatif. Pour se convaincre de l’effectivité de ce choix, il suffit d’observer le nombre de journaux et de titres appartenant à la galaxie du changement. A commencer par ceux du noyau dur de la propagande militante, jusqu’au cordon périphérique de la horde alimentaire des journaux et médias sous contrat !
Mais si le refus du débat peut passer inaperçu dans les journaux papier, sur les radios et télé, ce refus est choquant sur Internet. Car Internet est un outil de d’échange interactif par excellence, dont la structure de communication est horizontale. Donc la rareté des fora de discussion et débat sur les sites Internet et Portails des Journaux béninois a tout l’air d’un paradoxe ; mais le paradoxe n’est qu’apparent. En fait un simple recoupement laisse voir que naturellement les journaux du noyau idéologique du régime, ceux-là qui sont les créations de la “cellule de propagande du changement” n’ont pas de forum sur leur site internet. Et que les autres n’en ont pas non plus mais ce sont les mêmes qui sont sous contrat… On devine sans l’avoir lue, qu’une clause du contrat sous lequel le gouvernement Yayi a placé ces journaux doit avoir stipulé clairement de s’abstenir d’ouvrir, entretenir ou d’abriter sur leur site des fora de discussion ou des possibilités de répondre à un article lu, qui est quand même le B-A BA de l’offre d’information sur Internet !
Binason Avèkes
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