La Sixième Édition de la Fête des Peuples a eu lieu les 12 et 13 janvier 2007 à Cotonou. La fête des Peuples est organisée sous l’égide de l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF) que dirige Monsieur Pascal Fantodji. Elle met en jeu ici, en même temps que la culture, les représentants de ceux que la rhétorique fortement idéologisée de l’institution appelle les nationalités, parmi lesquels se trouvent « les intellectuels traditionnels », à savoir les Devins, les Guérisseurs, les Sages et autres Savants etc., et à leur tête se tiennent en équilibre les « Rois. » Ce discours très structuré ne fait pas mystère de son engagement politique. La représentation collective qu’elle charrie a la mérite d’une continuité historique et s’appuie à l’évidence sur de puissants vecteurs de liens sociaux ; mais la démarche a ses limites dans la mesure où d’une part la conscience collective d’une nation n’est pas la juxtaposition de la conscience de ses nationalités ; d’autre part, la pluralité culturelle qui se donne à voir sous un jour coloré et pittoresque n'est pas forcément politique au sens idéologique du terme, même si elle constitue un défi à l’ordre de la réalité.
Aussi, laissant délibérément de côté le terrain de la politique, rien n’empêche de vibrer au rythme immédiat de la culture. C’est ce que nous vous invitons à faire à travers le passage en revue des moments forts de cet événement d’une richesse et d’une originalité exceptionnelles.
En effet, la « Fête des Peuples est une grande manifestation culturelle qui puise sa vitalité à la source, dans les variétés caractéristiques des traditions et cultures du Bénin » Cette année, elle présente en live :
· une BENEDICTION DU ROYAUME de TADO;
· les danses spécifiques des Cours Royales :
- « HOUNGAN » de Houawé ;
- « HOUNGAN » de Djimè (Allada) ;
· des spécificités musicales et chorégraphiques de certaines nationalités et Régions du Bénin telles que :
- « GUELEDE » de Kétou ;
- « MAHOUN » d'Aklampae Xoki ;
- « ZANDRO » du Mono ;
- « SATO » et << BOGAN >> d’Agonlin ;
- « AVIVI » d'Ayou ;
- « TCHINA » de Porto-Novo ;
- « MAMMY » de Cocotomey ;
- « HOUNGANGBO » d'Adjarra ;
- « BATA » de Pobè
Dans ce chapitre, nous assistons à la cérémonie de Bénédiction de la Fête des Peuples qui va commencer. La Bénédiction passe par des mots, des gestes, des actes. Elle met en jeu une double interaction entre les vivants et les Ancêtres et entre les vivants et leur intermédiaire. Les mots sont d’abord des vœux propitiatoires prononcés debout donc en interaction avec l’auditoire. Puis les gestes sont ceux de la libation, offrande de l’élément liquide, ici une liqueur versée directement au sol, donc aux Ancêtres. La propriété de l’une d’être absorbée par l’autre est le signe de l’acheminement de l’offrande et des vœux. Désaltérer, donner à boire c’est entrer en communication, et la porte d’entrée est la terre-Mère. La troisième partie c’est l’interrogation, elle se fait par consultation des ancêtres à l’aide de morceaux de noix de kola fendue et/ou avec des cauris. Puis enfin la quatrième et dernière partie est celle de l’offrande en retour, de la communion. Le maître de céans, Monsieur Pascal Fantodji, reçoit des mains des bénisseurs les bouts de kola qu’il doit partager avec ses hôtes en signe de communion, d’unité et d’espérance. Et dans cette espérance, consolidée, la fête peut alors commencer !
Binason Avèkes
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