L’Équation du Changement

Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…

Yayi – Dictature = Kérékou + Échangeur.

75% de ce que le peuple mettait dans le slogan “ça va changer” de 2006, c’était bien sûr la corruption et l’impunité dont tout le monde convenait qu’elles avaient gangrené le régime défunt de Kérékou. Or nous apprenons aujourd’hui que, comparée à ce qu’elle était sous Kérékou,  la corruption a empiré sous le régime de Yayi Boni. Autrement dit, Yayi Boni s’est moqué des Béninois avec son “ça va changer” ; à moins que, cynique, il entendît le mot  dans le sens de “ ça va empirer !” Car dans maints domaines : corruption, impunité, liberté d’expression et des personnes, respect de la constitution, etc… le changement est allé au mieux de mal en pis et au pire de bien en mal. Pourquoi Yayi n’a-t-il pas tout fait pour marquer un point clair et décisif dans le domaine crucial de la corruption ? Et comment compte-t-il justifier ce fiasco  lamentable au regard de sa manifeste volonté de se représenter devant le suffrage du peuple ? Pense-t-il que la construction tambour battant d’un échangeur à Godomey suffira à excuser l’échec sur  le terrain symbolique et crucial de la corruption ? Et, tant qu’à faire, avec quoi va-t-il compenser son penchant dictatorial, la mauvaise santé des libertés sous son règne, l’instrumentalisation des institutions de la République, et la misère accrue du peuple  ? La balance sera difficile à établir, même si, fidèle à son habitude de banquier déchu, il utilise à fond l’argent du contribuable et autres butins de guerres mal acquis pour faire la tare. Pour lors, une chose est sûre, comparé à Kérékou, Yayi Boni ne brille pas de mille feux, et la différence laisse à désirer.  Tout compte fait, si on enlève la Dictature à Yayi, c’est comme si on ajoutait un échangeur à Kérékou, d’où l’équation : Yayi – Dictature = Kérékou + Échangeur. C’est dire que Yayi Boni n’a pas su faire oublier Kérékou ; l’un dans l’autre, chacun considéré avec ses défauts et ses qualités, Kérékou est de loin préférable à Yayi ; et reconnaître cela ce n’est pas faire l’apologie du changement, mais rester sur sa faim !

Éloi Goutchili

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