En dépit de l’opposition de ses frères de classe de la haute bourgeoisie, Boni YAYI a lancé, le 20 avril 2010, le recensement électoral. Et ce avec le soutien des puissances impérialistes notamment celles de l’Union Européenne. Le chemin apparaît ainsi balisé pour une victoire électorale frauduleuse de Boni YAYI en 2011.
Le Parti Communiste du Bénin (P C B) et la démocratie révolutionnaire avaient, depuis mai 2006 à travers une lettre ouverte signée de Pascal FANTODJI à Boni YAYI fraîchement élu, dénoncé la LEPI telle envisagée du haut vers le bas et proposé, en lieu et place, un processus intégré de bas vers le haut aux mains des comités de villages et de quartiers de ville à la base et permettant l’administration permanente de l’état civil au profit des citoyens. Cette position a été réitérée dans le dossier de proposition constitutionnelle adopté par toute la démocratie révolutionnaire le 14 septembre 2006 et qui a été adressé au Président de la République, au Président de l’Assemblée Nationale et à tous les députés.
La haute bourgeoisie, dans son ensemble, a méprisé ces propositions du P C B et des organisations démocratiques révolutionnaires et s’est engagée dans une LEPI bureaucratique où elle entendait élaborer, par consensus, un outil de fraude partagée. Mais, c’est sans compter, d’une part, avec la nature fasciste de l’homme du capital financier, Boni YAYI, et, d’autre part, la rapacité des puissances impérialistes. Celles-ci n’avaient et n’ont qu’un seul objectif : mettre la main directement sur les secteurs vitaux et stratégiques de notre économie et avoir le consentement du peuple à leur domination. C’est le seul sens des exigences de réformes claironnées sans fin et tout le temps par leurs agences, le FMI et la Banque Mondiale, à chacune de leurs missions au Bénin. Le rejet de la politique tyrannique de Boni YAYI par le peuple, l’échec du « changement » ; bref, l’affaiblissement de Boni YAYI fait de ce dernier une proie plus docile et plus manipulable. Sa volonté affichée dès son arrivée en avril 2006 de se maintenir au pouvoir après 2011 offrait aux impérialistes un élément de chantage permanent tant sur Boni YAYI que sur les autres prétendants éventuels.
Les puissances impérialistes peuvent alors jouer et jouent effectivement sur tous ces différents hauts bourgeois protagonistes. D’une part, elles soutiennent Boni YAYI dans ces préparatifs de fraude avec la LEPI en échange de la braderie par lui des secteurs vitaux de l’économie, de l’autre elles exigent des gages des autres prétendants qui n’osent pas en appeler au peuple, mais plutôt encore à ces mêmes puissances extérieures, notamment française. Ainsi, YAYI brade à Bolloré le Port, le couloir ferroviaire avec l’OCBN. ONIGBOLO, ONAB sont bradées. Bénin Télécom est programmé à être cédée à marches forcées à Bouygues. L’avis d’appel à manifestation d’intérêt pour « l’ouverture du capital » de Bénin Télécom (Cf. LA NATION du 26 avril 2010) indique la cession de 51% du capital à « un investisseur pré qualifié (opérateur Télécom) » et seulement 6% aux « partenaires privés béninois ». L’impérialisme français, tel un charognard, s’accapare de tous les bons morceaux que peut lui lâcher Boni YAYI affaibli encore au pouvoir, tout en continuant d’exiger les gages des HOUNGBEDJI et autre BIO TCHANE.
Ainsi, HOUNGBEDJI, aussitôt désigné par ses pairs béninois comme candidat, s’en va renouveler auprès du principal pion français dans la région, Blaise CAMPAORE, puis des responsables français eux-mêmes directement des gages de son servilisme.
Ainsi donc, tant Boni YAYI que les autres groupes de partis hauts bourgeois se moquent du sort des travailleurs et du peuple. YAYI poursuit sa machine légale de fraude, la LEPI par le recensement électoral dite porte-à-porte à partir du 20 avril 2010. En prévision du lancement de ce recensement électoral, le groupe « l’Union fait la Nation » (UN), dans un message en date du 17 avril 2010, réitère son opposition à cette LEPI et dénonce l’entêtement de Boni YAYI «à imposer au peuple béninois un instrument de fraude programmé pour gagner les élections en 2011 ». L’Union fait la Nation déclare qu’elle ne « s’y associera pas, prend le peuple béninois à témoin et réaffirme que toute continuation du processus (de la LEPI) dans ces conditions est un crime contre la démocratie, la paix et la stabilité dans notre pays ». Pour finir, le message déclare que « l’Union fait la Nation et le peuple béninois s’opposeront par tous les moyens à la supercherie » (Cf. Quotidien FRATERNITE n° 2673 du 19 avril 2010).
Mais, quels moyens propose l’UN au peuple après cette déclaration indignée à juste titre de l’UN? Rien que des louvoiements ou, peut-être, des préparatifs de complots putschistes comme au Niger. La création du « Cadre de Concertation pour la sauvegarde de la démocratie » par l’UN et le groupe dit ABT se base sur l’exemple nigérien où justement l’impérialisme français a joué également à la fois sur TANDJA d’un côté pour lui soutirer tout ce qu’il pouvait et le soutenir tant qu’il pouvait tenir et, de l’autre, sur les groupes d’opposants hauts bourgeois et préparer des groupes putschistes pour la fin du scénario.
Or, nulle part, le putsch ne sauvegarde la démocratie. Les putschistes tendent toujours à imposer leur diktat. Ce qui fait la démocratie, ce qui la sauvegarde, la consolide face à un pouvoir fasciste, c’est l’action populaire décidée et déterminée des travailleurs, de la jeunesse et des masses laborieuses pour renverser le tyran. C’est le soulèvement populaire, l’insurrection, un droit inaliénable et reconnu par la Constitution en vigueur, qui est la riposte nécessaire, incontournable pour la sauvegarde et la consolidation de la démocratie. Si l’on veut vraiment s’opposer par tous les moyens, si l’on reconnaît que la Cour Constitutionnelle ne garantit plus la légalité dans le pays, il faut appeler résolument le peuple à préparer partout l’insurrection, le seul moyen digne et démocratique de sauvegarde des libertés et d’émancipation populaire. C’est à cette solution qu’appelle le P C B notamment depuis que Boni YAYI s’est révélé un tyran et a déclaré avoir conduit le pays à la banqueroute financière. Le P C B appelle à œuvrer à la mise en place du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire (G R P) pour conduire le renversement populaire de Boni YAYI et satisfaire les exigences populaires de démocratie. Face à sa volonté confirmée avec la poursuite de la LEPI controversée de fraude, l’urgence de travailler de partout à l’insurrection devient évidente.
C’est pourquoi le P C B appelle les travailleurs salariés, la jeunesse, les paysans à boycotter le recensement électoral ainsi que tout le processus électoral et œuvrer à l’avènement du G R P.
A BAS LE POUVOIR FASCISTE DE BONI YAYI !
VIVE L’INSURRECTION !
VIVE LE GOUVERNEMENT REVOLUTIONNAIRE PROVISOIRE !
Cotonou, le 26 avril 2010
Le Parti Communiste du Bénin
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)
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