Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur ... :
Contre-Modèle contre Modèle
L’erreur de Yayi Boni c’est, à force d’être obsédé par sa réélection, d’avoir pris Soglo comme contre-modèle au lieu de prendre Kérékou comme modèle. Après tout Kérékou est le seul Président du renouveau à avoir été réélu. Or en dépit qu’il en aie, et peut-être parce qu’il avait été Dictateur dans une autre vie, Kérékou s’est employé à donner de lui une image nickel nationalement et internationalement reconnue à ce niveau ; de même s’est-il employé à apparaître comme un fervent apothicaire de l’équilibre régionaliste, et est passé maître dans l’art de couper le gâteau entre Salifou et Hounsou, Bio et Vidaho. Or Yayi Boni très à cran sur le thème de la réélection, n’entend pas seulement ne pas être réélu en 2011, mais aussi, ne pas donner le sentiment à chaque instant qu’il est sous ce rapport sur la mauvaise voie. Au contraire, il veut à tout instant se repaitre du sentiment rassurant que la réélection est à portée de main. Qu’aucune erreur n’est venue l’entraver. Pour autant que si Soglo a échoué c’est d’avoir fait un certain nombre d’erreurs, que lui Yayi Boni veillera à ne pas rééditer. Aussi remue-t-il ciel et terre à cet effet, oublie de gouverner dans le droit chemin, abandonne sa vocation de rassembleur, encourage ou ne décourage pas la corruption, sévit contre des ennemis réels ou imaginaires, harcèle ses opposants supposés, viole les lois de la République et les libertés individuelles, avec la seule excuse que la fin justifie les moyens. Sans préjuger du fait qu’il n’est pas pire que la moyenne des mauvais hommes politiques béninois, en dépit du fait qu’homme du changement supposé, il devait souffrir de n’avoir pas à être comparé à eux, Yayi Boni a fini par se faire une solide réputation sinon de dictateur, du moins de tyran, de Président régionaliste, qui instrumentalise sans scrupule les institutions de la République, et n’épouse pas l’esprit de la Démocratie.
On se demande dans ses conditions, si Yayi Boni ne creuse pas un peu chaque jour sa propre tombe ; car à l’issue d’une élection, la contestation ou le soupçon rédhibitoire de fraude sont inversement proportionnelles à l’image de Président Démocrate, rassembleur, et respectueux des Droits et des libertés. Ce que fut en sont temps Kérékou, et qui fit passer inaperçu toutes les fraudes et tricheries électorales qui avaient présidé à son élection en 1996, et surtout à sa réélection en 2001. Or à moins d’un miracle politique – dont on ne peut écarter la survenue – on ne voit pas comment Yayi Boni peut convaincre l’opinion de l’effectivité de sa réélection. Et c’est là son erreur capitale !
Éloi Goutchili
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