La sagesse des nations nous l’enseigne : « Si ce que tu as à dire n’est pas plus important que le silence, alors tais-toi ». Précieuse leçon de vie qui fixe les conditions à réunir, les exigences à observer si l’on veut prendre la parole ou si l’on se veut porteur d’une parole, de la parole publique notamment.
Pourquoi des acteurs de premier plan qui avaient eu longtemps le privilège, dans l’espace public de notre pays, de capter l’intérêt et l’attention de leurs compatriotes, se taisent-ils soudain ou perdent-ils subitement la voix ? N’ont-ils plus rien à dire qui soit plus important que le silence ? Ont-ils jamais eu quelque chose à dire qui soit vraiment important ? Ne sont-ils pas plus importants dans le silence que dans la parole ?
Le premier cas qui nous vient à l’esprit, dans ce jeu subtil de la parole et du silence, c’est celui de Lionel Agbo. Nous avons affaire à un homme de la parole, au sens bambara de maître de la parole. C’est toujours un régal d’entendre cet homme dont l’atout maître sur la scène publique, dans l’arène politique, demeure sa grande capacité à dire et à bien dire.
Avec ces différentes casquettes, l’homme avait une arme redoutable, sa parole qu’il avait des raisons de croire plus importante que le silence, synonyme, dans le cas d’espèce, d’indifférence voire de trahison. Il avait le sentiment d’être en mission et portait sa parole comme une récade, du nom de cette petite canne qui servait de sauf-conduit aux émissaires des rois de l’ancien royaume du Danhomê.
Mais depuis, plus rien. L’homme semble avoir disparu, corps et biens, dans l’océan d’un immense silence. Les héros sont-ils fatigués ou ont-ils donné leur langue au chat ? Qui a pu faire taire celui qui a laissé ainsi et depuis orphelins les consommateurs des produits GSM ?
Le deuxième cas est celui de Roger Gbégnonvi. Comme membre en vue de la société civile, il était une étoile qui brillait dans le vaste ciel. Au vrai, l’homme incarnait les aspirations et les attentes du plus grand nombre de nos compatriotes. Et il savait les exprimer par sa plume enchantée, par sa verve intarissable. Il était présent sur tous les fronts, visible sur tous les médias, nanti d’une parole forte, parfois inspirée, toujours engagée.
Tout d’un coup, l’homme bascula, rentra au gouvernement. Mais aussi dans des liens de solidarité qui réduisent forcément les marges de manœuvre. Mais encore dans des complicités de pouvoir qui imposent naturellement une certaine obligation de réserve. L’ancien militant de la société civile marquait désormais le pas derrière l’homme politique avant qu’il ne s’essoufflât et que sa voix ne s’enrouât. On ne peut servir deux maîtres …
Ce dédoublement désormais difficile, a pour résultat une parole embrouillée, sur l’image brouillée d’un homme qui s’est condamné à se débrouiller, vaille que vaille, pour sauver, en termes de crédit personnel, ce qui peut encore l’être.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 30 avril 2009
Colloque international sur les relations Afrique-Chine |
Vincent Foly, Directeur de publication du quotidien La Nouvelle Tribune a présenté le thème 2, intitulé : « L’état de la liberté de la presse; pourquoi le déclassement du Bénin par Reporters sans frontière » Il a estimé que le Bénin a reculé du fait de la violation des droits de l’Homme, la politisation des chaînes de télévision publiques et l’absence des débats contradictoires. Il a mis l’accent sur le manque de liberté des journalistes; selon lui, les accords signés avec certains organes de presse privée par le gouvernement constituent une atteinte à la démocratie. Sans le classement de Reporters sans frontière, la presse béninoise doit se mobiliser pour gagner le combat de la liberté de presse ainsi que celui de la qualité. |
Les acteurs des médias apprécient le classement du Bénin
En prélude de la fête internationale de la liberté de la presse, les professionnels des médias se sont réunis et ont échangé sur le thème central qu’est « Acquis et difficultés de la presse béninoise ». Le thème retenu par La communauté internationale est « Médias, dialogue et compréhension mutuelle ». Dans son allocution d’ouverture, le président de l’Union des professionnels des médias du bénin (Upmb), Brice Houssou, a tracé la vie des organes de presse écrite à l’avènement du renouveau démocratique depuis une vingtaine d’années. Et, la démonopolisation des ondes à son tour, est venue consacrer la pluralité des médias audiovisuels au grand bonheur des populations.
Il a d’abord évoqué le rang très peu honorifique qu’a occupé le Bénin dans le classement du reporter sans frontière. Il dit que la presse béninoise est politisée dans son ensemble et les formations politiques qui s’opposent à l’action du pouvoir exécutif estiment parlent de la monopolisation et le bâillonnement de la presse béninoise. Il interpelle les acteurs intervenants dans la protection et la garantie de la liberté de presse à prendre conscience de leur rôle afin d’éviter que l’image de « laboratoire de démocratie » de notre pays avec sa presse plurielle ne s’éteigne. Le représentant du ministre de la communication et des technologies nouvelles, René Bewa, a félicité l’Upmb pour les efforts accomplis jusque-là.
Plusieurs communications ont été présentées lors de la séance.
Brice Dossou-Gouin (Stg)
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