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Entretien avec M. Paul Hounguèvou, Sg/Synass Cnss: “Le Dg Gabriel conduit la Cnss à la ruine”
Publié le 29 avril 2009
Ça va très mal à la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnss). La gestion du directeur général de cette institution étatique suscite beaucoup de remous au sein des travailleurs. ” 5 millions de Francs Cfa de salaire mensuel, 400.000Fcfa de frais de logement par mois endossés par la Cnss et plein d’autres primes illégalement perçues, le Dg/Cnss, Monsieur Gabriel Ousmane-Moussa vit dans un luxe insolent qui conduit l’institution à la ruine ” selon les propos de M. Paul Hounguèvou, secrétaire général du Syndicat national des agents de la Caisse nationale de sécurité sociale (Synass/Cnss). Après des révélations époustouflantes sur la gestion de cette structure étatique, Paul Hounguèvou s’est prêté à nos questions et donne 48 heures au Dg pour déposer sa démission.
L’Evénement Précis : Comment se porte le Synass/Cnss que vous dirigez aujourd’hui ?
Paul Hounguèvou : Disons que le Synass, entendez Syndicat national des agents de la Caisse nationale de sécurité sociale est un vieux syndicat né depuis 1974, qui vit et qui fait son chemin. C’est un syndicat responsable qui parle très peu. Mais lorsque le Synass est à bout de souffle par rapport à la gestion de la maison, il sort de son mutisme et porte l’information sur la place publique.
Depuis quelques jours, il y a des informations qui sont distillées dans la presse et font état de ce qu’il y a une mauvaise gestion des ressources de l’institution ; mais curieusement, votre syndicat n’a rien fait pour éclairer l’opinion publique. Qu’est-ce qui se passe exactement au niveau de la Cnss ?
Je vous remercie pour cette question. Il faut dire que c’est vrai qu’on s’apprêtait pour sortir et dénoncer les choses. Mais quand vous êtes dans un environnement comme celui-ci, il faut faire très attention et savoir si ce que vous voulez faire sortir est suffisant pour que cela intéresse l’opinion publique. Maintenant, cela fait une coïncidence puisque les journaux se sont mêlés de la situation et ont même fait des interpellations au niveau du syndicat. Je crois que c’est de bonne guerre. Maintenant, revenons-en à votre question pour parler de ce qui se passe. Ce qui se passe, c’est que cette maison là, je ne sais pas si ce sont les fonds qui sont dans les comptes bancaires qui font la convoitise des uns et des autres pour qu’on ne nous laisse pas diriger librement. Les Directeurs généraux qui viennent officier dans l’institution sont toujours nommés de l’extérieur malgré la pléthore de cadres qualifiés que nous avons. Qu’il vous souvienne qu’en octobre 2006, lorsque le Dg, monsieur Gabriel Ousmane-Moussa avait été nommé par l’ex ministre de la fonction publique, M. Emmanuel Tiando, j’étais monté au créneau par la presse télévisée pour dire que le syndicat ne peut plus permettre qu’on perpétue les anciennes pratiques. Et nous avions dit que si c’est dans le souci de mieux gérer, il n’y a pas de problème. A son arrivée, nous lui avions réitéré de façon sévère, notre position pour que la maison soit vraiment bien gérée. Parce que notre politique est que nous avons plein de cadres dans la maison et nous pensons qu’on peut les laisser gérer comme cela se passe partout ailleurs dans les structures techniques. Mais, l’Etat ne nous suit pas et nomme toujours des gens de l’extérieur. Mais ce monsieur, je veux parler du Dg actuel, qui nous a fait des vœux de gestion vertueuse a oublié tout ceci. C’est un monsieur qui aujourd’hui est à près de, tenez vous tranquille ,5 millions de Francs Cfa par mois. Au-delà de cela, il est sous contrat avec l’administration générale des finances, un contrat dont le montant s’élève à près de 5 millions de Fcfa parce qu’il aurait déclaré qu’il est à près de 4 millions quand il était à la Bibe, d’où on l’a débauché, alors même que d’après nos investigations, il a purement et simplement menti à ce propos, contrairement aux documents de déclaration que la Bibe a envoyés à la Cnss relatifs au paiement des salaires de son personnel. Dans le même temps qu’il est déjà à 5 millions par mois, il est logé dans un bâtiment loué à 400.000Fcfa le mois. Il se permet également de faire des frais d’électricité et accessoires de maison à 200.000Fcfa le mois. Par exemple, pour le seul mois de juillet 2008, notre Dg, pour la seule consommation du Gsm, il a fait 1 million de Fcfa pour la communication. Cela, c’est du gigantisme que nous ne pourrons tolérer. Il se permet, parce que l’argent est à sa disposition, de faire des appels d’offre sur l’achat d’un véhicule 607 toute option que les gens n’ont pas pu prendre à 40 millions. C’est là que nous avons commencé par taper du poing sur la table. Et là où il a franchi le rubicon, en Août dernier, il s’est alloué des primes qui s’élèvent à environ 800. 000Fcfa et ce mensuellement en complément de ce que le conseil d’administration lui a attribué. C’est cela qui a fait que je suis sorti de mon mutisme parce que je ne sais pas là où il va s’arrêter. Et sur cette base là, j’ai saisi le conseil d’administration qui lui a coupé ces primes faramineuses et lui a fait payer ce qu’il a déjà touché. Moi je crois ce n’est pas normal de continuer à faire de n’importe quoi avec l’argent tout simplement parce qu’il est disponible alors que les pensionnaires de la caisse se plaignent.
Vous venez de révéler des faits extrêmement graves ; Que fait alors le Synass/Cnss, votre syndicat pour rétablir l’ordre qui est en train d’être troublé ?
Il faut dire que le Synass s’est résolument engagé à aller jusqu’au bout dans l’assainissement de la gestion de cette maison. La première action d’abord, c’est une action solidaire de l’ensemble du bureau directeur de Synass. J’ai convoqué une réunion de crise le mardi 14 avril dernier et le lendemain, j’ai fait une assemblée générale du personnel. Si vous prenez aujourd’hui n’importe quel agent de la Cnss, il vous dira qu’il est fatigué de ce monsieur. Nous voulons profiter de cette sortie médiatique pour demander au Président de la République, qu’on vienne éjecter ce monsieur de notre maison puisque trop c’est trop. En tout cas, si on ne le fait pas, nous sommes prêts par tous les moyens possibles pour qu’il parte. Il y a dans cette maison, des cadres avérés formés dans les plus hautes écoles de sécurité sociale qui peuvent bien gérer la Cnss. Au moins, eux, ils ne voleront pas. Il faudrait qu’on sache aujourd’hui que les fonds qu’il y a ici, sont pour les travailleurs notamment les retraités et il ne faudrait pas les spolier. C’est pour cela que nous nous battons. Il y avait eu l’affaire tonitruante de vente de parcelles de la caisse connue de tous ici. Je pense que nous avons mené le combat et aujourd’hui, cela est devenu un acquis pour nous.
Justement par rapport à cette affaire de parcelle de la caisse vendue à coup de milliards, où est ce qu’on en est actuellement puisqu’on n’entend plus rien ?
Il faut dire que le problème qui se pose sur ce dossier aujourd’hui, dès lors que c’était acheté en son temps, on avait dit que c’est exorbitant. Maintenant, c’est devenu un patrimoine de la caisse. Entre temps, lors du sommet de la Cen-Sad, la Libye a éprouvé le désir de prendre le terrain à 5 milliards. Nous avons perdu autour de 400 millions environs parce que c’était autour de 5 milliards 400 millions environs. Maintenant qu’on l’a vendu et on a même pris la peine de sortir le titre de propriété, on attend que les fonds rentrent dans les caisses de la Cnss. On craignait la sortie de cette immobilisation de nos documents parce qu’il fallait prendre la contrepartie avant de le laisser, mais, sur le bilan de 2007, le Dg s’est permis de sortir le bien mais sans encaisser en retour, la contrepartie et le bien a disparu. N’eût été notre vigilance pour attirer l’attention du conseil d’administration sur ce document, le dossier n’aurait pas suscité ce tollé général. A la date d’aujourd’hui, le conseil d’administration a fait une communication au Président de la République pour qu’on nous clarifie si la Libye a réellement payé les 5 milliards. Si oui, qu’on nous les rende. Dans le cas contraire, on va enclencher le processus de réintégration du terrain dans le patrimoine de la Caisse.
A vous suivre, on sent qu’il y a un certain malaise au sein de l’institution ; vous voulez dire alors que le bilan du Dg est entièrement négatif ?
Oui, c’est un bilan vraiment négatif. C’est un monsieur qui est venu et qui fait tout simplement une course effrénée à l’enrichissement. Nous avons entrepris en son temps avec l’ancien Dg, M. Arouna, l’informatisation de la maison pour réduire le délai de liquidation des droits des pauvres pensionnaires. C’est un dossier qui traîne toujours. Pour cette informatisation, nous avons englouti 2 milliards pour qu’on puisse avoir une informatisation digne du nom et à l’arrivée du nouveau Dg, nous lui avons signifié que cela est urgent pour les travailleurs. Mais jusqu’à présent, il ne s’occupe pas de ce dossier. Non seulement il est logé, il lance la construction de la Résidence du Dg avec un luxe insolent alors qu’il est déjà logé. Je dirai qu’il ruine tout simplement la Cnss et nous lui donnons 48 heures pour qu’il démissionne. Il fait une gestion calamiteuse et il ne faut pas se voiler la face pendant que les retraités souffrent. Des gens sont encore à 16.000Fcfa aujourd’hui comme pension minimale et lui se permet tout ça. Il va falloir qu’on arrête.
En parlant des pensionnaires de la caisse, ils souffrent le calvaire avant de rentrer en possession de leurs certificats alors qu’ils sont censés bien traités pour avoir rendu service à la nation ; qu’est-ce qui se passe monsieur le Sg ?
Moi je dis qu’il est vrai qu’aucun service de sécurité sociale n’est parfait, mais on peut mieux faire. Maintenant pour mieux faire, c’est les moyens. Les hommes et les techniciens ne manquent pas. Les finances existent également. Nous avons près d’une centaine de milliards en compte. Qu’est-ce qui empêche qu’on améliore la gestion et quand on est admis à la retraite, qu’à la semaine suivante, qu’on puisse déjà avoir ses droits ? Cela ne peut pas se passer sans un système d’informatisation intégré. Se mettre en réseau et quand on prend le dossier de quelqu’un qui est par exemple à Natitingou, qu’ici à Cotonou, qu’on puisse le prendre et le traiter. Là, le même jour, s’il réunit les conditions, il peut déjà prendre sa pension. Actuellement, on cause inutilement des tracasseries aux retraités et ils tardent à rentrer dans leurs droits. Tout ça, nous pensons que c’est harassant. Le délai de liquidation, c’est vrai qu’on fait un effort pour le raccourcir et on peut faire mieux si on a une informatisation intégrée des données. Les caisses de la sous région et de l’Afrique en général qui sont allées dans ce sens sont aujourd’hui très efficaces. Nous pensons que le Chef de l’Etat doit aussi avoir un regard sur ce dossier parce que cela rentre également dans le cadre de la réduction de la pauvreté qui vise l’atteinte des objectifs du millénaire. On ne peut pas parler de prospérité partagée lorsqu’on gère mal, lorsque par exemple des villas sont construites un peu partout et sont sans preneur et ceci à coup de milliards. Nous avons tout simplement constaté que la mauvaise gestion se perpétue à l’ère du changement et cela nous fait extrêmement mal.
Quelle est alors votre plateforme revendicative ?
A l’instant même, nous voudrions demander au Chef de l’Etat de mettre fin à la nomination des Dg de la Cnss par des gens de l’extérieur à partir de l’actuel Dg. Que désormais, les Dg soient nommés parmi les cadres et les techniciens de la maison formés sur les fonds de la caisse. Il y a par exemple un Dga qui est nommé depuis près de 15 ans. Pourquoi ne pas le nommer en attendant la nomination d’un autre. Qu’on établisse les procédures pour l’appel à candidature des Dg parmi les cadres de la maison. On n’est pas attaché à quelqu’un, mais que ce soit les cadres de la maison qui soient nommés à la tête de l’institution comme c’est le cas à la douane et d’autres sociétés d’Etat. Nous demandons également que désormais, le conseil d’administration prenne la direction de la maison pour que les Dg qui seront nommés puissent réellement être contraints à rendre compte de leur gestion et que la politique ne se mêle plus de la gestion de la caisse. Là, on pourra la gérer comme une entreprise et dans ces conditions, nous pensons que les usagers de la maison seront mieux traités
Que dites-vous en conclusion ?
Je voudrais souhaiter que la sortie médiatique que le Synass/Cnss effectuera ce jour puisse permettre au Chef de l’Etat de nous écouter. Que le ministre de tutelle, Kint Aguiar nous écoute également et que dans l’immédiat, en tout cas, nous demandons qu’en 48 heures, le Dg quitte notre maison. On lui a déjà demandé à moult occasions sa démission et il ne l’a pas fait. Mais lorsque cela ne se fera pas dans les délais que nous demandons, nous même, nous allons engager une série d’actions pour le déposer dans la rue. Et là, les autorités auraient cherché.
Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI
Cérémonie de remise de cahiers de doléances des syndicats au gouvernement : Les raisons du boycott des centrales
lundi 4 mai 2009, par DP Le Grand Journal
Le 1er mai de chaque année, comme à l’accoutumée, consacre la célébration de la fête du travail dans le monde entier. A cette occasion, les cinq confédérations syndicales les plus représentatives au Bénin, notamment la CSTB, la CGTB, la CSA, la Cosi et l’UNSTB, ont pris depuis de longues années, l’habitude de présenter au gouvernement un cahier de doléances contenant les différentes revendications dont ils souhaitent la satisfaction ou à la rigueur de nettes améliorations. Mais cette année, le constat a été tout autre.
Emmanuel EDYSON
Les différentes confédérations syndicales à l’exception de l’UNSTB ont préféré boycotter la rencontre pour des raisons qui ne sont pas moins légitimes. Les syndicalistes après analyses, ont estimé que le gouvernement actuel imprime plutôt un caractère folklorique à cette cérémonie. De leurs avis, il ressort que le gouvernement n’accorde pas plus de crédit à cette cérémonie, mais un intérêt de simple acte solennel.
Compte tenu des problèmes socio économiques que les travailleurs traversent depuis un certain temps et qui sont liés notamment à la crise financière internationale et des nombreuses revendications qui subsistent et qui constituent déjà un cahier de doléances pour le gouvernement, les syndicalistes ont préféré s’absenter à cette rencontre.
Car pour eux, c’était une occasion de rencontrer les travailleurs afin de réfléchir sur les différents problèmes auxquels ils sont confrontés et les différentes stratégies à mettre en place pour parvenir à des solutions. Selon les syndicalistes, participer à cette cérémonie serait un signe d’approbation de ce folklore qui est devenu un rituel ennuyeux. Alors même que les gouvernants ne réagissent pas comme ceux qui ont souvent reçu des cahiers de doléances. Tout porte à croire que ces cahiers de doléances, une fois reçus par le gouvernement, sont garés aux placards sans la moindre lecture en attendant d’en recevoir une autre l’année suivante.
Un tel geste de la part des syndicalistes dénote de la frustration qui est aujourd’hui à son comble dans le pays. Des revendications demeurent insatisfaites pendant que des milliards qui pourtant pouvaient contribuer à augmenter le salaire des travailleurs sont utilisés pour l’achat de députés à l’Assemblée nationale.
Les organisations syndicales sont désormais toutes sur pied de guerre. Du secteur de la santé au secteur de l’éducation en passant par celui de la manutention portuaire, toutes sont déçues de la gestion de l’actuel régime qui ne cesse de faire des promesses ou des engagements qui ne sont pas respectés.
Les grèves qui paralysent les différentes administrations vont sûrement reprendre cette semaine et pourront connaître une intensité exponentielle d’autant plus que le gouvernement n’adopte aucun comportement qui frise la volonté de négocier afin de mettre fin à cette tension sociale qui, ajoutée à la tension politique qui subsiste déjà.
Le régime du changement selon Gaston Azoua : « Le pouvoir de Boni Yayi se révèle complètement démagogique »
jeudi 30 avril 2009, par DP Le Grand Journal
La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), après sa tournée qu’elle a effectuée dans tout le pays pour écouter les travailleurs et compte tenu des rapports issus des Assemblées générales lors de la session extraordinaire de son Bureau directeur national le 18 avril dernier a rendu public une motion de grève, signée de la main de son Secrétaire général, dans laquelle il peint le vrai visage du régime de Boni Yayi.
Emmanuel EDYSON
A en croire Gaston Azoua, le pouvoir de Boni Yayi est le type même de ce pouvoir des puissances financières fasciste et démagogique. Et pour cause. L’homme est revenu sur la dénonciation de la non publication des résultats d’audits, audits entrepris dans des sociétés d’Etat dont les véritables pilleurs se sont réfugiés au Parlement sous la bénédiction de l’alliance de partis soutenant le chef de l’Etat.
Pendant ce temps, les pauvres travailleurs en font les frais à travers des licenciements qui ne cessent de pleuvoir dans des sociétés telles que la SBEE, la Soneb, Bénin Télécom SA, Papme, la CBT, pour ne citer que celles-là.
Le responsable syndical a également dénoncé le bradage de certaines sociétés d’Etat que s’apprête laborieusement à faire le gouvernement, notamment : la Sobémap et Bénin Télécom SA, en les privatisant. Il voit à travers cette saison de privatisations tout azimut qui s’annonce, non seulement un retour au Programme d’ajustement structurel qui, a par le passé étalé toutes ses limites, mais aussi une destruction de la base des possibilités de construction d’une économie prospère et véritablement indépendante.
Il a également fait part des attaques répétées contre les libertés qui sont en vogue dans le pays depuis le 6 avril 2006. Il a, entre autres, insisté sur les interdictions de meeting dans les départements de l’Atacora et du Borgou, les attaques contre les libertés syndicales à travers les défalcations sur salaire pour faits de grève, les tentatives de remplacement des grévistes et des fusillades à maints endroits, notamment à l’Université d’Abomey-Calavi, à Ouidah, à Agonvi, pour disperser les manifestants.
Il n’a pas manqué de fustiger le comportement passif et coupable du gouvernement devant l’exécution des nouveaux programmes d’études qui ne cessent d’aliéner la jeunesse dans son élan de connaissance et dans son droit à une éducation de qualité. La grève de 72 heures lancée par la CSTB prend justement fin ce jour et risque de se répéter aussi longtemps que le gouvernement ne prendra pas ses responsabilités. Voilà qui démontre à plus d’un titre, que nous tendons ainsi vers une paralysie totale des différents secteurs de l’administration.
Pascal Todjinou sur « Cartes sur table » :« Le gouvernement bafoue le dialogue social »
4 mai 2009
Le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin(Cgtb), Pascal Todjinou a été invité ce dimanche 3 avril 2009 sur l’émission « Cartes sur table » de Océan Fm, pour se prononcer sur la situation des travailleurs au Bénin, au lendemain du boycott par la Cgtb de la cérémonie de remise des cahiers de doléance au gouvernement.
« A l’avènement du gouvernement en avril 2006, les premières luttes du chef de l’Etat contre la corruption et les ordres de paiement illégaux avaient inspiré de l’optimisme à la Cgtb. On lui a alors accordé plus de 3 ans de trêve sociale. Mais on a compris que ce gouvernement bafoue d’une façon rare le tripartisme et le dialogue social et pense satisfaire les revendications des travailleurs sans les centrales syndicales. Voilà quelques raisons pour lesquelles la Cgtb a boycotté la cérémonie de remise des cahiers de doléances au gouvernement ce vendredi 1er mai ». Ainsi s’exprimait ce dimanche le Sg de la Cgtb et ancien président de la Cena, sur Océan Fm. Au cours de cet entretien, Pascal Todjinou a fustigé l’absence d’une volonté de dialogue franc chez le gouvernement du Docteur Boni Yayi qui manque souvent d’égard selon le Sg, aux responsables des centrales syndicales. « Depuis 2006, le gouvernement nous invite unilatéralement et précipitamment pour des négociations souvent infructueuses et sans aucun mécanisme de suivi. Et on entend après dans les coulisses que plusieurs millions de Fcfa ont été dépensés pour acheter du sandwich et des demi bouteilles de sucrerie. A la Cgtb, on ne veut plus participer à une telle grossièreté », a affirmé Pascal Todjinou. « Mais cela ne veut pas dire que la Cgtb ne remettra pas son cahier de doléances au gouvernement. Loin s’en faut, on le fera dans un bref délai », a tenu à préciser le Sg de la Cgtb.
Des revendications de la Cgtb
Parmi les nombreuses revendications de la Cgtb, Pascal Todjinou s’est appesanti sur celles qui en constituent le noyau dur. Il s’agit primo de la question du reversement des agents recrutés sur mesures sociales, des agents contractuels locaux et des travailleurs communautaires. Pour le Sg de la Cgtb, ces catégories de travailleurs doivent impérativement être reversés dans la fonction publique afin que soit mis un terme à la précarité qui caractérise leurs conditions de travail. Deuzio, il y a la revendication touchant au paiement des primes de risques aux agents de santé, en l’occurrence les paras médicaux. « Qu’on soit à Cotonou, à Natitingou ou à Malanville, les risques encourus par tous les agents de santé s’équivalent et il n’y a pas de raisons que ceux de Cotonou par exemple perçoivent 100000 fCfa et que leurs collègues des autres régions du pays soient à 51000 fCfa », a expliqué Pascal Todjinou. En procédant autrement, le gouvernement crée des tensions inutiles dans la pays alors que l’Hôpital départemental de Porto-Novo(Chdo) est toujours paralysé par un mouvement de grève de 3 jours sur 5 chaque semaine. « Ces travailleurs sont d’autant plus fondés dans leur mouvement que cet hôpital est dépourvu même d’une ambulance pour les évacuations sanitaires », a déploré le Sg de la Cgtb. Concernant la question du Smig qu’une centrale syndicale, en l’occurrence l’Unstb entend œuvrer pour porter à 66000 fCfa, Pascal Todjinou affirme que selon leur propre étude, le Smig doit être relevé à 75000 fCfa. « Et c’est à cause de la situation difficile des entreprises au Bénin actuellement que le patronat (et non le gouvernement) et nous, nous sommes limités d’abord à une augmentation de 15% », a confié le syndicaliste. Interrogés sur les rumeurs de division des syndicats, il a affirmé que dans l’unité d’action syndicale, chaque centrale est libre de ses opinions.
De la situation au Parlement et des journalistes
« Je refuse de croire ce que j’entends et vois parfois sur le Parlement national », s’est indigné Pascal Todjinou dans son propos liminaire. Que des Hommes d’expériences, des Hommes de haut niveau s’injurient et se donnent des coups de poing sans aucune retenue, comme ils le font dans notre Assemblée nationale, est tout simplement indigne, a-t-il déclaré. « Nous avons élus les députés pour qu’ils soient représentent une institution de contre-pouvoir et non des opposants », a-t-il poursuivi. Sur la question des débauchages, Pascal Todjinou juge incroyable le montant des sommes qui circulent dan l’opinion. « On dit que des gens sont débauchés au moyen de milliards de fCfa alors que l’enseignement du primaire gagne à peine 33000 fCfa ». Cela peut tout simplement susciter la rébellion, a-t-il confié. Quant aux conditions de travail des journalistes, l’invité a dit toute sa surprise d’entendre que certains sont payés à 15000 fCfa, soit la moitié du Smig. « Je ferai l’essentiel pour que cette situation humiliante change », a-t-il promis.
De la gestion de la Cena
« Je laisse chacun à sa propre conscience », a lâché l’ancien président de la Commission électorale nationale autonome quant aux accusations de mauvaise gestion et au refus du gouvernement de payer les prestataires de services pour des prétextes de soupçons d’exagération des prix. Toutes ces accusations « alors que ce n’est pas moi qui ai négocié les prix », s’est-il étonné. Pour le syndicaliste, les raisons de ce non paiement sont ailleurs. On ne veut pas payer parce que ce n’est pas les leurs qui ont exécuté les marchés et on me harcèle constamment », a-t-il révélé. Toutefois, Pascal Todjinou dit ne pas, regretter son passage à la tête de la Cena car cela lui a permis de réaliser combien cette institution est l’objet de manipulations de toute sorte, a-t-il déclaré.
Calixte Adiyéton
Kint Aguiar-Syndicats : la rupture
4 mai 2009
Le ministre du Travail et de la Fonction publique n’est pas en odeur de sainteté avec les centrales syndicales. C’est le moins qu’on puisse dire au lendemain de la célébration de la fête internationale du travail le 1er mai 2009. Le ministre Kint Aguiar, ancien syndicaliste de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) a vécu vendredi dernier les affres qu’ont connues ses prédécesseurs.
Les responsables des centrales ont boudé la traditionnelle cérémonie de présentation de cahiers de doléances au gouvernement par l’entremise de leur ministre de tutelle. Celui-ci a semblé banaliser l’acte de ses interlocuteurs. « Je constate que quelques sièges sont vides mais beaucoup d’autres sont occupés »a affirmé le ministre Kint Aguiar devant le Sg de l’Unstb et celui de la Csub. 72 heures après le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) lui répond. Pascal Dossou Todjinou ironise sur les propos et la cérémonie officielle de remise de cahiers de doléances. En l’occurrence, le syndicaliste retors déclare d’un ton péremptoire que « les grosses cylindrées du monde syndical : la Cstb de Gaston Azoua, la Csa-Bénin de Dieudonné Lokossou, la Cgtb de Pascal Todjinou et la Cosi de Georges Kakaï-Glèlè ont boudé la cérémonie ».
Au motif qu’ils ont assez crédibilisé par leur présence la gabegie du gouvernement du Changement. C’est de cette façon qu’ils entendent mettre fin à la surfacturation à laquelle s’adonnent les organisateurs desdites cérémonies officielles. Il ajoute d’ailleurs que le dialogue social est déjà rompu par le gouvernement du Changement. Au regard de ce qui précède, on peut comprendre aisément qu’il y a rupture entre le ministre Kint Aguiar et ses anciens camarades. En tout cas, ceux-ci ils ne donnent pas l’impression de vouloir lui faciliter la tâche. Donc dans les jours à venir, le ministre de la Fonction publique mettra fin à la surfacturation à laquelle les organisateurs desdites cérémonies officielles ajoute d’ailleurs que le dialogue social est déjà rompu par le gouvernement du Changement. Au regard de ce qui précède, on peut comprendre aisément qu’il y a rupture entre le ministre Kint Aguiar et ses anciens camarades. En tout cas, ils ne donnent pas l’impression de vouloir lui faciliter la tâche. Donc dans les jours à venir, le ministre de la Fonction publique et du travail doit s’attendre à des heures chaudes. Les négociations seront plus difficiles. Les articles qui ont boudé étant largement majoritaire, le ministre Kint Aguiar aura beaucoup de mal.
Maximin Tchibozo
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