ÉTÈWUTU Peut-on se Demander si le Bénin est Toujours Une démocratie ?

Étèwutu.com

.Pourquoi Peut-on se Demander si le Bénin est Toujours Une démocratie ?

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«Le docteur YAYI Boni a à cœur le développement de notre localité, raison pour laquelle, il a fait appel à son fils pour occuper tel poste ministériel dans son gouvernement ». «Les populations de telle et telle localité sont réunies pour témoigner leur gratitude au Docteur YAYI BONI pour avoir … » S'attendaient-ils à ce que le Président importe des cadres, des têtes pensantes d'autres pays pour construire notre pays !

Ces discours litaniques de Ministres et autorités débitant leurs leçons devant de milliers d’hommes, de femmes et enfants, plus spectateurs que participants de ces salves de remerciements théâtralement orchestrés ci et là. Ces concerts de louanges serviles amplement médiatisés au cours desquels YAYI Boni est paré de toutes les qualités possibles sont désormais renforcés par du fanatisme, un culte de la personnalité, une instrumentalisation grotesque qui se traduisent par des marches à tout vent, de jour comme de nuit et qui portent toutes comme nom : soutien aux actions du Chef de l'Etat". Une chose est d'apprécier les efforts du Chef de l'Etat mais se vautrer autant dans une obséquiosité absolue n'est nullement compatible avec le système démocratique dont notre pays a fait l’option.

Le climat actuel nous renvoie forcément aux heures les plus "glorieuses" d’un certain feu président. Le parallèle est vite fait. Comme chez nos voisins de l'ouest, tout le monde fait l'apologie du président-messie. Comme chez eux, tous nos journaux télévisés se font dans la redondance et se résument désormais au président et à ses nobles actions : «le gouvernement du changement du YAYI Boni» « Soutenons». «Remercions». "Louons". Comme chez eux, les marches de soutien sont monnaies courantes et bientôt comme des automates, les femmes descendront dans les rues et n'auront au bout des lèvres que de louanges et des fleurs plein les mains pour le messie: "nous ne voulons plus de personne ! Nous ne voulons que YAYI BONI"… Déjà certains de ces politicards comparent le chef de l'Etat à Dieu Tout Puissant !

On a même poussé l'audace jusqu'à piétiner nos traditions les plus ancestrales en faisant marcher sous un soleil ardent des rois et pas des moindres ! Des figures les plus emblématiques d'Abomey ! Béhanzin s'en retournerait dans sa tombe !

Depuis quelque temps, on ne peut allumer une télévision nationale sans voir la frimousse du chef de l'Etat partout, dans ses œuvres de construction du pays" ou ses partisans prêchant ses bonnes paroles. Loin de séduire, cette omniprésence sur toutes les chaînes de radios et de télévisions ; cette monopolisation des ondes ; cet envahissement médiatique produit plutôt l'effet contraire.

Nous avons faim ! Oui, Faim ! Nous arrivons à peine à nous nourrir décemment avec nos maigres revenus. Les salaires béninois paraissent bien ridicules face à la très grande cherté de la vie, à la flambée des prix de produits de premières nécessités. Notre pouvoir d'achat s'effrite de jour en jour et notre moral est dans les talons ! Notre système sanitaire demeure le plus chaotique au monde. Le risque d'une année scolaire blanche est probant…. et j'en passe. Pendant ce temps, les nombrilistes de politiciens s'investissent à fond dans l'organisation de marches et font réciter les louanges du Président. Tout débat politique se résume aujourd’hui au culte de la personnalité du chef de l'Etat et au populisme. Que ce soit les politiques ou ceux-là qui se disent membres de la société civile, mêmes ceux sensés être de l'opposition ne s'expriment pas sur la chose politique sans faire allégeance à "la haute autorité". Tout ceux-là se battent pour se rapprocher et s'asseoir aussi autour de la marmite. Cette façon très intéressée de faire de la politique est bien malsaine. Un pays qui prétend rompre avec son passé opaque peu glorieux ; un pays qui se veut émergent se doit de rompre avec de ces pratiques visant à conditionner et à endormir le peuple.

Le président YAYI Boni a été élu à plus de 75% par le peuple. Ce fut un plébiscite résultant d'un ras le bol général ! Quel soutien devrons-nous lui exprimer de plus que ça ? Améliorer le climat social. Assainir les comptes de l'Etat. Relancer et améliorer notre pouvoir d'achat. Relancer notre économie. Faire rayonner le Bénin…etc… c'est le mandat que le peuple lui a confié ! Inutile donc de lui passer de la pommade ; de lui décrocher la lune à chaque fois qu'il bouge le tout petit doigt. Nous l'avons élu pour ça !

Notre démocratie, déjà balbutiante peut elle survivre sans que le pourvoir n'ait réellement en face un contre-pouvoir, une réelle opposition, un autre son de cloche !

Avons-nous accepté d'être tabassés, torturés, martyrisés, battus à mort ! Avons-nous autant lutté des décennies durant pour parvenir enfin à un semblant de démocratie pour maintenant la jeter aux orties et tomber encore plus bas qu'on ne l'a jamais été !

Nous sommes en train de glisser dangereusement vers un monolithisme effarant qui ne saurait aucunement nourrir le très grand espoir de renaissance qui a porté le président YAYI Boni au pouvoir ! Reprenons-nous et vite. Il y a urgence !

Paula AGBEMAVO

Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown

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.Pourquoi Peut-on se Demander si le Bénin est Toujours Une démocratie ?

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«Le docteur YAYI Boni a à cœur le développement de notre localité, raison pour laquelle, il a fait appel à son fils pour occuper tel poste ministériel dans son gouvernement ». «Les populations de telle et telle localité sont réunies pour témoigner leur gratitude au Docteur YAYI BONI pour avoir … » S'attendaient-ils à ce que le Président importe des cadres, des têtes pensantes d'autres pays pour construire notre pays !

Ces discours litaniques de Ministres et autorités débitant leurs leçons devant de milliers d’hommes, de femmes et enfants, plus spectateurs que participants de ces salves de remerciements théâtralement orchestrés ci et là. Ces concerts de louanges serviles amplement médiatisés au cours desquels YAYI Boni est paré de toutes les qualités possibles sont désormais renforcés par du fanatisme, un culte de la personnalité, une instrumentalisation grotesque qui se traduisent par des marches à tout vent, de jour comme de nuit et qui portent toutes comme nom : soutien aux actions du Chef de l'Etat". Une chose est d'apprécier les efforts du Chef de l'Etat mais se vautrer autant dans une obséquiosité absolue n'est nullement compatible avec le système démocratique dont notre pays a fait l’option.

Le climat actuel nous renvoie forcément aux heures les plus "glorieuses" d’un certain feu président. Le parallèle est vite fait. Comme chez nos voisins de l'ouest, tout le monde fait l'apologie du président-messie. Comme chez eux, tous nos journaux télévisés se font dans la redondance et se résument désormais au président et à ses nobles actions : «le gouvernement du changement du YAYI Boni» « Soutenons». «Remercions». "Louons". Comme chez eux, les marches de soutien sont monnaies courantes et bientôt comme des automates, les femmes descendront dans les rues et n'auront au bout des lèvres que de louanges et des fleurs plein les mains pour le messie: "nous ne voulons plus de personne ! Nous ne voulons que YAYI BONI"… Déjà certains de ces politicards comparent le chef de l'Etat à Dieu Tout Puissant !

On a même poussé l'audace jusqu'à piétiner nos traditions les plus ancestrales en faisant marcher sous un soleil ardent des rois et pas des moindres ! Des figures les plus emblématiques d'Abomey ! Béhanzin s'en retournerait dans sa tombe !

Depuis quelque temps, on ne peut allumer une télévision nationale sans voir la frimousse du chef de l'Etat partout, dans ses œuvres de construction du pays" ou ses partisans prêchant ses bonnes paroles. Loin de séduire, cette omniprésence sur toutes les chaînes de radios et de télévisions ; cette monopolisation des ondes ; cet envahissement médiatique produit plutôt l'effet contraire.

Nous avons faim ! Oui, Faim ! Nous arrivons à peine à nous nourrir décemment avec nos maigres revenus. Les salaires béninois paraissent bien ridicules face à la très grande cherté de la vie, à la flambée des prix de produits de premières nécessités. Notre pouvoir d'achat s'effrite de jour en jour et notre moral est dans les talons ! Notre système sanitaire demeure le plus chaotique au monde. Le risque d'une année scolaire blanche est probant…. et j'en passe. Pendant ce temps, les nombrilistes de politiciens s'investissent à fond dans l'organisation de marches et font réciter les louanges du Président. Tout débat politique se résume aujourd’hui au culte de la personnalité du chef de l'Etat et au populisme. Que ce soit les politiques ou ceux-là qui se disent membres de la société civile, mêmes ceux sensés être de l'opposition ne s'expriment pas sur la chose politique sans faire allégeance à "la haute autorité". Tout ceux-là se battent pour se rapprocher et s'asseoir aussi autour de la marmite. Cette façon très intéressée de faire de la politique est bien malsaine. Un pays qui prétend rompre avec son passé opaque peu glorieux ; un pays qui se veut émergent se doit de rompre avec de ces pratiques visant à conditionner et à endormir le peuple.

Le président YAYI Boni a été élu à plus de 75% par le peuple. Ce fut un plébiscite résultant d'un ras le bol général ! Quel soutien devrons-nous lui exprimer de plus que ça ? Améliorer le climat social. Assainir les comptes de l'Etat. Relancer et améliorer notre pouvoir d'achat. Relancer notre économie. Faire rayonner le Bénin…etc… c'est le mandat que le peuple lui a confié ! Inutile donc de lui passer de la pommade ; de lui décrocher la lune à chaque fois qu'il bouge le tout petit doigt. Nous l'avons élu pour ça !

Notre démocratie, déjà balbutiante peut elle survivre sans que le pourvoir n'ait réellement en face un contre-pouvoir, une réelle opposition, un autre son de cloche !

Avons-nous accepté d'être tabassés, torturés, martyrisés, battus à mort ! Avons-nous autant lutté des décennies durant pour parvenir enfin à un semblant de démocratie pour maintenant la jeter aux orties et tomber encore plus bas qu'on ne l'a jamais été !

Nous sommes en train de glisser dangereusement vers un monolithisme effarant qui ne saurait aucunement nourrir le très grand espoir de renaissance qui a porté le président YAYI Boni au pouvoir ! Reprenons-nous et vite. Il y a urgence !

Paula AGBEMAVO

Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown