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Pourquoi peut-on dire que le régime du PDD-Wologuèdè est le plus sanguinaire que notre pays ait jamais connu ?
« Le Dahomey était désormais dirigé par un "parti d’alliance ", le Parti Démocratique du Dahomey, (PDD), qui résultait de la fusion du PRD de Apithy et de l’UDD de Ahomadégbé. Cette nouvelle alliance avait vu le jour pendant que les principales figures originaires de la partie septentrionale du pays tels que Chabi Mama, Bertin Borna, Darboux Paul, et Arouna Mama étaient en prison. (…)
» Chabi Mama, après avoir essuyé un échec dans le choix des membres du Gouvernement et celui des membres de l’Assemblée Nationale, décide d’abuser de la bonne foi de nos frères du Nord. C’est ainsi que, sous prétexte que Hubert Maga, Bertin Borna, Paul Darboux, et Arouna Mama étaient emprisonnés sans raison valable, il avait appelé à manifester contre ce qu’il avait dénommé : « L’injustice du Gouvernement et des Citoyens du Sud », dans le dessein d’obtenir la libération de l’ancien Président Hubert Maga et certains ministres du Gouvernement défunt, accusé d’être à la base d’un déficit budgétaire de six milliards, trois cent soixante seize millions huit cent soixante quatre mille vingt trois franc ( 6. 376 864 083 francs).
»Pour mâter l’incivisme de ces égarés de Parakou, le Chef du Gouvernement, Ministre de la Défense, avait ordonné aux Forces Armées de faire usage de leurs armes et sans sommation. La répression fut sanglante et terrible avec des dizaines de morts parmi les manifestants. Les meneurs dont Chabi Mama, Childiac Lolo et cinq autres personnes avaient été arrêtées puis conduits sur Cotonou par liaison aérienne dans l’après-midi du 14 mars 1964 (…) ».
Le sang avait coulé à Parakou. Hit mois plus tard, il coulera de nouveau, cette fois-ci à Pobè dans ce que l’histoire retiendra sous le nom des "Evénements d’Issaba "
« Les événements de la commune rurale d’Issaba ont eu lieu en novembre 1964 et concernent les Holli, resté réfractaire à toute intrusion dans leur sanctuaire. C’est ainsi qu’une campagne officielle de vaccination antivariolique organisée à leur intention et programmée pour un jour de marché d’Issaba dans le souci de vacciner le plus grand nombre d’individus possible avait tourné court. Les autorités de la santé avaient fait appel aux gendarmes de la localité pour contraindre les populations à la vaccination. Cette intervention avait tourné en incidents graves. Les problèmes avaient commencé avec un jeune homme qui avait accepté malgré lui de se laisser vacciner. Ses parents, fâchés de le voir vacciné étaient passé l’offensive. Dans une effervescence générale, le feu avait été mis au marché. Dans la débandade, il y avait eu des blessés et des morts. Les renforts venus de Porto-Novo avaient dû battre en retraite face à la détermination des Holli, maître de leur terrain. Une fois encore, le chef du Gouvernement, Justin Ahomadégbé, ordonne l’envoi de troupe de l’Armée de terre pour rétablir l’ordre par tous les moyens jugés utiles. (…) Les opérations de ratissage s’étaient déroulées sur les lieux des affrontements. (…) Les événements d’Issaba avaient entraîné la disparition de quelques individus dont un jeune soldat du nom de Kifouli Adjado, de l’Ouémé, qui poursuivait une chèvre et qu’on n’avait plus jamais revu.
»Ainsi, en trois mois de gouvernement, le régime PDD avait fait couler le sang à Parakou, puis dans les localités Holli à Issaba. L’unité nationale tant prônée dans les discours officiel était loin de se concrétiser sous le régime le plus sanguinaire que le pays ait jamais connu, celui du Parti Démocratique Dahoméen ou PDD-Wologuèdè »
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Extrait de : « Rôle et Implications des Forces Armées béninoises dans la vie politique nationale, Lieutenant-colonel Philippe Akpo, pp 36/37 ; édition du Flamboyant, 2005
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