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Pourquoi la ville de Ouidah a-t-elle deux noms ?
Le nom de Ouidah a fait l’objet d’interprétations diverses. Ainsi pour avoir été fréquentée par des Allemands, des Anglais, des Français, des Italiens, des Hollandais, des Portugais, Ouidah a tiré de la pluralité de ces aventuriers des dénominations multiples comme Fida, Adjuda, Whydah, et sans doute Ouidah, dans la mesure[1] où la prononciation d’un nom varie selon la nationalité de ces Européens. »
Gléxwé-Kpassètomè sera fondé, selon D. Djitrinou, par le troisième roi de Savi. A l’origine, ce serait simplement une ferme habitée par Kpatè, cousin du roi Kpassè et servant de lieu de repos aux habitants de Savi, venant acheter du sel à Djègbadji.
Si l’on doit s’en tenir au nom Gléxwé par lequel les Dahoméens (ou Béninois) désignent encore aujourd’hui Ouidah, l’assertion de Djitrinou traduit bien l’origine recherchée, puisque Gléxwé correspond à une ferme ou un champ…
Selon A.C. Mondjannagni[2], Gléxwé, dans la bouche des autochtones désignait plutôt un port. Cette raison fait penser que Ouidah aurait été une déformation de Xwéda, du nom de ses premiers occupants.
Bien d’autres versions plus ou moins sérieuses existent. Ce qui est sûr c’est qu’il y a une dualité politico-historique dans la dénomination, comme cela a été le cas pour d’autres villes comme Porto-novo/Hogbonou. En effet, il y a la manière dont les autochtones ou ceux qui exerçaient le pouvoir initial, appelaient la ville, Gléxwé, et ce, peu importe l’origine du mot – dut-il renvoyer à une ferme ou à un port (toutes déterminations qui fluctuent en fonction des témoignages oraux) ; et la manière dont les nouveaux conquérants venus d’Outre-mer appellent la ville, Ajuda, Xwéda, Ouidah. Il est vraisemblable que les Blancs, toutes origines confondues, férus de cartographie et d’identification ethnique sommaire, aient pu appeler cette ville du nom de leurs primo-habitants « Le pays des Xwéda » qui a fini par donner le nom de Ouidah ; ce qui n’empêche pas tel Brésilien ou tel Portugais d’en faire une appréciation ou une appropriation idiosyncrasique.
[1] Dominique Quénum : Ouidah, au cœur de son destin, édition l’Harmattan, 2005
[2] MONDJANNAGNI A-C. (1977), Campagnes et villes au Sud de la République Populaire du Bénin, Thèse, Paris.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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