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03 juin 2007

Quand le VODÚN Appelle à Nouveau

LES APPELS DU VODÚN D’Olympe BHÊLY-QUENUM

NOUVELLE EDITION !

Obqcouvapp2_3 La nouvelle édition de Les Appels du Vodún d’Olympe Bhêly-Quenum est annoncée pour juillet 2007 ; il ne s’agit pas de la réédition de l'ouvrage paru en 1994  dont l’éditeur n’avait pas tenu compte des corrections de l’auteur, ce qui devait motiver la rupture de contrat, voire un procès gagné par l’écrivain et la reprise en main de son œuvre. À n’en pas douter, la  nouvelle édition de Les Appels du Vodún, événement littéraire d’importance, est aussi un geste culturel significatif ;  voici ce que disait déjà Willfried F.FEUSER  de sa première édition de 1994 :

« Le livre s’ouvre par un dialogue des morts quand une Grande Prêtresse vodún est morte à Cotonou (Bénin). À Gléxwé, sa ville natale située à 40 km, un jeune homme qui ignorait tout de son décès l’aperçoit, la reconnaît et s’apprête à l’aller saluer ; à ce moment, le personnage que Toinou (le jeune homme) voit seulement de dos est en dialogue avec Yaga, sa mère, Tánnyì Bonin, sa tante et son frère Akpôtô, tous morts depuis plus de trente ans qui l’accueillent et la conduisent vers la maison ancestrale où eux-mêmes ont été inhumés...Toinou accélère, stoppe devant la maison où il a vu entrer Grand-Maman et découvre la consternation. Au même moment, un signe  avertit en France Agblo Tchikôton, fils de la défunte : il entend fredonner dans sa tête un des hymnes vodún de sa mère qui avaient imprégné son enfance et qu’il a plus tard enregistrés sur une cassette avec d’autres chants rituels que sa mère  a chantés pour lui ; il allait réécouter la cassette mais le téléphone sonne et il décroche le récepteur : 
« Daákpæ  … Grand-Maman n’est plus… » 

« C’était samedi ; Agblo Tchikôton arrivé lundi à Cotonou est happé par les préparatifs souchés sur le rituel vodún qui avait façonné autant la vie spirituelle que sociale de sa mère. Quatre jours durant il participe à la quasi intégralité des préalables à l’inhumation parce que sa mère le lui avait demandé ; essentiellement chrétien, de surcroît intellectuel, il n’est pas initié vodún et n’a des liens avec aucune confrérie ; avant tout le fils d’une Grande Prêtresse, petit-neveu de la Grande Prêtresse Tánnyì Bonin, Agblo Tchikôton sait beaucoup de choses. Lourd privilège, il devra mettre le corps de sa mère dans le cercueil qu’il fermera ; au cimetière de Ouidah, secondé par sa sœur, quelques-uns de leurs frères et des membres de la confrérie vodún, il fera descendre la bière dans la tombe et chantera, à voix très basse, l’hymne vodún qui a retenti dans sa tête au moment  de la mort de sa mère à Cotonou. En l’occurrence, Agblo Tchikôton face à son identité est en symbiose avec l’harmonieuse édification de son être intérieur.

« Singulier fonctionnement d’un rituel vodún verrouillé dans un langage ésotérique inaccessible à tout profane ; grâce à ses racines, à son éducation en milieu traditionnel africain et au fait qu’il est le fils d’une Grande-Prêtresse, Olympe BHÊLY-QUENUM a pu condenser, dans quatre jours de cérémonies, 70 ans de la vie de sa mère depuis son chevauchement et possession par le Vodún, son initiation, ses activités de Prêtresse-coryphée, de Grande-Prêtresse, commerçante, mère de famille, épouse près de son mari et des cinq autres femmes de ce dernier ». 
                                                         *
Pour ma part, j’ai lu avec beaucoup d'intérêt la première édition. Je l’ai gardée en bonne place dans  ma bibliothèque et je prends plaisir à en conseiller la lecture passionnante sinon l’étude attentive à mes amis. De cette œuvre bouleversante,  j'ai gardé le sentiment d'une mine d'émotions, de faits, de gestes, de techniques corporelles, de renseignements, et d'enrichissement linguistique. Au-delà du succès de l’œuvre, et à l’instar de nombre de Babilownien, je suis curieux de savoir quelle est l’orientation de cette nouvelle édition, treize ans après la première parution …
Il paraît que les appels du vodún s’entendent rarement plus d’une fois. Aussi nous ne pouvons qu’en savoir gré à leur entremetteur, Olympe BHÊLY-QUENUM, de donner une seconde chance, à tous les amoureux de la culture et de la littérature africaine, de les entendre à nouveau frais.

Binason Avèkes
© Copyright, Blaise APLOGAN, 2007

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